La manifestation contre les violences policières du samedi 8 novembre 2014 à Paris

De toute évidence, les journalistes de la médiocratie AFP en tête n'étaient pas à la manifestation de ce samedi après-midi à Paris. Il n'y ont vu qu'un groupe de jeunes criant des slogans hostiles au flicariat. Il est vrai que des jeunes ouvraient le cortège. Mais, j'en ai été agréablement surpris, si nous n'étions pas très nombreux, plus du millier annoncé quand même, il y avait une moyenne d'âge respectable, et une belle diversité, des élus, des familles, des enfants, des papis et mamies, des militants de ceux qui sont sur les marchés le dimanche matin, et une ambiance générale plutôt bon enfant.

Il y avait des groupes drapeaux au vent du NPA, du Parti de Gauche, d'Ensemble, des Verts-Écologie, des Alternatifs, du syndicat Solidaires.

Cette manifestation protestait contre les violences policières, mais ce ne sont pas les pions, les obéissants serviles aux ordres qui étaient au centre des slogans, là l'essentiel était bien la mort Rémi Fraisse, tué d'un tir de grenade offensive sans aucune raison, car sur place il n'y avait rien à protéger.

On entendait surtout des slogans demandant la démission du ministre Cazeneuve et l'arrêt du projet du barrage de Sivens.

Cette mort n'est pas consécutive à une bavure ou à un accident. Cette manifestation de samedi, pour qui était quelque peu attentif, montre que des ordres sont donnés à la police pour provoquer des affrontements. Ainsi depuis les couloirs du métro Bastille, la présence ostensible et provocatrice de nombreux policiers en civil genres Bac moins 10 loubards des Batignoles.

En surface, une invraisemblable armada policière en parade, du jamais vu pour si peu de manifestants venus à l'appel d'organisations « responsables ». Ils ont mis le paquet. Du départ à l'arrivée des bandes de policiers en civil ont arpenté la manifestation avec pas mal d'ostentation, casques (tout beaux tout neufs) à la ceinture. Nous les avons autant repérés qu'ignorés. Ici ou là, quelques pétards ont été lancés en direction des troupes harnachées du Lumpen flicariat, amorces provocatrices de policiers-casseurs ou de vrais civils espérant entraîner suffisamment de survoltés pour abonder dans le sens des dépêches de presse rédigées d'avance ?

Les harnachés ont été également introduits sur les trottoirs du cortège avec apparemment le maigre prétexte de protéger ici une station-service, là une banque (pourquoi celle-ci et pas les autres ?), ou encore là, on ne sait pas quoi.

Ces provocations, jusqu'à l'arrivée, aux abords de la place Gambetta n'ont pas fonctionné. Les soudards ont au plus reçu quelques quolibets. Enfin à peine fonctionné. Car justement à l'arrivée du cortège une bande de six ou sept policiers faussement en civil, enfermés, ont reçu quelques gnons, ont gazé pour se dégager en panique, et se sont eux-mêmes gazés. Cette scène a réjoui plus d'une et plus d'un, dont moi. Certains restent sur place, pour voir. Une telle démonstration de flicaille dans une manifestation qui pouvait s'en passer, ce n'est pas pour rien.

jmw

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