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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte.

Le premier recueil de suites de Georg Friedrich Händel

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Publié en 1720, mais réunissant des partitions probablement écrites entre 1700 et 1710, ce recueil comporte huit grandes suites destinées au clavecin, qui traduisent « une maîtrise exceptionnelle chez un si jeune compositeur. Romain Rolland y voit deux caractéristiques : la précoce maturité, et l'universalité. En effet, avec une parfaite autorité, Haendel mêle page après page les trois styles qui l'ont influencé : celui de l'Allemagne, celui de l'Italie, et celui de la France. »8

Cet art étonnamment cosmopolite du jeune Haendel nous vaut dans ces Suites une grande variété d'esprit et de structures : « Aucune n'est disposée comme l'autre. La quatrième, où les quatre danses ordinaires (allemande, courante, sarabande, gigue) sont coiffées d'un prélude, est un pur produit allemand, auquel ne manque même pas l'unicité thématique recherchée par Froberger ; la deuxième, alternant deux fois adagio et allegro, applique le patron de la sonata da chiesa italienne. Ici ou là se glisse un air varié, un prélude non mesuré, une ouverture à la française. La fugue, surtout, est omniprésente : cinq fois en huit suites. »9

Quoique inégal, ce premier recueil de 1720 — sans doute le seul dont Haendel ait surveillé la publication — passe pour être celui qui réunit le meilleur de sa musique pour clavier. De la Suite no 1 en la majeur, quis'ouvre par une sorte de prélude non mesuré à la manière des luthistes et clavecinistes français, jusqu'à la Suite no 8 en fa mineur, « grave, riche, et d'une mâle fierté » [G. Sacre ], nombreuses sont les pages qui retiennent l'intérêt. Et les plus belles de ces suites — la deuxième en fa majeur, la quatrième en mi mineur (avec sa superbe fugue initiale), la huitième (déjà citée) — ne sont pas forcément les plus courues : on reconnaîtra bien quelques mérites à la cinquième en mi majeur que son air à variations final, connu sous le titre de L'Harmonieux Forgeron, a immortalisée ; on sera en revanche plus circonspect devant la septième en sol mineur, une « suite pâlichonne, la moins substantielle des huit, bien qu'elle se termine sur l'un des morceaux les plus célèbres de Haendel, la passacaille, cheval de bataille de tous les apprentis démolisseurs de touches… »10

Suite no 2 en fa majeur HWV 427, Adagio, Allegro, Adagio, par Keith Jarrett.
Suite no 4 en mi mineur HWV 429, I. Allegro, Rosemary Blandford Thomas.
Suite no 8 en fa mineur HWV 433, II. Allemande, IV. Courante, V. Gigue, Anne Queffélec.

Biographie de Georg Friedrich Haendel

Notes

8. De Place Adélaïde, dans Tranchefort François-René (dir.), « Guide de la musique de piano et de clavecin », Fayard, Paris 1987, p. 393.

9.  Sacre GuyLa Musique de piano. Robert Laffont, Paris 1998, p. 1307-1308.

10. —, Idem, p. 1310.

Voir également

Introduction

L'œuvre pour clavier

Les six fugues (ou Voluntaries)

Le deuxième recueil de suites

Les autres pièces pour clavecin

La musique de chambre

Les sonates pour un instrument et basse continue

Les Sonates en trio

La musique pour orchestre

Water Music

Music for the Royal Fireworks

Concertos grossos opus 3

Concertos grossos opus 6

Concertos pour orgue

Autres concertos.


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Jeudi 21 Octobre, 2021