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Lucien Durosoir : Jouvence

Lucien Durosoir, Jouvence, (œuvres de musique de chambre)
Ensemble Calliopée. Alpha, 2010.

Enregistré à la Ferme de Villefavard (Limousin) du 19 au 22 octobre 2009. Direction artistique, prise de son & montage : Hugues Deschaux

Ensemble Calioppée (direction artistique, Karine Lethiec) : Frédéric Lagarde, piano, Sandrine Chatron, harpe

Enregistré à la Ferme de Villefavard (Limousin) du 19 au 22 octobre 2009. Direction artistique, prise de son & montage : Hugues Deschaux

Ensemble Calioppée (direction artistique, Karine Lethiec) : Frédéric Lagarde (piano) , Sandrine Chatron (harpe), Amaury Coeytaux (violon), Élodie Michalakakos (violo), Saskia Lethiec (violon), Karine Lethiec (alto), Florent Audibert (violoncelle), Laurène Durantel (contrebasse), Anne-Cécile Cuniot (flûte), Vladimir Dubois (cor), Catherine Coquet (cor anglais), Renaud Déjardin (direction).

Introduction, Marche funèbre et Final, extrait de « Jouvence », fantaisie pour violon principal et octuor.

Peu à peu, l'œuvre de Lucien Durosoir (1878-1955) sort des partitions, pour parvenir au concert, où il est assez régulièrement joué, voire même lu, dans ses lettres envoyées quotidiennement des tranchées au front de la Grande 1914-1918. Après les œuvres pour violon et piano par Geneviève Laurenceau et Lorène de Ratuld, et les quatuors à cordes enregistrés par le Quatuor Diotima, Alpha produit un troisième album consacré à la musique de chambre avec l'Ensemble Calliopée. Il s'agit de 7 œuvres composées entre 1921 et 1946.

Revenu du front, Lucien Durosoir a jugé qu'il lui était impossible de reprendre sa brillante carrière de violoniste virtuose, il a rompu avec le milieu musical parisien, cultivant même un certain dépit envers ceux qui « planqués », on pu continuer à travailler. Il s'est dès lors, consacré à la composition, a quitté Paris pour s'isoler dans les Landes.

Les œuvres de Lucien Durosoir réservent, on s'en doute, de très belles parties au violon et frères de cordes, et souvent un scintillement de timbres impressionniste, rendu plus par la vigueur et liberté polyphoniques, et l'esprit concertant, que par un partage de l'instrumentation entre les parties. Mais, au-delà de la richesse des impressions expressives, entre furie et accents rêveurs, le sentiment général pourrait être un certain désabusement, qui ferait alors pencher vers une sensation impressionniste, renforcée parfois par des acidités ou des grincements de « dissonances » systématiques, une prise de distance. Ce n'est pas une musique sentimentale, mais une musique d'impressions qui s'y oppose, dans un jeu de sentiments contradictoires, dans lequel aucun ne peut s'imposer. Ce qui s'impose parfois, le fait par obstination, comme ici ou là, un motif qui ne veut pas lâcher. On ne peut là, s'empêcher de penser au soldat Durosoir, organisant méticuleusement, opiniâtrement, un peu vieux garçon, sa vie (c'est à dire survie) dans les tranchées. C'est une musique relativement exigeante — en disque, tujours plus qu'en concert, délivrant ses richesses, et modifiant sa perception par écoutes successives, où douceur, élans élégiaques, sérénité prendront une présence qu'ils n'ont peut-être pas à la première écoute.

Jean-Marc Warszawski
29 juin 2010

Biographie de Lucien Durosoir
Les Quatuors à cordes
La musique pour violon et piano
Deux musiciens dans la Grande Guerre


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