Actualités musicales

mardi 30 septembre 2014

« MuTemps », fantaisie numérique, avec l'ensemble Archimusic, Laurence Malherbe, Jean-Marie Marrier

Du mardi 30 septembre au vendredi 3 octobre et du mardi 7 au samedi 11 octobre à 20h00.

mutemps

« MuTemps » est un concert qui réunit musique, chant, manipulations visuelles. Avec pour thème la mutation (de notre société ?), à partir de l'ouvrage Description de l'Omme (Vertticales 2008) et d'autres textes plus récents de Jacques Rebotier, se spectacle raconte une histoire dont les tableaux se succèdent, évoquant l'opéra, le jazz et les musiques du « tout monde ». Jean-Rémy Guédon à composé une succession de pièces pour l'ensemble Archimusic, adaptées à la double composante de son ensemble : 4 musiciens classiques et 4 jazzmen. S'y ajoutent pour cette création les voix d'une chanteuse lyrique (Laurence Malherbe) et d'un chanteur de jazz (Jean-Marie Marrier), dans la logique du projet.

Entre la virtuosité des bois, des voix et une rythmique imposante, les compositions font directement écho aux accents profonds et aux traits d'humour de Jacques Rebotier. Musique, texte, scénographie, ce concert « augmenté » l'est aussi par le soin apporté à la création des images. Johan Lescure propose une véritable partition visuelle dans laquelle il improvise en temps réel et construit petit à petit l'apothéose de MuTemps : artistes, techniciens et public forment progressivement un groupe unique qui s'approche, voire se fond, dans la Destinée de l'Omme.

Ensemble Archimusic : Jean-Rémy Guédon (compositions et saxophone), Laurence Malherbe (chant), Jean-Marie Marrier (hant), Vincent Arnoult (hautbois), Nicolas Fargeix (clarinette), Vincent Reynaud (basson), Emmanuelle Brunat (clarinette basse), Fabrice Martinez (trompette), Yves Rousseau (contrebasse), David Pouradier Duteil (batterie), Jacques Rebotier (textes), Julie Desprairies (mise en scène). Vidéo : Johan Lescure et ses collaborateurs (Alexandre Moisescot, Emmanuel Braudeau, Jacques Guillaumin, David Furlong et Faustine Tournan)

Tarif : 15 € / 8 €. Le Triton, 11 bis, rue du Coq Français, 93260 Les Lilas. 01 49 72 83 13.

Milica Đorđević reçoit le Prix Belmont pour la musique contemporaine (Munich)

Milica Đorđević

Le jury de la la Fondation Forberg-Schneider a décerné le Prix Belmont pour la musique contemporaoine à Milica Đorđević, née à Belgrade en 1984. Milica Djordjevic, « une des compositrices les plus intéressantes de la jeune génération »,

Le Prix Belmont, nommé d'après un lieu fictif dans le Marchand de Venise de Shakespeare, est décerné tous les deux ans pour réalisations exceptionnelles dans le domaine de la musique contemporaine.

Milica Đorđević a étudié Belgrade, Strasbourg et Paris, où elle se consacre à la musique assistée par ordinateur. Elle vit et travaille à Berlin. Le Prix Belmo,t est doté de 20 000 euros.

Thibault Florent « so-lo-lo »

so lo lo

Par Alain Lambert ——

Une guitare 12 cordes, préparée avec une grosse aiguille à tricoter sur 4 des 8 titres : une folie, asia, japon, electron. Et un guitariste de Tours, plutôt électrique en trio, mais ici en solo acoustique (depuis, sur scène, il utilise aussi une planche de bois amplifiée sur laquelle il rythme du pied, comme les bluesmen du Mississippi). Un disque intriguant fondé sur les arpèges ou rythmiques répétitives et les résonances insolites.

En concert [voir notre chronique sur le festival PAN !], il se présente comme « one man gamelan », et le premier titre, une folie, rappelle assez bien l'univers des ensembles de percussions balinais. Dans japon ou asia, la guitare préparée sonne plus comme un luth ou une cithare d'extrême orient. Dans electron, on entend la chute infinie des atomes et leur déviation aléatoire, le clinamen des philosophies matérialistes d'Épicure ou de Lucrèce. Voyage poétique dans l'espace mais aussi dans le temps des origines.

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Castor et Pollux , ou La fraternité triomphante… ça décoiffe !

Castor et Pollux Castgor et Pollux, Opéra de Dijon. Photographie © Gilles Abegg.

Par Eusebius ——

Gageons que depuis sa création, jamais on n'aura tant donné Castor et Pollux. Évidemment, Dijon, patrie de Rameau, ne pouvait pas en faire l'économie. Un Castor et Pollux singulier cependant, qui se démarque nettement de toutes les productions écoutées cette année : une production scénique, déjà, ce qui est rare, et, qui plus est, mise en scène par Barrie Kosky, l'iconoclaste directeur du Komische Oper de Berlin, distingué par le Lawrence Oliver Award comme meilleur metteur en scène de l'année. De quoi décoiffer nos bourgeois qui n'aiment le baroque que pour manifester leur attachement à une France emperruquée, poudrée, monarchique, prétentieuse et frivole. Ils n'auront pas été déçus…

Physique, athlétique, violente et sensible, c'est une histoire virile qui nous est comptée. Le seul opéra qui commence par la mort du héros se poursuit par celle de Lyncée, lui-même étranglé par Pollux, vengeur de son frère. Et tout ça pour Télaïre que tous les trois aiment, alors que Phœbé, injustement délaissée, sera conduite au suicide. Les combats ne sont pas éludés, avec un réalisme convaincant. Les problèmes complexes de fratrie, tant entre Castor et Pollux qu'entre Télaïre et Phœbé n'ont pas attendu la psychanalyse pour y être magistralement traités. Il est vrai que Rameau-Pollux avait dû renoncer à épouser celle qu'il aimait, qui lui avait préféré son frère cadet.

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