Célébré en son temps comme le « prince des organistes », Merulo fut en poste successivement à Brescia, à Venise (où il précéda les Gabrieli à San Marco) puis à Parme. Et c'est effectivement son œuvre pour orgue qui lui vaut d'être passé à la postérité.
Ces œuvres, conservées dans divers recueils publiés en 1567 (Ricercari), puis 1592, 1606 et 1611 (Canzoni), sont des pièces à 4 ou 5 parties au contrepoint savant. Elles annoncent étrangement les compositions à venir de quelques grands organistes et autres virginalistes du début du xviie siècle.
Claudio Merulo, La Pazza (2e Livre de Canzoni, 1606), Massimiliano Raschietti (orgue), Duomo del SS. Corpo di Cristo di Valvasone.Les 19 Toccatas publiées en deux recueils (1598 et 1604) sont, on s'en doute, les œuvres qui, plus que toute autre, ont fait la gloire de Merulo. D'emblée, celui-ci donne au genre encore jeune de la toccata ses premières lettres de noblesse. On y sent bien sûr le virtuose accompli mais tout autant le génial improvisateur à l'imagination bouillonnante évoquée par ses contemporains. Et, sur le plan de la forme, certaines de ces œuvres atteignent un tel degré d'élaboration qu'on se demande comment elles peuvent encore aujourd'hui être relativement méconnues.
Claudio Merulo, Toccata quinta del secundo tono (1598), Massimiliano Raschietti (orgue), Duomo del SS. Corpo di Cristo di Valvasone.Michel Rusquet, 2012
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Jeudi 4 Avril, 2024