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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte. III. Le temps de Bach

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La musique instrumentale de Louis-Claude Daquin (1694-1772)

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Grâce à son célébrissime Coucou et à ses non moins fameux Noëls pour orgue, sa notoriété reste bien établie, alors même que les mérites de ses compositions sont parfois contestés.

« Enfant prodige, remarquable virtuose et improvisateur, organiste du roi et titulaire des tribunes les plus en vue de la capitale, Louis-Claude Daquin fit une brillante carrière et connut un considérable succès public : ses prestations spectaculaires attiraient une foule immense, causant bousculades et embouteillages de carrosses dans la ville ! »1

Comme Marchand, dont il fut l'élève, il ne nous a laissé qu'un maigre butin : son « Premier » Livre de pièces de clavecin (1735), qui n'eut aucune suite, et ses Douze Noëls pour orgue (1757). S'y ajoutaient Deux livres d'orgue aujourd'hui perdus qui, à en juger par certains témoignages, donnaient la vraie mesure de ses talents de compositeur, et justifiaient sans doute la haute considération que Rameau portait au musicien.

Il reste que, sans être le premier (Lebègue et Gigault, notamment, l'avaient précédé) ni le dernier (car la vogue allait se poursuivre pendant un bon moment) à exploiter le filon des variations sur les vieux chants populaires de Noël, Daquin s'impose avec ses douze Noëls pour orgue comme le champion du genre. Certes, il ne cherche guère plus ici que le plaisir de son auditoire, entre autres à travers une belle variété de registrations et quelques séduisants effets d'écho, mais cette alchimie se révèle plutôt efficace et parfois porteuse d'une véritable poésie.

Louis-Claude Daquin, Noël sur les jeux d'anches (VI), par Olivier Latry.
Louis-Claude Daquin, Noël étranger (VIII), par Pierre Bardon, orgue de Saint Maximin la Sainte Baume.

Quant à son unique Livre de pièces de clavecin, il totalise trente morceaux (dont une belle moisson de rondeaux) répartis en quatre suites différentes où dominent les pièces à caractère descriptif ou virtuose. Charme et spontanéité sont largement au rendez-vous dans ces pages si françaises qu'on y taxe volontiers le musicien de légèreté voire de frivolité. « Mais quelques pages (et non seulement ce Coucou assez justement vanté) le montrent capable de profondeur, de poésie gracile et rêveuse ; et les mêmes doigts qui se dépensent en gammes vaines et fastidieuses savent parfois ourdir une trame d'harmonies vaporeuses et troublantes : Daquin, dans ses Enchaînements harmonieux, prouve qu'il n'a pas trop oublié les Barricades mystérieuses du grand Couperin. »2

Louis-Claude Daquin, Le Coucou, par Gyorgy Cziffra (piano).


Louis-Claude Daquin, Les Enchaînements harmonieux, par Colin Tilney.
Louis-Claude Daquin, L'Hirondelle, par Olivier Baumont.

Biographie de Louis-Claude Daquin

Notes

1. ANNE-MARIE POTTIER, Le Monde de la musique (154), avril 1992

2. GUY SACRE, La musique de piano, Robert Laffont, 1998, p. 894.

Michel Rusquet
2012.


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Jeudi 6 Janvier, 2022