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samedi 25 juillet 2015

 

« Cendrillon » ou le délicat fétichisme du pied aux Ballets de Monte-Carlo

Jean-Christophe MaillotJean Christophe Maillot. Photographie © Alice Blangero.

Par Jean-Luc Vannier ——

Ce fut un enchantement. Du début jusqu'à la fin. « Parmi toutes les versions de Cendrillon », nous confiait notre voisin, un jeune chorégraphe américain de Seattle, « c'est celle de Jean-Christophe Maillot qui m'a le plus touché ». D'interminables ovations ont en effet accueilli, jeudi 23 juillet à la Salle Garnier, cette chorégraphie du directeur des Ballets de Monte-Carlo dont la première représentation remonte au 3 avril 1999. Sur la musique de Sergueï Prokofiev et la scénographie d'Ernest Pignon-Ernest, le travail de Jean-Christophe Maillot soutenu par les costumes de Jérôme Kaplan et les lumières de Dominique Drillot, nous offre ce que nous aimons et admirons le plus chez celui qui préside depuis vingt ans aux destinées des Ballets monégasques : l'aporie résolue d'une densité et d'une concision chorégraphiques hors du commun où les danseurs, divinités scéniques inaccessibles mais rendues « incomparablement humaines » pour plagier Ernest Renan (Vie de Jésus, 13e édition, chapitre 28, Omnibus, 1998, p. 329-337), incarnent et expriment, chair et psyché confondues, les souffrances quotidiennes de la « misère hystérique qu'ils transforment en malheur commun » (Sigmund Freud, « Sur la psychothérapie de l'hystérie », Œuvres complètes, II, PUF, 2015, p. 332). L'évitement dichotomique entre le bien et le mal ainsi que la subtile nuance des caractères facilitent les mécanismes d'identification à la plupart des protagonistes : ... ...

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Zemlinsky et Mahler réunis

Sarah Connolly et Paul DanielSarah Connolly et Paul Daniel, à la tête de l'Orchestre National Bordeaux-Montpellier. Photographie © Marc Gillot.

Par Eusebius ——

Le Festival accueille pour la première fois en trente ans l'Orchestre national Bordeaux-Aquitaine, qui succède ici à l'Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon et à l'Orchestre National de France. Il sera bientôt suivi du Philharmonique de Radio-France et du Sinfonia Varsovia. Abondance rare de biens, qui crée une saine émulation.

Les 6 Gesänge, opus 13, de Zemlinsky, d'après des poèmes de Maeterlinck, seront chantés par la grande Sarah Connolly, que l'on souhaiterait pouvoir écouter plus souvent. Des quinze textes, faussement moyenâgeux1, traduits en allemand, Zemlinsky retient six chansons, dont il réorganise l'ordre pour conférer un sens dramatique cohérent à l'ensemble. Achevées en 1913 dans leur première version pour voix et piano, il les orchestre onze ans plus tard. Faute de pouvoir résumer le sens de chacune2 disons simplement que le Lied central (Lied der Jungfrau) plainte et consolation où l'orchestre chambriste (cordes solos, célesta…) rayonne d'une lumière singulière, commande la structure du cycle.

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Tancrède choisira Erminie, tant pis pour Clorinde… Création française de Erminia, Tancredi, Polidoro e Pastore, d'Alessandro Scarlatti

Maria Grazia Schiavo (Erminia) et Marcello Di Lisa Maria Grazia Schiavo (Erminia) et Marcello Di Lisa dirigeant le Concerto de' Cavalieri. Photographie © Marc Gillot.

Montpellier, Festival Radio-France Montpellier Roussillon Languedoc, Opéra Le Corum, 22 juillet 2015, par Eusebius ——

Le Festival Radio France Montpellier est toujours aussi riche en découvertes. Seule une demi-douzaine (sur au moins dix fois plus) des opéras du fondateur de l'opéra napolitain, Alessandro Scarlatti, ont été enregistrés. Aussi, la création française d'Erminia, Tancredi, Polidoro e Pastore, représente-t-elle un événement. Cette serenata, écrite comme il se doit pour un mariage princier en 1723, est l'ultime œuvre lyrique du compositeur. Seule la musique de la première partie nous est parvenue. Son sujet est tiré du chant VI de La Gerusalemme  liberata du Tasse1, si souvent illustré par les musiciens : Tancrède, chevalier chrétien, est aimé d'Erminie, qui a trahi son peuple pour lui. Elle souffre de se voir préférer Clorinde (que l'on n'entendra pas), qui s'est jointe aux musulmans … Un berger ému par sa détresse recueille Ermnie. À sa vue, Polidoro, à la recherche de Clorinde, s'en éprend. Il avoue cet amour à Tancrède. Jaloux, croyant que cette bergère est Clorinde, ce dernier part à sa recherche. Erminie, laissée seule chante enfin sa lassitude, en appelle au sommeil pour retrouver la paix. Son dernier air « Torbida, irato e nero, il ciel per me si fa » [Le ciel devient soudain noir et menaçant] où elle laisse éclater ses appréhensions, sa peine et sa peur, est appelé à devenir un morceau d'anthologie, tant l'expression y est juste, tant la virtuosité déployée y est spectaculaire.

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