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La flûte enchantée (Die Zauberflöte). Livret en français, acte II

Présentation — Livret en français, premier acteLivret en français deuxième acteBiographie de Wolfgang Amadeus MozartAudio : Opéra national de Bavière sou sla direction de Wolfgang Sawallisch.

La flûte enchantée, livret en français d'après la traduction française du livret original par J. G. Prod'homme et Jules Kienlin, éditions Costallat, Paris 1912.

La Flûte enchantée, la Reine de la Nuit. Décor de Simon Quaglio, munich 1815.XXVIII

VIe Tableau

Une palmeraie. Les palmiers ont des troncs argentés et portent des palmes d'or. De chaque côté de la scène se dressent neuf pyramides de petite dimension contre lesquelles sont placés neuf sièges. Devant chaque siège un grand cor noir monté en or. Au milieu se dresse la plus grande des pyramides.

Scène I

Les Prêtres d'Isis entrent de droite et de gauche et se rencontrent au milieu de la scène avant de se diriger vers le fond. Ils se serrent les mains, croisent les bras, puis reviennent vers la droite et la gauche et vont se placer derrière les cors. Sarastro entre seul côté cour et vient se placer devant le siège du milieu. Devant lui, les deux orateurs. Les Prêtres sont à sa droite et à sa gauche.

Sarastro après un silence
O vous, qui avez requ la lumière dans le temple de la Sagesse, serviteurs d'Osiris et de la grande déesse Isis ! Je viens vous déclarer avec toute la pureté de ma conscience, que l'assemblée d'aujourd'hui sera l'une des plus importantes de notre temps. Un adolescent, fils de roi, Tamino, s'est présenté à la porte du nord de notre temple : il a vingt ans ; son cœur vertueux cherche en soupirant l'objet à la conquête duquel nous avons voué tous nos efforts et notre plus grande ardeur. Un voile est encore sur ses yeux ; il nous demande l'entrée du sanctuaire où brille la lumière sublime. Notre devoir le plus impérieux en ce jour est donc de lui tendre la main amicalement et de veiller sur la vie de cet homme vertueux.

Premier prêtre
Est-il vraiment vertueux :

Sarastro
Il est vertueux.

Deuxième prêtre
Est-il discret ?

Sarastro
Il est discret.

Trtoisième prêtre
Est-il charitable ?

Sarastro
Il est charitable. Je vous demande si vous le jugez digne d'être admis parmi nous, de vous joindre à moi.
(Sarastro et les Pretres sonnent trois fois dans les cors.)
Sarastro. [Au nom de l'Humanité tout entière et touché de votre assentiment unanime], Sarastro vous remercie. [Ah! combien, dans de pareils moments, l'union de vos cœurs et votre sagesse ont vite raison de toutes les calomnies que les préjugés tissent au-dessus de nos têtes. Faciles à disperser, elles n'ébranlent pas les colonnes de notre temple. Et nous arriverons à vaincre ces préjugés méchants. Oui, nous les vaincrons, maintenant que Tamino en personne va être initié à notre grand Art de la Sagesse.] Vous savez que] les dieux destinent Pamina, la douce et vertueuse princesse, nu gracieux prince, [et que] -c'est la raison pour laquelle j'ai arraché la jeune fille à son orgueilleuse mère. Cette femme se croit puissante ; elle espère arriver à ses fins en ameutant le peuple contre nous par l'imposture et les superstitions. Elle veut faire crouler notre Temple ! Elle n'y réussira pas. Tamino même, le noble adolescent, sera le meilleur soutien de l'édifice ; [il nous aidera à l'agrandir en l'honneur de la vertu et avec nous, il bâtira des cachots pour les vices.]
(Sarastro et les Prêtres renouvellent les trois sonneries de cor.)

L'orateur
[Nous ne cessons d'admirer la sagesse de tes paroles, grand Sarastro, mais] il nous reste à savoir si Tamino pourra triompher des épreuves difficiles qui l'attendent : [Qu'il me soit permis d'avoir quelque doute à ce sujet. Pardonne à ma franchise ! Je crains pour la jeunesse du profane. S'il allait se laisser dominer par la douleur, et perdre l'esprit au point de succomber tout à fait ?...] La vie l'a si peu préparé, il est prince ...

Sarastro
Mieux encore, il est homme.

L'orateur
Et s'il allait trouver le trépas, lui si jeune ?

Sarastro
Eh bien alors, il lui serait donné d'ètre reçu avant nous auprès d'Osiris et d'Isis et de goûter les joies divines.
(Sarastro et les Prêtres répètent la triple sonnerie de cors.)

Sarastro
Que l'on conduise Tamino ainsi que son compagnon de voyage vers les parvis du Temple. [(S'adressant a l'Orateur qui s'est incliné devant lui.) Et toi, mon frère, — toi que les Dieux ont désigné parmi nous pour défendre la vérité — accomplis tes fonctions sacrées ; que ta sagesse enseigne aux deux profanes les devoirs de l'homme envers son prochain, et leur fasse connaître la puissance de nos dieux.]

L'Orateur sort avec le deuxième prêtre à droite les prêtres se groupent en demi-cercle autour de Sarastro.

No 10, Air et Chœur des Prêtres

Sarastro
O Isis, Osiris, rendes sages,
Rendez prudents les deux profanes ...
Confortez-les dans leur voyage,

Sarastro et le Chœur
Dans les dangers, guidez leurs pas (bis).

Sarastro
Victorieux de ces épreuves,
Pour eux, le noir tombeau s'entr'ouvre.
Pour leur courage, et leur audace,
Vous leur accorderez l'entrée,

Sarastro et le Chœur
À tous deux, dans nos temples bleus.
(Sarastro et les prêtres restent debout).

Tamino, costume de Johann Baptist Klein, 1793.

VIIe Tableau

Petit parvis du Temple. Des deux côtés, portes s'ouvrant vers les bâtiments latéraux. II fait nuit. Coups de tonnerre éloignés.

Scène II

Tamino et Papageno entrent côté jardin, conduits par L'Orateur et par le deusièmce prêtre. Les Prêtres leur enlèveni les voiles qui leur couvrent la tête et s'éloignent côté jardin.

Tamino
Ah ! quelle épouvantable nuit ! Es-tu encore là, près de moi, Papagueno ?

Papageno, à gauche de Tamino
Mais oui, je suis là !

Tamino.
Dis-moi, où crois-tu que nous nous trouvions ?

Papageno
Où nous sommes : Ah! s'il ne faisait pas si noir, je te le dirais peut-être... (Coup de tonnerre.) Aïe! Aïe! Malheur !

Tamino
Qu'as-tu ?

Papageno
Ah! je n'en mène pas large !

Tamino
As-tu peur ?

Papageno
Oh ! non, je n'ai pas peur du tout, mais... j'ai froid dans le dos.
(Un fort coup de tonnerre.)

Papageno
Ah ! malheur !

Tamino
Qu'y a-t-il ?

Papageno
Je crois que je commence à avoir la fièvre.

Tamino
Ah ! fi donc, Papageno ! Tu n'es plus un homme !

Papageno
Hélas! que ne suis-je une femme !
(Un très fort coup de tonnerre.)

Papageno
Aïe ! aïe ! oh ! voilà mon heure dernière !

L'orateur ET La deuxième prêtre, portant des torches, entrent côté cour. (Il fait un peu clair.)

Scène III

Tamino, côté cour avant-scène, l'Orateur à sa gauche, Papageno , côté jardin avan-scène. Le deuxième prêtre à sa droite.

L'orateur
Étrangers, que cherchez-vous ici, [Que nous demandez-vous ?]
Quel mobile vous porte à vouloir pénétrer en ces lieux ?

Tamino
L'amitié et l'amour.

L'orateur
Es-tu prêt à donner ta vie pour arrive au but ?

Tamino
Oui.

[L'orateur
AU prix de ta vie ? m'entends-tu ?

Tamino
Oui.]

L'orateur
Prince, il est encore temps de renonce à ton projet.
Un pas de plus, et il sera trop tard

Tamino
Je vaincrai, car je veux acquérir la connaissance de la Sagesse, et Pamina doit être ma récompense.

L'orateur
Tu consens à subir toutes les épreuves

Tamino
Toutes.

L'orateur
Donne-moi la main ! (Ils se prenne, la main.) Bien.

Deuxième prêtre à L'Orateur
Avant d'aller plus loin, laisse-moi dire quelques mots à l'autre profane (Se tournant vers Papageno.) Et toi, veux-tu aussi conquérir la souveraine Sagesse ?

Papageno
Conquérir n'est pas mon affaire!
Du reste, je ne cours pas après la Sagesse. À quoi bon ? Je suis simplement un homme, qui se contente de manger, de boire et de dormir; je n'ai qu'un désir, se réalisera-t-il jamais ? — celui de mettre enfin main sur une douce compagne.

Deuxième prêtre
Tu ne la trouveras jamais si au préalable, tu ne consens à subir les épreuves qui t'attendent ici.

Papageno
[Dites-moi, je vous prie,] quelles sont ces épreuves ?

Deuxième prêtre
Savoir se soumettre à toutes nos lois et surtout, ne pas craindre la mort

Papageno
Oh ! alors, je reste garçon !

L'orateur
Voyons, réfléchis. Et si ces épreuves allaient te conduire vers la bonne et jolie fille de tes rêves ?

Papageno
Non, non ! je reste garçon !

Deuxième prêtre
Qui sait ? Sarastro te garde peut-être une fiancée bien assortie, faite entièrement pour te plaire.

Papageno
Faite comme moi ? couverte de plumes ? Est-elle jeune ?

La deuxième prêtre
Elle serait certes jeune et jolie.

Papageno
Et s'appelle ...

La deuxième prêtre
Papagena.

Papageno. Comment ? ... Pa ... ?

La deuxième prêtre
Papagena.

Papageno
Papagena ? Ah! je voudrais bien voir cette Papagena; par curiosité seulement.

La deuxième prêtre
On te la montrera !

Papageno
Mais, quand je l'aurai vue, il faudra probablement que je meure !

La deuxième prêtre
fait un geste exprimant une certitude.

Papageno
Hein ? — Alors, je reste garçon !

La deuxième prêtre
Tu pourrias la voir, mais à la condition de ne pas lui dire un mot avant l'expiration du délai qui te sera fixé. Mais, auras-tu assez de persévérance pour retenir ta langue ?

Papageno
Oh ! oui !

La deuxième prêtre
Bien. Donne-moi la main. (Ils se donnent la main.)

L'orateur
Et toi, prince, tu observeras également le silence ; les Dieux t'imposent cette mesure salutaire. [Faute par vous de vous conformer tous deux à leur volonté, vous iriez à votre perte. Tamino,] tu verras Pamina, mais tu resteras muet en sa présence. C'est le commencement de vos épreuves.

No 11. Duo

Deux prêtres
Se bien garder des ruses des femmes :
Pour nous c'est un premier devoir :
Plus d'un fut pris qui se crut sage.
Il tomba, il tomba, et ne le vit point.
Fidèle, il eut pour récompense,
La tristesse de l'abandon:
En vain cria-t-il sa détresse;
De désespoir il trépassa (bis).
(Les deux Prêtres sortent côté jardin, la scène s'assombrit.)

Scène IV

Tamino, Papageno.

Papageno
Holà ! de la lumière ! de la lumière !
Holà !... C'est vraiment étrange ; on n'y voit plus, chaque fois que ces messieurs nous quittent.

Tamino
Allons, supporte cela avec patience et n'oublie pas que telle est la volonté des Dieux.

(Les trois Dames entrent rapidement par la droite portant des torches. La scène déclaire.)

Scène V

Tamino est à droite en avant-scène. Les trois Dames au milieu, Papageno à gauche. Chœur des prêtres au dehors.

No 12. Quintette

Les trois Dames
Vous ici : En ce lieu plein d'horreur !
Non jamais, vous n'en pourrez sortir !
Tamino, ta mort est jurée,
Et toi, ta perte est assurée !

Papageno
Non ! non ! c'en est trop pour moi !

Tamino
Papageno, tais-toi donc !
Souviens-toi de ta promesse de ne plus parler aux femmes !

Papageno
Tous les deux nous sommes perdus.

Tamino
Chut ! silence, tais-toi donc !

Papageno
Faudra-t-il toujours se taire !
Toujours vivre sans parler !

Les trois Dames
Tout près d'ici notre Reine
Dans le temple a su pénétrer.

Papageno
Quoi ? Quoi ? Votre Reine est ici ?

Tamino
Chut ! silence ! Oublies-tu
De te taire la promesse ?

Les trois Dames
Tamino, ton heure est venue ;
De notre Reine, souviens-toi !
De ces prêtres de la Sagesse,
Ce qu'on chuchote, écoute bien.

Tamino, à part
Le sage pense et ne croit rien
De tout ce qu'un vain peuple dit.

Les trois Dames
Celui qui dans leur ordre vit
Pour l'éternité est maudi t!

Papageno
C'est une histoire infernale, par ma foi !
Dis-moi, Tamino, est-ce vrai ?

Tamino
Propos de femmes, à plaisir Inventés et répétés !

Papageno
À ce qu'on dit, la Reine y croit ?

Tamino
De toute femme elle a les torts.
Mais plus un mot ! cela suffit !
Suis ton devoir, et sois prudent !

Les trois Dames
Pourquoi voulez-vous donc vous taire ?
Eh ! Papageno, eh ! bavarde !
(Tamino fait comprendre modestement qu'il doit se taire.)

Papageno, à la dérobée
Je voudrais bien, oui, mais ...

Tamino
Chut !

Papageno, d'une voix sourde.
Voyez, je n'y puis rien !

Tamino
Chut !

Papageno
Hélas ! la langue me démange !

Tamino
Ne peux-tu arrêter ta langue:
C'est vraiment un malheur pour toi !

Ensemble
Laissons-les
Laissez-nous seuls avec {notre / leur honte}
Ils vont se taire, assurément.
Nous nous tairons, assurément.
L'esprit de l'homme est réfléchi ;
A la prudence il obéit.
(Les trois Dames essayent de sortir côté cour).

Chœur, au dehors.
Le Temple est souillé. Sacrilège !
L'enfer engloutisse les femmes !
(Nuit. Éclairs, tonnerre.)

Les trois Dames et Papageno
Malheur, malheur, malheur! Malheur !

Scène VI

Tamino, côté cour en avant-scène. L'orateur à sa droite, Papageno, côté cour couché à terre. Le deuxième prêtre côté jardin.

L'ORATEUR
Salut à toi, jeune homme ! Grâce ta fermeté virile, tu sors vainqueur de cette premier épreuve. [Mais la route que tu vas suivre sera pénible et dangereuse ; tu t'en tireras avec l'aide des Dieux. Aussi, élevons nos cœurs et continuons avec courage notre long voyage. (Il bande les yeux de Tamimo) Marchons ! (Il sort côté cour avec Tamino.)

Scène VII

Le deuxième prêtre, papaguéno.

La deuxième prêtre
Hé ! l'ami, relève-toi, qu t'est-il arrivé ?

Papageno
Je suis évanoui

La deuxième prêtre
Debout ! Reprends tes esprit et redeviens un homme !

Papageno se relève
[Veuillez me dire, chers Messieurs, pourquoi je dois endurer tant de souffrances et et de frayeurs ?] Les Dieux qui me destinent une Papagena, ne peuvent-ils me la donner sans m'imposer tant d'épreuves dangereuses ?

La deuxième prêtre
Voilà une question bien indiscrète ; cherche la réponse dans ta conscience. Allons viens ; j'ai la mission de te conduire plus loin. (Il lui met le bandeau.)

Papageno
Un pareil voyage vous ferait renonce pour jamais à l'amour.

Le deuxième prêtre sort avec Papageno côté cour.

Pamina, copapagenastume de Johann Baptist Klein, 1793.

VIIIe Tableau

Un jardin, au fond un lac, au milieu duquel est placé un grand sphinx. À droite, un banc recouvert d'un bosquet de roses. Iîrillant clair de lune.

Scène VIII

Pamina endormie, sous le bosquet de roses. Monostatos, venu de droite, est derrière elle.

Monostatos.
Ah ! la voilà, cette prude beauté ! [Et c'est pour elle, pour cette insignifiante créature que j'ai failli passer de vie à trépas ! Pour elle, j'ai dû me laisser meurtrir la plante des pieds ! En somme, de quoi m'étais-je rendu coupable ? Je m'étais engoué de cette fleur étrangère qui avait été transplantée ici. Cependant,] quel homme, [au cœur moins chaud que le mien] resterait insensible à tant de charmes ? [J'en prends à témoin les étoiles, que mon amour pour elle va jusqu'à la folie. Le feu qui circule en moi va me consumer.] (Il regarde autour de lui.) Ah ! si j'étais bien sûr que personne ne m'épie, je tenterais encore ... (Il s'évente avec les mains) ... Quelle folie que l'amour ! ... Je ne prendrais qu'un baiser, un tout petit baiser. . . Cela serait excusable !

No 13. Air

Monostatos
Tout, dans la nature entière,
Est ris, soupirs et baisers.
Moi seul l'amour désespère ...
Est-ce un crime d'ètre noir ? (bis)
N'ai-je pas le cœur d'un homme?
Oui! je suis digne d'amour! (bis)
'Toujours vivre ainsi sans femme,
C'est un véritable enfer ! (ter)
Tout, dans la nature entière,
Est ris, soupirs et baisers.
Pâle et bonne Lune, pardonne,
Une blanche a pris mon cœur (bis).
Blanche, viens! que je t'embrasse!
Lune, Lune, voile-toi (bis)]
Si mon acte t'exaspère,
De moi détourne les yeux! (ter)
(Monostatos se glisse lentement vers Pamina. La reine de la nuit accourt du fond de la scène. Eclairs et tonnerre.

Scène IX

Pamina, endormie, côté cour. La reine au milieu, menaçante, Monostatos à sa droite.

La reine de la nuit à à Monostatos
Arrière !

Pamina s'éveillant
Ah ! je tremble!

Monostatos se rejette en arrière
Malheur à moi ! C'est elle ! La Reine de la nuit !

Pamina, se soulevant
Ma mère, ma mère, ma chère mère! (Elle se jette dans ses bras.)

[Monostatos
Sa mère ? Ah ! vraiment! Il faut que je me tienne aux écoutes. (Il se cache côté jardin.)]

Scène X

Pamina, la Reine, à droite de Pamina.

La reine de la nuit
Ma présence auprès de toi, ma fille, tu la dois à la révolte de mon amour maternel. Peux-tu me dire si tu as vu le jeune chevalier qui m'a promis de te délivrer ?

Pamina
Ah ! ma mère, ne me le demande pas. Il a été arraché pour toujours à la société des hommes. Il s'est donné aux initiés d'Isis.

La reine de la nuit
Il s'est fait initier dans le Temple de Sarastro, lui ? Oh ! ma pauvre enfant, je te vois arrachée pour toujours de mes bras.

Pamina
Pourquoi ? Fuyons vite, chère mère ! Qu'ai-je à craindre auprès de toi ?

La reine
Te protéger ici, ma fille, dans ce temple où tu es prisonnière, ma chère enfant, je ne le puis plus. La mort de ton père a ruiné ma puissance.

Pamina
La mort de mon père ?

La reine
Ton père qui fut le maître ici, se dépouilla volontairement du Soleil aux sept auréoles en faveur des Initiés d'Isis. Un autre que lui, porte à présent le puissant emblème solaire sur sa poitrine : Sarastro. [Peu de temps avant sa mort, je faisais des reproches à ton père à ce sujet. Il me dit alors, d'un ton sévère : « Femme, je vais bientôt mourir ; tous les trésors qui furent ma propriété privée, je vous les laisse, à toi et à ta fille ». — « Et le Cercle solaire, qui englobe l'univers et le pénètre de ses rayons, à qui le laisses- tu ? » lui dis-je vivement. — « Qu'il appartienne aux Initiés seuls. » fut sa réponse. « Sarastro en sera le mâle gardien, comme je l'ai été moi-même jusqu'à ce jour. Ne me demande pas un mot de plus. Ces choses sont inaccessibles à ton esprit de femme. Mon désir est, — j'en fais un devoir pour toi, — que tu te soumettes entièrement, ainsi que ta fille, à la direction de ces hommes sages. »

Pamina
Il est probable, ma chère mère, puisqu'il en est ainsi, que nous ne reverrons jamais le jeune chevalier.

La reine
Oui, il sera perdu pour nous, à moins que tu ne puisses le voir et l'engager à s'enfuir par les souterrains qui sont là. Les premières lueurs du jour décideront de son sort. Il te délivrera ou restera prisonnier des Initiés.

Pamina
Chère mère, dis-moi pourquoi je ne pourrais aimer le chevalier quand il sera parmi les Initiés, aussi tendrement que je l'aime déjà ? Mon père ne fut-il pas des leurs : Je me souviens de l'avoir entendu parler avec enthousiasme de ses frères. Il vantait leur bonté, leur bon sens, leurs vertus... Sarastro me paraît posséder toutes ces vertus.

La reine
Je suis stupéfaite de t'entendre, toi, ma fille, prendre la défense des mœurs abominables de ces barbares ! Tu veux encore aimer celui qui, devenu l'allié de mon plus grand ennemi, comploterait sans retard ma perte ?] (La Reine brandit un poignard.) Vois ce fer aiguisé. Il est destiné à Sarastro. Et c'est toi, ma fille, qui le frapperas et qui t'empareras du tout-puissant Cercle solaire.

[Pamina
Qu'exiges-tu là de moi, ô ma mère !

La reine
Ne me résiste pas ! Choisis entre la mort de Sarastro et la vengeance d'une mère outragée qui te reniera à tout jamais !]

No 14. Air

 

La reine
Le désespoir s'agite dans mon âme.
Mort et vengeance (bis) embrasent mon cœur !
Si de ta main, Sarastro ne succombe, (bis)
Je te renie, ô ma fille, à jamais.
Je te renie et te maudis,
O ma fille, à jamais !
À jamais sois maudite,
À jamais sois proscrite
Des regards de ta mère,
S'il n'expire sous tes coups!
Maudite, proscrite par ta mère
S'il n'expire sous tes coups (ter) !
Par toi, par toi, Sarastro disparaisse!
Dieux ! Dieux ! Dieux de la Vengeance
Dieux! Entendez-moi!
(Elle se précipite vers le fond. Coup de tonnerre.)

Pamina, tenant le poignard, fait quelque pas vers côté jardin
Devenir criminelle?  Ah ! Dieux ! Je ne le pourrai jamais. (Elle reste pensive.)

Monostatos joyeux, s*avance rapidement côté cour.

Scène XI

Pamina, le visage tourné vers la droite, Monostatos, derrière
elle, à gauche.

Monostatos
Le Cercle solaire de Sarastro possède donc des vertus magiques : c'est pour se l'approprier que la jeune princesse doit commettre un meurtre ! Voici qui sert mes desseins à merveille!

Pamina
[Et ma mère a juré de m'abandonner pour toujours si je lui désobéissais.]
Grands Dieux ! que dois-je faire ?

Monostatos lui arrachant le poignard
Te confier à moi.

Pamina, effrayée
Oh !

Monostatos
Pourquoi trembler :
Est-ce mon visage qui t'effraie :
Ou l'idée de ton crime :

Pamina, timidement
Alors, tu saurais...

Monostatos
Tout... [Sache que ta vie, que même la vie de ta mère sont dans ma main. Je n'ai qu'à dire un mot à Sarastro et ta mère sera précipitée dans les eaux du souterrain destinées, paraît-il, à la purification des Initiés, elle mourra, et si je le veux, elle ne sortira pas en vie de ce souterrain.] Vous n'avez qu'une chance de salut, toi et ta mère ...

Pamina
Laquelle ?

Monostatos
Il faut m'aimer !

Pamina, atterrée à part.
O Dieux !

Monostatos, joyeux à part
[La tempête fait pencher le jeune arbuste de mon côté.] (À haute voix.) Eh bien, Princesse, oui ou non ?

Pamina avec force
Non ! Non !

Monostatos, avec colère
Tu refuses? [Et pourquoi ? Parce que mon visage est noir ! Eh bien, alors, tu vas mourir.] (Il la saisit.)

Pamina
Monostatos, aie pitié de celle qui est à tes genoux !

Monostatos
Ton amour, ou la mort ! [Dis un mot, sauve ta vie menacée!

Pamina
Mon cœur, je l'ai sacrifié au jeune Prince.

Monostatos
Que m'importe ton sacrifice ! Dis un mot !

Pamina, avec force. Jamais !

Sarastro entre, côté cour

Scène XII

Les mêmes, Sarastro

Monostatos, le poignard levé sur Pamina
Meurs, donc !

Sarastro, se plaçant impérieusement entre eux lève un bras menaçant et repousse Monostatos
Arrière !

Monostato fait la pirouette et tombe à genoux devant Sarastro
Maître, [ne me punis pas,] je suis innocent! [On complotait ta mort et j'ai voulu te venger.]

Sarastro
N'ajoute pas un mot; ton cœur est aussi noir que ton visage. [C'est toi, que je voudrais punir pour ce noir complot, si je ne savais qu'une femme, qui est aussi méchante que sa fille est vertueuse, a forgé le poignard que tu tiens. Mais, cette femme seule est la coupable ; aussi, je ne te punirai pas.] Va-t-en !

Monostatos, en sen allant
Je vais aller trouver la mère, puisque la fille repousse mon aide.
(Il sort rapidement au fond côté jardin)

Scène XIII

Sarastro, Pamina à sa droite.

Pamina
Seigneur ! Ne tire point vengeance de ma mère ; elle a tant souffert de mon absence ...

Sarastro
Je le sais. [Je sais aussi que ta mère est errante en ce moment dans les souterrains du Temple, et médite sa vengeance contre moi et contre l'humanité. Eh bien !] apprends comment Sarastro se venge : [Les Dieux donneront, je l'espère, à Tamino la lorce de persévérer dans ses nobles intentions, et tu pourras goûter le bonheur auprès de lui. Quant à ta mère, elle restera confondue et n'aura qu'à se retirer dans son castel. Mais toi] apprends à nous connaître et ne fuis pas notre demeure sacrée.

No 15. Air

Sarastro
Dans ce séjour tranquille,
Rien n'agite le cœur,
Et c'est un pur asile,
De paix et de candeur.
Ici, par l'amour fraternel,
L'homme tombe expie ses torts,
Soutenu par nos bras amis,
Chez nous il achève ses jours.
Ici, pour tous les hommes,
Aimants et fraternels,
Au lieu de la rancune,
Nous voulons le pardon.
Et qui méprise notre loi }
Est perdu pour l'Humanité } ter

Scène XIV

Tamino et Papageno entrent, les yeux découverts, accompagnés des deux prêtres

L'Orateur
Vous allez rester seuls ici. Dès que vous entendrez un grand son de trompe, vous vous dirigerez de ce côté.(Indiquant le côté cour) Prince, au revoir ! [Nous nous reverrons avant que vous soyez arrivés au terme de votre voyage. Et surtout] n'oubliez pas votre mot d'ordre : Silence. (Il sort côté cour.)

Deuxième prêtre
Et toi, Papageno, retiens bien ceci : celui qui rompra le silence ici, sera puni par les Dieux et foudroyé par le tonnerre ! Au revoir. (Il sort côté cour.)

Scène XV

Tamino s'assied sur le banc à droite, Papageno sur celui de gauche.

Papageno, après un silence
Hé, Tamino !

Tamino
Chut !

Papageno
Eh bien ! est-ce gai ici ? Je serais bien mieux dans ma cabane de chaume, ou bien au milieu des bois ; j'entendrais au moins chanter les oiseaux.

Tamino, avec reproche.
Chut !

Papageno
J'ai bien le droit de me parler à moi- meme ! Et puis, ne pouvons-nous pas parler ensemble, il n'y a pas de femme ici !

Tamino
Chut ! chut !

Papageno se met a chanter
Tra la la... ! On ne nous donne même pas à boire une goutte d'eau. (Encore bien moins autre chose. Rien, rien.)

Une vieille femme difforme fait son entrée côté cour, tenant un grand gobelet rempli d'eau.

Scène XVI

Tamino à gauche, assis. Papageno, assis côté cour. La vieille femme vient se placer à la droite de Papageno.

La vieille femme
(Elle tend le gobefet à Papageno.)

Papageno, la regardant longuement
Pour moi, ce breuvage ?

La vieille femme
Oui, mon ange !

Papageno, la regardant encore, puis ayant bu et faisant la grimace
De l'eau ! Dis-moi, ô beauté inconnue, est-ce là ta façon habituelle de recevoir tes hôtes ?

La vieille femme
Mais oui, mon ange !

Papageno
Ah ! vraiment ! Çà ne doit pas engager les étrangers à venir souvent ici.

La vieille femme
En effet, il n'en vient pas beaucoup.

Papageno
Ce n'est pas étonnant. Allons, bonne vieille, viens t'asseoir près de moi, cela me fera paraître le temps moins long. La vieille femme s'assied auprès de lui. Dis-moi, quel âge as-tu ?

La vieille femme
Quel âge j'ai ?

Papageno
Oui.

La vieille femme
Dix-huit ans et deux minutes.

Papageno
Dix-huit ans et deux minutes !

La vieille femme
Oui.

Papageno
Hahaha ! C'est toi qui es un jeune ange ! En ce cas, tu dois avoir un amoureux ?

La vieille femme
Eh ! certes !

[Papageno
Est-il aussi... jeune que toi ?

La vieille femme
Non pas ! il a dix ans de plus que moi.

Papageno
Plus âgé de dix ans ? C'est parfait comme amour !] Peut-on savoir le nom de ce galant ?

La vieille femme
Il s'appelle... Papageno !

Papageno, effrayé, apres un silence
Papageno !... Où est-il donc ce Papageno ?

La vieille femme, désignant Papageno
Il est assis à côté de moi, mon ange.

Papageno
Moi ! ton amoureux ?

La vieille femme
Oui, toi, mon ange !

Papageno
Dis-moi à présent ton nom ?

La vieille femme
Mon nom ?...

Un fort coup de tonnerre, La vieille femme se levé et s'enfuit, en boitant, côté cour

Papageno
Malheur à moi !

Tamino se levé et le menace du doigt.

Papageno
Ah ! je ne dirai plus un mot, je le jure.

Les trois enfants entrent a gauche: l'un porte la flûte, un autre le carillon.

Scène XVII

Tamino à gauche. Les trois enfants au milieu, Papageno, à droite.

No 16. Trio

Les trois enfants
O voyageurs, salut encore,
Soyez ici les bienvenus !
Cette flûte, et ces clochettes,
Par notre maître vous sont rendus.
(Une table en or, couverte abondamment de mets et de liqueurs, sort de terre.)
Mais ceci vous plaira peut-être:
Mangez, buvez joyeusement.
Notre retour sera l'annonce Que la Victoire vous attend.
Ayez du cœur, proche est le but.
Toi, Papageno, pas un mot, chut ! silence ! chut !
(Pendant le trio les enfants remettent la flûte à Tamino et le carillon à Papageno. Ils sortent côté jardin)

Scène XVIII

Tamino, Papageno.

Papageno
Tamino, si nous déjeunions !
Tamino, joue de la flûte
Va, joue de la flûte, moi je préfère jouer des mâchoires. (Il se place derrière la table et se met à manger.) Tous mes compliments aux cuisiniers du seigneur Sarastro !
Comme cela, bien attablé, je consens à me tenir coi. Mais cela durera-t-il ? Voyons si la cave est aussi remarquable ! Ah! certes, ce vin est de l'ambroisie !
Tamino cesse de jouer, Pamina accourt par le côté jardin vient se placer à la droite de Tamino.

Dessin de scène de 1793 par Gayl et Nessthaler (gravure colorée de Joseph et Peter Schaffer). Toi, ici ! ce sont les Dieux qui t'envoient !

Scène XIX

Tamino, à gauche, Pamina à sa droite, Papageno assis à la table.

Pamina, avec joie
Toi, ici ! ce sont les Dieux qui t'envoient ! Grâces leur soient rendues; [ils m'ont guidée vers toi.] J'ai entendu les sons de ta flûte et j'ai couru de toutes mes forces. Mais pourquoi es-tu si triste: Tu ne dis pas un mot à ta Pamina

Tamino, soupirant, lui faisant des signes pour l'éloigner.
Hélas !

Pamina
Comment ? tu veux m'éloigner de toi ? Tu ne m'aimes plus ?

Tamino
soupirant. Ah ! (Il lui fait signe de se retirer.)

Pamina
Tu me dis de partir et tu ne m'en donnes pas la raison ? O Tamino ! Cher prince ! T'ai-je offensé ? Ne me fais pas souffrir davantage. Mon cœur vient chercher auprès de toi du secours et de la consolation, et tu ne fais que le blesser de plus en plus. Est-il vrai que tu ne m'aimes plus ?
Tamino soupire
Peux-tu me dire, Papageno, ce qu'a Tamino ?

Papageno, qui ne peut parler, ayant la bouche pleine, lui fait signe de se retirer
Hm ! hm ! hm !

Pamina
Toi aussi ? Explique-moi ce que signifie ce mystère.

Papageno
Chut ! (Il lui fait signe de se retirer)

Pamina
[Tout cela est pour moi plus que de l'affliction.] Tu me feras mourir ! (Un silence.) Mon adoré, mon Tamino ... !

No 17. Air

Pamina
Ah ! l'amour de moi s'éloigne !
j'ai perdu tout mon bonheur (bis)
Non, jamais, jours de délices,
Je ne vous connaîtrai plus!
Vois Tamino, vois ces larmes
Pour toi seul, ô bien aimé !
Cet amour que tu dédaignes
Va me conduire au tombeau !
Elle s'éloigne tristement côté cour

Scène XX

Tamino, Pagaguéno, u peu plus tard, des lions.

Papageno (Il mange gloutonnement.)
Eh bien, Tamino, tu vois que je sais me taire, quand il le faut. Je suis un homme ! (Il boit.) Je bois à la santé de M. le cuisinier et de M. le sommelier du Temple !

On entend une triple sonnerie de trompe, Tamino fait signe a Papagnéno de le suivre côté jardin.

Papageno
Va, je vais te suivre bientôt.
Tamino veut l'entraîner de force.
C'est le plus vaillant qui restera ici !
Tamino exprime son mécontentement a Papageno et veut sortir côté jardin
Fort bien ; comme cela je vais être bien tranquille. Je n'ai jamais eu un aussi bon appétit ! Ah ! non, je ne te suivrai pas ! Je resterai même si le seigneur Sarastro employait pour me faire bouger d'ici, les forces reunies de ses six lions !
(Les lions apparaissent côté cour et se dirigent vers Papa guéno.)
Grands Dieux, ayez pitié de moi ! Tamino, au secours ! Messieurs les lions veulent se payer ma personne !
Tamino revient côté jardin, joue de la flûte et apaise la fureur des lions. Les lions se retirent côté cour.Tamino veut persuader par ses gestes Papageno d'avoir à le suivre.
C'est bien, on te suit ! Tu ne diras plus que j'ai mauvais caractère! [je t'obéis en tous points !]
(On entend une triple sonnerie de trompe.)
Ce signal est pour nous. Oui, oui, nous voilà! Que penses-tu de tout cela, Tamino ? qu'allons-nous devenir ?
Tamino étend le bras vers le ciel.
Que je m'adresse aux Dieux ?
Tamino fait un signe affirmatif.
Ah ! les Dieux ! ils pourraient bien venir nous tirer d'embarras !
On entend une triple sonnerie de trompe. Tamino entraîne Papageno avec force côté cour.
Pourquoi donc nous presser ainsi ! Nous arriverons toujours assez tôt pour être mis à la broche !
Tamino et Papageno sortent par la gauche. La table disparait sous terre.

Xe tableau

Paysage près des pyramides. Au milieu de la scène, une grande pyramide ornée d'hiéroglyphes. A droite et à gauche, passages. Demi-obscurité.

Scène XXI

L'Orateur, prêtres avec torches. Sarastro entre à gauche, et vient se placer au milieu ; un prêtre portant une torche le suit.

No 18. Chœur des Prêtres

Chœur

O Isis, Osiris! jour de gloire!
Les feux du jour triomphent des ténèbres.
Celui qui vient vers nous, vers la lumière,
Nous donnera bientôt l'aide d'un frère.
Son cœur est droit, son cœur est pur (bis),
Oui, bientôt, il sera digne de rous (bis),
Digne de nous (bis).

(Sarastro fait un signe, vers la gauche. Deux Prêtres sortent de ce coté et reviennent avec Tamino, qui a la tête recouverte d'un voile.)

Scène XXII

Les Mêmes, Tamino à la droite de Sarastro

Sarastro
Prince ! tu t'es montré viril et patient. Il te reste à accomplir deux voyages dangereux. Puissent les Dieux accompagner encore celui dont le cœur a su rester fidèle Pamina, celui qui sera appelé un jour à gouverner des peuples! Donne-moi ta main ! (Sarastro fait un geste vers la droite.) Qu'on amène Pamina !

Les deux prêtres sortent côté cour et reviennent avec Pamina, voilée.

Scène XXIII

Les Mêmes, Pamina à droite de Sarastro.

Pamina
Où [suis-je ? Quel silence effrayant ! Dites- moi où] est mon fiancé ?

Sarastro
Il est là, qui t'attend pour te faire ses adieux.

Pamina
Ses adieux ! Où est-il ? [Conduisez-moi vers lui.]

Sarastro fait tomber le voile de Tamino
Le voici

Pamina, avec ravissement
Mon Tamino !

Tamino, la repoussant
Arrière !

No 19. Trio

Pamina
Ne devons-nous plus nous revoir ?

Sarastro
Vous devez bientôt vous revoir.

Pamina
La mort te guette de son ombre (bis).

Tamino
Aux immortels j'ai confiance (bis).

Sarastro
Aux immortels aie confiance.

Pamina
Ami, ta mort est trop certaine, j'en ai le noir pressentiment.

Tamino et Sarastro
La volonté des Dieux soit faite !
Leur seul désir sera (sa / ma) loi

Pamina
Si tu m'aimais, comme je t'aime,
Tu ne serais pas aussi fier.

Sarastro et Tamino
Crois-moi, même souci (l' / m') oppresse,
Il pensera (je penserai) toujours à toi (bis).

Sarastro
Voici l'instant qui vous sépare (bis)

Tamino et Pamina
Douleur amère ! Quelle torture ! (bis)

Sarastro
Tamino, va, il faut partir.
Voici l'instant qui vous sépare.
Il faut partir ! (bis)

Tamino
Pamina, oui, je dois partir.

Pamina
Tamino, déjà repartir !

Tamino et Pamina
Nous séparer, quelle torture ! (je dois partir ! / tu veux partir ?]
Pamina, au revoir !
Tamino, au revoir !
Ah ! douce vie, reviens vite ! Adieu !

Sarastro
Ne tarde pas! Tu l'as juré ...
L'heure viendra de nous revoir.

(Deux prêtres entraînent Pamina côté jardin et sortent avec elle. Sarastro s'éloigne, reconduisant Tamino. Tous les prêtres sortent. Silence. Il fait presque nuit.)

 

Scène XXIV

Papageno, des voix, l'Orateur.

Papageno, au dehors, côté jardin
Tamino ! Tamino! Je crois bien que tu veux m'abandonner tout à fait. (Papageno entre par la droite, en cherchant.) Si je savais seulement où te trouver ! Tamino ! Tamino ! Ah ! je me promets bien de ne plus te quitter désormais. Si tu m'entends, viens au secours de ton malheureux compagnon de route. (Il va vers la porte côté cour.

Une voix lui répond
Arrière !
(Un coup de tonnerre, une flamme sort de la porte.)

Papageno
Dieux miséricordieux ! De quel côté me diriger ? Je ne sais même plus par où je suis entré.
(Il revientt vers la porte côté jardin, celle par laquelle il était entré.)

Une voix, derrière la porte
Arrière !
(Tonnerre et flamme)

Papageno.
Je ne puis ni avancer ni reculer. (Il pleure.) Je vais mourir de faim ici ! C'est bien fait ! Je n'avais qu'à ne pas entreprendre ce maudit voyage ! (L'Orateur entre côté cour)

Scène XXV

Papageno, l'Orateur, portant une torche, à la droite de Papageno. La scène s'éclaire.

L'Orateur
Mon brave homme, tu mériterais vraiment de terminer ta vie dans un gouffre obscur, au fond de la terre. Les Dieux te font remise de cette punition. Mais tu ne goûteras jamais les joies réservées aux Initiés.

Papageno
Eh bien ! je serai comme tout le monde, et pas plus malheureux pour cela. Mon bonheur à moi, pour l'instant, tiendrait dans un bon verre de vin.

L'Orateur
C'est là ton unique désir ?

Papageno
Ma foi, oui.

L'Orateur
Eh bien ! tu vas être servi.

(L'Orateur sort côté cour, la scène s'obscurcit. Une immense coupe remplie de vin sort de terre.)

Scène XXVI

Papageno, seul.

Papageno
Oh ! joie, me voilà servi ! (Il boit) Exquis ! — Céleste ! — Divin ! — Ah ! voilà qui me consolerait de tout ; je voudrais m'élancer vers le soleil ; que n'ai-je des ailes ! Mais, quelle sensation étrange vient s'emparer de mon cœur. Je voudrais, je désirerais ... Que se passe-t-il en moi ?

No 20. Air

Papageno (agite son carillon en chantant)
C'est l'amour d'une femme
Que Papageno veut.
Colombe ou tourterelle
Ferait tout mon bonheur (ter).
Que mon bel appétit revienne.
Loin d'envier un sort de prince,
Tout comme un sage je vivrais,
Je vivrais comme un bienheureux.
Ah! certes!...
Plus heureux Qu'un prince ...
Tout comme un sage je vivrais,
Je vivrais comme un bienheureux.

C'est l'amour d'une femme etc.

Si leur froideur me désespère,
Je meurs d'un feu qui me consume,
J'aspire au baiser d'une femme
Qui me rendrait ma belle humeur.
J'aspire
Au baiser
D'une femme,
J'aspire etc.

C'est l'amour d'une femme etc.

Je cherche une charmante fille,
Qui voudrait, à mes feux sensible,
Me tirer de mon abandon,
Je mourrai de chagrin, sinon!
Rien qu'une,
Vraiment,
Rien qu'une,
Sinon, je mourrai de chagrin ...

La vieille femme entre par la droite en dansant et s'appuyant sur un bâton.

Papagena. Costume de Johann Baptist Klein, 1793.

Scène XXVII

Papageno, la vieille eemme, à la gauche de Papageno.

La vieille femme
J'arrive à ton appel, mon ange !

Papageno
Tu as eu pitié de moi ?

La vieille femme
Oui, mon ange !

[Papageno
Quel bonheur pour moi !

La vieille femme
Oui, certes.]
Si tu me promets une fidélité éternelle, tu verras quelle amante tendre je serai pour toi.

Papageno
Tes tendresses ! Oh ! vieille petite folle !

[La vieille femme
Tu verras comme je t'enlacerai, te caresserai, te serrerai sur mon cœur.

Papageno
Sur ton cœur ! rien que cela !]

La vieille femme
Allons, donne-moi ta main et scellons notre union.

Papageno
Pas si vite, mon bel ange ! Il faut un peu réfléchir avant de conclure une si belle union.

La vieille femme
Veux-tu un bon conseil, Papageno ? n'hésite pas. Ta main. Ou tu ne sortiras plus jamais de cette prison.

Papageno
Je suis en prison ?

La vieille femme
Oui, et tu n'auras pour friandises que de l'eau et du pain. Tu vivras sans ami, sans amie ; il faudra renoncer complètement au monde.

Papageno
Moi, je boirais de l'eau ? Je renoncerais aux plaisirs de ce monde ? Non pas, je préfère conclure un mariage avec une bonne vieille, plutôt que de n'avoir pas de compagne. Voici ma main, et je te donne l'assurance que je te resterai toujours fidèle. (À part.) Jusqu'à ce que j'en trouve une plus jolie !

La vieille femme
Tu le jures ?

Papageno
Oui, j'en fais serment !

La vieille femme se transforme aussitôt en jeune fille, habillée de plumes comme Papageno.

Papageno
Pa ... Pa . . . Papagena ! (Il veut l'embrasser.)

L'Orateur entre rapidement et se place entre Papageno et Papagena.

Dessin de scène de 1793 par Gayl et Nessthaler (gravure colorée de Joseph et Peter Schaffer). Arrière, reste ici, toi.

Scène XXVIII

Les Mêmes, l'Orateur.

L'Orateur, saisissant vivement la main de Papagena
Tu ne peux rester ici, ma belle, Papageno n'est pas encore digne de toi. (Il la fait sortir côté cour, Papageno veut la suivre).

L'Orateur
Arrière, reste ici, toi. (Il sort.)

Papageno
Que la terre m'engloutisse plutôt ! Je la suivrai !
(Il s'enfonce dans le sol.)
Grands Dieux !
(Il s'élance hors du trou et s'enfuit côté jardin.)

XIIe Tableau

Petit jardin avec palmiers. Il fait demijour. Le jour vient peu à peu.

No 21. Finale

Les trois enfants
L'aurore bientôt va paraître
Sur la route d'or du soleil.
Le Sage, vainqueur des ténèbres,
De l'erreur va triompher.
Sublime paix, répands ton charme,
Répands ton charme au cœur de l'homme,
Et fais que la Divinité
Descende sur l'Humanité.
(Ils se retirent côté cour, au fond. Pamina, entre précipitamment côté jardin.)

Premier enfant
Voyez de Pamina les larmes !

Deux et trois enfants
Approchons-nous.

Premier enfant
L'infortunée ! ...

Les trois enfants
Pleure celui qui la dédaigne.
Essayons d'adoucir sa peine.
Son triste sort nous fait pitié.
O, quand reviendra son fiancé!
Elle vient, éloignons-nous un peu.
Observons-la, surveillons-la.

Pamina, s'adressant à son poignard
O fer ! c'est toi mon fiancé !
Par toi, mon destin s'accomplit.

Les trois enfants, à l'écart
Que dit-elle, ô désespoir !
L'infortunée est hors de sens !

Pamina
Attends, ami, je suis à toi !
Bientôt, bientôt, tu seras mon fidèle époux.

Les trois enfants se rapprochant
Elle veut, dans sa folie,
Finir brusquement sa vie.
Jeune fille, écoute-nous !

Pamina
Non, je meure ! Je ne puis
Le poursuivre de ma haine,
L'infidèle qui me délaisse...
Mère, voilà ton présent !

Les trois enfants
Non ! le ciel te le défend !

Pamina
Plutôt finir mes tortures
Que subir l'amour d'un traître !
Mère, mère ! Par toi je succombe
Et ta haine me poursuit !

Les trois enfants
Veux-tu suivre nos pas ?

Pamina
Quel abîme de douleur ! ...
Traître, fourbe, adieu !
Vois, Pamina meurt par toi !
O poignard! délivre-moi ! (Elle veut se frapper.)

Les trois enfants se précipitant vers Pamina lui arrachent son poignard
Ah ! infortunée, attends !
S'il pouvait voir ta détresse,
Ton amant mourrait de peine!
A toi seule est son amour.

Pamina (revenant à elle)
Quoi ! il m'aimerait encore ?
Mais pourquoi tout ce mystère ?
Son regard, si loin de moi ?
Quel mystère, son silence ? ...

Les trois enfants
Notre loi est de nous taire,
Nous ignorons ce mystère,
Mais bientôt tu comprendras
Que son cœur qui bat pour toi
Lui a fait braver la mort.
Viens vers lui, viens avec nous !

Pamina
Guidez-moi, je veux le voir !

Ensemble
Deux cœurs brûlant de même flamme
Sont une force surhumaine.
Protégés même par les Dieux,
L'ennemi ne peut rien contre eux.
(Ils sortent tous ensemble.)

XIIIe Tableau

La scène représente une muraille rocheuse, au centre de laquelle est une porte fermée par une grille en fer. À droite et à gauche, deux autres portes en fer. Au fond, de chaque côté de la porte centrale, des cavernes : on aperçoit dans l'une, à travers un grillage de fer, un torrent d'eau ; dans l'autre, à gauche, un brasier et de grandes flammes. Il fait demi-jour.

Scène XXXI

Deux Gardiens du temple, armés de pied en cap, avec des lances, se tiennent devant la porte centrale. Sur leurs casques, on voit des flammes. Tamino entre à gauche, accompagné de deux prêtres. La voix de Pamina, au dehors.

Deux Gardiens
Ici la route s'ouvre à vous, pleine d'obstacles,
L'air, l'eau, le feu, la terre purifient.
Celui-là qui vaincra les affres de la mort,
Sortira du tombeau victorieux.
Désormais, il pourra se consacrer
Àtes mystères, ô grande Isis, tout entier.

Tamino
Je n'ai pas peur, et vous demande
D'ouvrir ces portes redoutables,
Pour éprouver mon cœur viril
Et la valeur de ma vertu.

Pamina
Tamino, viens ! je veux te voir !

Tamino
C'est sa voix ? Pamina ! elle !

Pamina
Oui, oui, c'est Pamina même.

Les Gardiens et Tamino
{Courage! unissons nos destins.
{Courage! unissez vos destins.

{Que rien ne nous sépare plus.
{Que rien ne vous sépare plus.

{Et fût-ce au prix de notre mort.
{Et fut-ce au prix de votre mort.

M'est-il permis de voir Pamina?
Ici, tu peux revoir Pamina.

{Oh ! quel bonheur de nous revoir
{Ah! quel bonheur de vous revoir

{Au temple, la main dans la main.
{Au temple, la main dans la main.

Pour toi, qui n'as pas craint pas la mort,
O femme, bientôt vont s'ouvrir
Les portes de ce pur séjour.
(Les deux Prêtres entrent avec Pamina, côté jardin.)

Scène XXXII

Les Mêmes, Pamina.

Pamina, serrant Tamino dans ses bras
Tamino ... ô quel bonheur !

Tamino
Pamina, ô quel bonheur !
Voici les portes sombres
La mort et ses horreurs.

Pamina
Je veux partout moi-même
Rester à tes côtes.
Conduite par l'amour,
Je te dirigerai.
L'amour épandra la douceur
Des roses sur notre chemin.
Et cette flûte enchantée
De tous périls nous gardera.
Jadis, mon père l'enchanteur l'a tirée
Du vieux cœur d'un chêne;
Autour de lui les éléments,
Éclairs, tonnerre déchaînés ...
De cette flûte les doux sons,
Dans les périls nous garderont.

Les Gardiens, Pamina et Tamino
Ainsi nous traversons (Vous traversez) sans peur
De la mort la sombre nuit.

Pamina et tamino
Tous deux avons bravé les flammes,
Unis dans les mêmes périls,
Doux sons, protégez-nous encore
Après le feu, contre les eaux.
(Tamino et Pamina se dirigent vers la caverne des torrents.)

Dessin de scène de 1793 par Gayl et Nessthaler (gravure colorée de Joseph et Peter Schaffer). Épreuve eu feu et de l'eau.

XIVe Tableau

Les murailles rocheuses disparaissent, et l'on voit apparaître la grande entrée largement ouverte d'un Temple, où se tiennent les prêtres. Le Temple, brillamment éclairé, est dans toute sa splendeur.

Scène XXXIII

Les Mêmes, Sarastro, les prêtres dans les parties supérieures du Temple.

Tamino et Pamina
Victoire ! c'est l'instant divin !
Isis bénit notre destin !

Chœur
Victoire!  (ter) nobles époux !
Qui triomphez de tous périls !
Auprès d'Isis soyez reçus ! Entrez,
Vous que la vaillance unit,
Dans son saint temple entrez. Gloire à vous !
(Tamino et Pamina se dirigent vers le Temple. Sarastro vient à leur rencontre. Il leur tend les mains et les fait entrer dans le Temple.)

XVe Tableau

Un jardin : à gauche un arbre portant une grosse branche desséchée. Il fait grand jour.

Scène XXXIV

Papageno, seul, ceint d'une grosse corde.

Papageno, après avoir joué de la flûte
Papagena ! (ter)
Chère, belle tourterelle!
J'appelle !... rien! Elle est disparue !
Ah ! quelle triste destinée !
Bavarder sans cesse m'a nui beaucoup ;
Ce qui m'arrive est fort bien fait ! (bis)
Depuis que j'ai goûté ce vin
Que cette femme m'a parlé,
Mon cœur est sens dessus dessous.
Il bat par ci, il bat par là!
Papagena, toi que j'aime !
Papagena, tourterelle !
C'est en vain ! En vain, rien, rien !
Je suis si fatigué de vivre !
Quand il brûle au cœur trop fort,
L'amour finit par la mort ! (Il déroule sa corde.)
Par le cou je vais me pendre,
À cet arbre me suspendre,
Et finir tous mes tourments.
Bonne nuit, méchantes gens,
Qui m'avez fait tant de peines.
Et refusé cette femme...
C'est fini, je vais mourir!
Belles filles, pensez à moi ! (bis)
Pas même une pour me plaindre ?
C'est fini, je vais me pendre,
Il sera bientôt trop tard.
Répondez : oui ou non ? (bis)
(Il regarde de tous cotés autour de lui.)
Rien ne bouge, tout est calme,
Tout, partout, est calme !
Ainsi, vous le voulez, femmes ?
Papageno, va, là-haut ! }
Ta vie finira bientôt ! } bis'
Mais... j'attends encore ! Allons!
J'attends encore, ouf! allons!
(Il regarde encore autour de lui, même jeu.)
Je vais compter : un, un, deux, trois !
(parlé) Un ... deux ... trois !...
Nul regret, c'est dit, c'est fait (bis),
Puisque nul ne me retient !
Bonne nuit, méchantes gens ! (bis)
(Il va se pendre.)

Scène XXXV

Papageno, les trois Enfants.

Les trois enfants (accourant, côté cour)
Attends (bis) ô Papageno. sois prudent !
Écoute bien : on ne vit qu'une fois (bis).

Papageno
Ne riez pas de ma disgrâce.
Ah ! Si vous étiez à ma place !
Sans femme mais le cœur plein d'amour...

Les trois enfants
Fais donc résonner tes clochettes.
Tu verras ta femme apparaître.

Papageno
Insensé ! j'oubliais leur charme ! (bis)
Résonne, carillon, résonne !
Celle que j'aime, donne-moi (bis).
(Il agite son carillon.)
Sonne (ter), joyeux carillon,
Sonne (ter), et donne-la moi.

Les trois enfants, amenant Papagena
Hé! Papageno, la voilà !
Les trois enfants sortent vers la droite. Papageno regarde autour de lui avec des expressions comiques.

Scène XXXVI

Papageno, Papagena à sa gauche.

Duo

Papageno, dansant autour de Papagena
Pa-Pa-Pa-Pa-Pa-Pa- paguéna !

Papagena, dansant autour de Papageno
Pa-Pa-Pa-Pa-Pa-Pa-Papageno !

Ensemble
Pa-Pa-Pa-Pa-Pa-Pa-Papageno! Papagena!

Papageno
Ah! tu m'es enfin donnée !

Papagena
Oui, à toi, je suis donnée.

Papageno
Sois donc ma petite femme.

Papagena
Fais le bonheur de mon âme !
Ah! que nous serons heureux,
Si le ciel qui nous protège,
Nous envoie tout un cortège
De chers petits, jolis enfants.
Chers petits (bis), de chers petits, jolis enfants.

Papageno
D'abord un petit Papageno.

Papagena
Puis une Papagena.

Papageno
Puis un second Papageno.

Papagena
Puis une autre Papagena.
Papagena, Papagena (bis)

Ensemble
Papageno, Papagena (bis) !
O quel bonheur de notre vie,
D'avoir beaucoup de Pa- p a-p a - p a- p a-pu-p a- p a- p a- pa-geno (guéna)
Tourment et joie de leuts parents.
(Ils sortent bras dessus dras dessous.)

XVIe Tableau

Décor sommaire. Un site rocheux. Il fait nuit.

Scène XXXVII

Monostatos, la Reine de la Nuit, accompagnée des trois Dames, entre côté cour. Elles tiennent des flambeaux noirs allumés.

Monostatos, à gauche de la Reine
Silence! glissons en silence.
Car, dans le temple, nous voici.

La reine et les trois dames
Silence ! glissons en silence!
Car, dans le temple, nous voici.

Monostatos
O Reine ! tu m'as promis ta fille.
Donne-la moi, tu l'as promis.

La reine
Je l'ai promis ! À toi, ma fille !
De mon enfant deviens l'époux !

Les trois dames
De sa fille il devient l'époux.
(Tonnerre. Bruits d'eaux qui ruissellent.)

Monostatos
Entendez-vous ces bruits sinistres ?
La terre tremble et l'eau ruisselle !

La reine et les trois Dames
Oui, l'écho de ces bruits sinistres
Frappe notre âme de terreur !

Monostatos
Nos ennemis sont dans le temple.

Ensemble
Sachons au temple les surprendre,
Que par le fer et par le feu
Périsse leur ordre inhumain !

Monostatos et les trois dames
Oui, grande Reine de la Nuit (bis).
Notre vengeance s'accomplit.
(On entend un fort bruit de tonnerre. Éclairs et orage.)

Ensemble
Hélas ! ma (O Reine, ta) puissqnce s'acroule à jamais
Le jour nous repousse en l'éternelle nuit !
(Ils sortent tous, en hâte.)

XVIIe Tableau

Le Temple du Soleil.

Scène XXXVIII

Sarastro est sur son trône. Devant lui, Tamino et Pamina, revêtus des mêmes ornements que les prêtres, qui sont rangés des deux côtés. Les trois enfants tiennent des fleurs dans leurs mains.

Sarastro
Lumière éternelle,
Dissipe la nuit,
Détruis la puissance
Conquise par l'erreur !

Chœur
Paix à vous, mes frères,
O vainqueurs de la Nuit !
Gloire à toi, Osiris,
Grande Isis, à toi !

Le Juste triomphe :
Sagesse et Beauté
Sont la récompense
De sa fermeté !

FIN

Présentation — Livret en français, premier acteLivret en français deuxième acteBiographie de Wolfgang Amadeus Mozart.


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Samedi 24 Avril, 2021