bandeau encyclopédiemusicologie 840

Actualités . Biographies . Textes . Annonces . Livres . Cédés . Agenda . Abonnement au bulletin .Recherche + annuaires .  Documents .  Analyses musicales . Collaborations . Nous soutenir . Contact

[9e S.[10e S.[11e S.[12e S.[13e S.[14e S.]  [15e S.[16e S.[17e S.]   [18e S.]   [19e S.[20eS]
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Le piano

Le piano est un instrument de musique à cordes frappées. Lorsque l'on joue une touche du clavier d'un piano, le basculement de cette dernière actionne une mécanique qui lance un marteau contre des cordes tendues sur un cadre grâce à des chevilles. La qualité de la résonance dépend en grande partie de la table d'harmonie, placée derrière le cordier. Certains pianos au xixe siècle avaient aussi une « fausse table d'harmonie » placée au-dessus du cordier, pour renforcer la vibration (par exemple les Graf de Vienne des années 1830).

Tant du point de vue de la mécanique que des qualités sonores (qui sont dépendantes) les facteurs ont fait preuve d'une grande ingéniosité et se sont aidés des possibilités technologiques générales.

La mécanique est conçue de manière à ce que le marteau s'échappe dès la frappe, afin qu'il ne reste pas contre la corde en empêchant la résonance ou d'y rebondir plusieurs fois. Dès après la frappe, une petite pièce de feutre se place sur la corde pour éviter le prolongement de la vibration.

Il y a deux types de pianos modernes. Les pianos droits dont le cordier est vertical. Les pianos à queue, dont le cordier est à l'horizontale.

Le principe de la mécanique d'un piano droit

a, la touche
b, vis pilote
c, chevalet
d, noix de marteau
e, bouton et vis de réglage et coude d'échappement
f, marteau
g, attrape

 

Mécanique d'un piano à queue

1, sommier
2, support de la touche (avec pilote et mouche d'enfon-cement)
3, touche
4, support
5, marteau
6, corde - 7, étouffoir - 8 chevilles

Le piano droit

1, chevilles
2, cadre en fonte
3, chevalet
4, cordes triples
5, cordes doubles
6, cordes simples
7, pédale douce
8, pédale forte
9, cordes graves
10, chevalet
11 table d'harmonie.

 

On remarque le croisement des cordes, qui en permet une plus grande longueur, mais aussi de « ramasser » le corps vibrant. Pour des raisons d'équilibre sonore, certaines notes ont une deux ou trois cordes.

La pédale dite douce (celle de gauche) permet de déplacer la frappe des marteaux sur une seule corde (des notes doublées ou triplées), on dit aussi jouer una corda. Doux doit se comprendre comme développant peu d'harmoniques, sonorité douce (mais on peut jouer fort). Sur les pianos à queue, toute la mécanique se déplace de quelques millimètres. Sur les pianos droits, c'est souvent la course du marteau qui est raccourcie pour lui ôter de la force percussive. Peu après ses premiers pianos en 1853, la maison Blüthner de Leipzig ajoute dans les aigus une quatrième corde qui n'est pas frappée, mais résonne « en sympathie ».

La pédale dite forte désactive tous les étouffoirs, libérant la vibration générale des cordes. La sonorité est alors très résonnante, riche en harmoniques, brillante. Certains pianos de concert permettent, grâce à une troisième pédale, de sélectionner la partie non étouffée. Les pianos droits ont souvent aujourd'hui une troisième pédale (souvent entre la douce et la forte), il s'agit en fait d'une simple commande qui déclenche l'abaissement d'un morceau de tissu de feutre entre les cordes et les marteaux pour jouer en sourdine (ne pas déranger le voisinage).

Le piano à queue

1, chevilles - 2, chevalet des cordes graves - 3, table d'harmonie, 4, chevalet long - 5, cordes simples - 6, cordes doubles - 7, cordes triples, 8, étouffoirs - 9 chevilles.

La table d'harmonie est une partie très importante pour la sonorité du piano. Elle consiste en une mince feuille de bois en planches de sapin ajustée derrière le cordier. Elle participe au phénomène vibratoire

On a l'habitude de penser l'histoire des instruments de musique comme celle, généalogique, des princes : il faut des ancêtres, des parentés, là où n'est que la capacité inventive et plastique des humains. Certes, on n'invente pas à partir de rien, mais ce qu'on invente ne préexiste pas, sinon dans l'imagination et le rêve.

Bartolomeo Cristofori (1655-1731).

C'est Bartolomeo Cristofori (1655-1731), facteur de clavecins, accordeur et luthier d'abord à Padoue, qui est l'inventeur du piano. Ferdinand de Médicis, de passage à Padoue en 1687 remarque les instruments de Cristofori. Ce dernier suit le prince sur le chemin du retour à Florence où il s'installe. On conserve des factures de 1690-1693 d'instruments livrés à la cour, dont il reçoit bientôt des subsides réguliers. On pense que son atelier, aux Office, côtoyait celui des ébénistes. En 1713 il est facteur d'instruments de la cour, et en 1716 conservateurs des instruments de la cour. Il entreprit la construction de son nouvel instrument en 1698 qu'il acheva en 1709, après avoir trouvé le système d'échappement des marteaux.

  Le système Cristofori en 1709, d'après Adlung, Musica Mechanica Organoedi (1768)

 

 

Cristofori, 1726, dernière conception ?

 

 

Mécanique cristofori en 1720.

Piano Cristofori, Florence 1726. Museum für Musikinstrumente der Universität Leipzig. Photographie, Janos Stekovics.

Il appela son instrument Gravecembalo col piano e forte, qu'on simplifia en pianoforte, parce qu'il était le seul instrument à clavier qui pouvait être joué forte et piano. Le compositeur Ludovico Giustini (* 1685) dont on ne sait rien,  publia en 1732 12 Sonate da cimbalo di piano e forte detto volgarmente di martellatti où il indique les dynamiques. Il s'agit des premières oeuvres sinon écrites, du moins publiées  pour le piano.

L'invention du piano n'eut pas, du vivant de son inventeur, de succès. Son invention fut reprise pas le grand facteur d'orgues Gottfried Silbermann (1683-1753), qui, sur les plans de Cristofori fabriqua quelques pianos.

L'image du haut montre une mécanique sans échappement. Le marteau reste contre la corde tant que l'on presse su la touche. L'image du bas montre une mécanique avec échappement : le marteau quitte le contact avec la corde dès après la frappe.

 

En 1747, à la cour de Frédéric II de Potsdam, Jean-Sébastien Bach improvisa, sur un thème donné par le roi, sur un piano Silbermann.

Piano Gottfried Silbermann (1746) de Frédéric II.

Mais ce sont les fils de Bach, et surtout « les classiques » de Vienne (Haydn, Mozart, Beethoven) qui donnèrent un premier socle prestigieux à la musique pour piano.

Johann Zumpe fabriqua à partir de 1767 des pianos dits « carrés », utilisant le principe des mécaniques de Cristofori et Silbermann. C'est sur un de ces pianos « Zumpe » que Johann Christian Bach donne son premier concert pour cet instrument à Londres en 1768 (il en a acquis un quelque temps auparavant). Le plus ancien de ces pianos « carrés » ou « tables » connus est un piano de Johann Socher datant de 1742 :

 

Piano Johann Socher, 1742, collection Neupert, Bamberg.

PIano Johann Christoph Jeckel (1731-1813), Maison Händel de Halle.

Et plus tard aux État-Unis d'Amérique , un piano de Babcock de Philadelphie daté de 1832-1837 :

 

Piano Johann Andreas Stein 1775.

 

Grand piano signé John Broadwood en 1794, Londres. Ce piano a 5 octaves 1/2

 

L'orphica était un petit piano transportable, construit entre 1798 et 1830. Celui-ci est signé Carl Leopold Röllig de vienne, vers 1795-1830. Museu de la Música, Barcelone.

Piano-lyre, Johann Christian Schleip, Berlin, vers 1840..

 

Piano-table Pleyel, musée de la musique, Paris, Photo : Claude Germain.

Un piano boîte à couture de Sewing.

On a pensé à redresser le cordier des pianos à queue, pour faire en quelque sorte des pianos à queue droit, les pianos-girafes.

Piano-girafe Johann Müller, Berlin, milieu xixe siècle.

 

Leopold Sauer, Prague vers 1805.

 

Piano-harpe Kuhn & Ridgeway, Baltimore 1857.

Der gestrenge Lehrer, carte postale allemande des années 1900, dessin de Helmut Skarbina, Wohlgemuth & Lissner GmbH, Berlin.

 

Grand piano Ignace Pleyel, 1839.

 

Grand piano Conrad Graf, Vienne, Autriche, 1838.

Piano Julius Blüthner 1858.

Piano Paul von Jenko, avec six rangs de touches. chaque note peut être jouée à partir de trois touches différentes. Vers 1890, Allemagne.

Piano portable  de John Isaac Hawkins de Philadelphie, 1901.

Piano Pierre-Orphée Érard, Londres, 1858.


rectangle biorectangle textes rectangle acturectangle encyclo

Bibliographie


À propos - contact | S'abonner au bulletin Biographies de musiciens Encyclopédie musicaleArticles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale | Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.

Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil. ☎ 06 06 61 73 41

ISNN 2269-9910

Mercredi 31 Mars, 2021