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Jean-Marc Warszawski, 31 janvier 2013.

Johann-Christian Bach : Zanaida

Johann Christian Bach, Zanaida

Johann Christian Bach, Zanaida, opéra en trois actes sur un livret de Giovan Gualberto Bottarelli. Opera Fueco, sous la direction de David Stern (2 cédés), Zig-Zag Territoires / Outhere 2012 (ZZT312). Livret de Marc Vignal.

Enregistré au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines les 10 et 11 février 2012.

Johann Christian Bach, le plus jeune des fils musiciens de Johann, n'a pas eu les problèmes existentiels de son demi-frère aîné, Wilhelm Friedemann Bach pris entre l'héritage et la modernité. Johann Christian répond à l'appel de l'Italie, à la frivolité, à l'abandon de la science (entendez le contrepoint), que son père par ailleurs parfait connaisseur réservait aux festivités municipales ou universitaires avec ses cantates profanes. En 1750, à la mort de son père Johann Christian est recueilli par son demi-frère de Berlin, auprès duquel il approfondit son savoir musical, mais au lieu de briguer une charge de maître de chapelle selon la tradition familiale, il s'installe à Milan (avec une chanteuse qu'on imagine très jolie), prend des cours avec le célèbre père Martini, et gagne Londres en 1762. Zanaida est un des dix opéras italiens qu'il a composés, ici dans le goût de Londres, où il a été créé au Théâtre Royal le 7 mai 1763.

Le livret est de Giovan Gualberto Bottarelli, qui travaille régulièrement avec la compositrice. Il s'inspire du livret de Siface, (musique de Leobardo Leo) de Metastase, un grand librettiste qui a donné un modèle durable au genre.

C'est une histoire politico-amoureuse, ou l'inverse. Zanaïda est la fille de Soliman, empereur de la Turquie, comme son nom pourrait l'indiquer. Il est en discussion avec son homologue persan, Tamasse, au sujet d'une paix possible. Pour affirmer son désir, et peut-être faire entrer la Perse dans la famille, Soliman met sa fille dans le pot, comme future épouse de Tamasse. Mais Tamasse aime Osira fille de Mustafa l'ambassadeur de Soliman. Elle est retenue en otage en Perse. Le prince Cisseo est donc chargé par Tamasse de courtiser Zanaida, afin de pouvoir l'accuser de trahison. On a compris que Cisseo est également amoureux de Osira. Tout le monde est donc sur les dents. Mustafa veut tuer sa traitresse de fille demandée en mariage par Tamasse. La mère de Tamasse et Osira complotent pour tuer Zanaida. Tamasse oublie les accords de paix, emprisonne Zanaida et charge Cisseo de la faire disparaître qui réalise que l'objet de son amour, Osira lui préfère le trône de Perse. Il faut aussi compter avec la princesse perse Silvera qui est amoureuse de Cisseo. Il y a encore une fausse lettre compromettant Zanaida, sa condamnation à mort par Tamasse. Bref Cisseo revient vers Silvera, Osira pèse le pour et le contre quant à ce trône convoité, au moment où elle va être exécutée, Zanaida se montre courageuse et sauve Tamase que Mustafa veut tuer. Tamase tombe à genoux et d'amour pour Zanaida. Réjouissances. Rideau.


Vaillante Zanaida accepte la mort ....

Parto, addio. Io vado a morte
Cari amici, ah, non piangete
Tanto affanno nascondete
Al mio sguardo per pietà
[...]

Acte II, scène VIII, Aria de Zanaida, (Sara Hershkowitz), Cédé 25, plage 9 (extrait)

.

Les opéras de Johann Christian Bach, n'ont pas eu un très grand succès. Celui-ci après être resté huit jours à l'affiche disparaît corps et âme. L'année de sa création, Walsh de Londres publie une réduction de l'ouverture dans Six favourite opera overtures set for the harpsicord or organ [...] compos'd by sigr. Bach. Et aussi The Favourite Songs in the Opera call'd Zanaida. En 1989, Ernest Warburton, édite des fragments manuscrits et imprimés du xviiie siècle, de l'opéra en trois actes Orione and Zanaida « opere serie in three acts ; libretti by Giovan Gualberto Bottarelli ».

Mais c'est en 2010 que le manuscrit autographe ressurgit de chez un collectionneur étasunien. L'opéra est de nouveau créé au Goethe-Theater de Bad Lauchstädt le 15 juin 2011, dans le cadre de la Bachfest de Leizig (et fait l'objet d'un enregistrement pour la Mitteldeutscher Rundfunk). La mise en scène est de Sigrid T'Hooft, l'Opera Fueco est dirigé par David Stern. La distribution est quelque peu différente de l'enregistrement présent.

Jean-Marc Warszawski
31 janvier 2013


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