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Célimène Daudet : A tribute to Bach

 Célimène Daudet : A Tribute to Bach

Célimène Daudet (Piano), a tribute to Bach : œuvres de Bach, Mendelssohn, Liszt, Franck. Arion 2011 (ARN 68820).

Enregistré du 6 au 9 novembre 2010, Ateliers du Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence. 

Ce CD est un très bel objet à mettre sur toutes les platines et glisser dans toutes les oreilles.

Cet enregistrement magistral — un coup de maître — est fondé, traversé, parfaitement abouti, dans le sentiment musical aussi concis qu'assuré, dont Célimène Daudet investit le Jean Sébastien Bach romantique.

Cela en fait un vrai et rare « disque concept », dominé sur toute la ligne par une esthétique impérieuse.

Cela peut faire penser à Glenn Gould, avec d'autres raisons encore : il s'agit de Bach, il y a cette clarté distanciée et inexorable de l'interprétation, la majesté virtuose, somptueuse, envoûtante, imperturbable dans les mouvements lents. Il y a aussi cette manière de sembler disparaître derrière la musique, tout en s'imposant comme le maître indiscutable.

Ce disque, intégrale de beauté musicale, rappelle au musicologue que l'intronisation de Jean-Sébastien Bach comme père de la musique, est une invention du romantisme, qui doit énormément à Félix Mendelssohn et à Fanny sa sœur de naissance et de génie.

Ce disque est depuis les premières mesures jusqu'aux dernières un concert au sens propre.

Il s'ouvre sur le célèbre « Ich ruf zu Dir Herr Jesus », le choral pour orgue de Jean-Sébastien Bach, mis au piano par Ferruccio Busoni. Cette œuvre, harmonisée à quatre voix, avec d'épais redoublements, et des accords souvent resserrés dans les notes graves et très graves — à l'opposé de la belle disposition scolaire dite de quatuor — est en fait à trois parties chantantes. La basse lourde, épaisse, frappant à coups réguliers comme un tocsin (épouvante ? descente aux enfers ? Chemin de Croix ?). En haut la mélodie du choral, épurée, sur des durées longues, s'ébrouant sans joie aux entrées cadentielles, qui a la tristesse du glas. Entre les deux une voix d'ornement, tisse vie et harmonie. Effet assuré.

Les premières mesures.

Célimène Daudet développe, s'oppose, répond, commente cette première proposition avec de grandes œuvres de Félix Mendelssohn (Ah ! la fugue !), César Franck, Franz Liszt, et pour conclure revient à Bach, avec le prélude et la fugue en do dièse du premier livre du Clavier bien tempéré. Une conclusion sereine.

Prélude de Mendelssohn (plage 2).

1. Jean Sébéstien Bach, Choral pour orgue « Ich ruf zu dir, Herr Jesus Christ ›, BWV 639, transciption de Ferruccio Busoni ; 2. Félix Mendelssohn Bartholdy, Prélude et fugue, opus 35 n° 1 ; 3. César Franck, Prélude, fugue et variations, opus 18, Pour orgue, transcription d'Harold Bauer ; 4. Franz Liszt, Bénédiction de Dieu dans la solitude, «  (Harmonies poétiques et religieuses n° 3 » ; 5. César Franck, Prélude, choral et fugue ; 6. Jean Sébastien Bach, Prélude et fugue en ut dièse mineur BWV 849, extrait du 1er livre du « Clavier bien tempéré ».

Jean-Marc Warszawski
3 juillet 2011


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