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dimanche 30 janvier 2011

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Mort de Margaret Price

La soprano galloise Margaret Price, considérée comme l'une des plus grandes voix au monde, est morte à l'âge de 69 ans, a annoncé samedi la BBC.

Margaret Price a succombé vendredi matin à un arrêt cardiaque à son domicile, proche de Cardigan, au Pays de Galles, a précisé la BBC sur son site internet.

Née dans une famille de musiciens, elle se met très jeune au chant, mais son père l'incite à ne pas faire carrière dans cet art et Margaret Price rêve plutôt, enfant, d'enseigner la biologie.

Toutefois, son professeur de musique la pousse à suivre les cours du Trinity College of Music de Londres, ce qu'elle fait à l'âge précoce de 15 ans. Elle apparaît pour la première fois sur scène en 1962, incarnant Chérubin dans « Le Mariage de Figaro » de Mozart.

Un peu plus tard, elle monte sur les prestigieuses planches du Royal Opera House à Londres, où elle remplace au pied levé la mezzo-soprano espagnole Teresa Beganza. C'est la gloire instantanée : la critique découvre une voix extraordinaire qui la fera se produire à Paris, New York, Vienne, Munich, etc.

D'abord de tessiture mezzo, Margaret Price développera sa voix pour devenir une soprano.

 

dimanche 30 janvier 2011

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Larmes de joie pour « El Général »,
rappeur de la révolte tunisienne

Ils pleuraient des larmes de joie et d'émotion. Samedi des centaines de Tunisiens ont abandonné l'espace d'un concert les manifestations-happening quotidiennes pour écouter Hamada Ben Amor, alias « El Général », « le » rappeur de la révolte tunisienne.

Engoncé dans un anorak blanc boudiné et trop grand, le chanteur de 21 ans qui incarne pour la génération internet une voix de résistance au président Ben Ali, sourit mais est visiblement très ému: « maintenant que le dictateur est parti, je peux enfin respirer », dit-il à l'AFP avant de monter sur scène, pour la première fois dans son pays.

Ben Amor a provoqué un délire en entonnant « Président, ton peuple est mort », la chanson qui l'a rendu célèbre sur les réseaux sociaux devenus un espace privilégié d'expression contestataire pour des milliers de jeunes sous la dictature.

« Nous vivons dans la souffrance/Comme des chiens/La moitié de la population est opprimée et vit dans la misère/Président du pays/Ton peuple est mort ».

Le jeune chanteur, qui doit son pseudonyme « Le Général » au net, avait été arrêté chez ses parents à Sfax (sud) le 5 janvier, avant d'être relâché après quelques jours au ministère de l'Intérieur.

Dans le public, Atia Athmouni fond en larmes: « il parle du dictateur, des héros qui sont tombés, de la révolution », dit cet homme de 59 ans qui a aidé à organiser les premières manifs anti-Ben Ali à Sidi Bouzid. Cette ville pauvre du centre du pays est devenue un symbole de la révolte après le suicide par le feu de Mohammed Bouazizi le 17 décembre. Sa mère était dans le public.

La plupart des fans sont des étudiants, beaucoup en « uniforme » de rappeurs: casquette de baseball et sweet à capuche. Ils n'ont entendu les chansons que sur Facebook mais ils les connaissent par cœur et chantent avec El General.

« Le rap tunisien parle de la réalité, de la véritable vie, c'est pour ça que ces chansons étaient interdites et que leurs paroles me touchent au plus profond », lance Maissa El Fahem, une fan de 19 ans, venue avec des amies.

Mohammed Marrekchi, un étudiant en mécanique de 21 ans, blouson de cuir noir et jeans, est sûr que les chansons d'el General ont contribué à faire partir... le général Ben Ali: « ce n'est pas de la musique pour le plaisir, ça a poussé aussi les gens à se soulever ».

Le concert s'est déroulé en début d'après-midi, car le couvre-feu est toujours en vigueur en Tunise, quoiqu'allégé.

Quand on demande au chanteur ce qu'ils pensent des dirigeants provisoire actuels du pays depuis la fuite en Arabie saoudite de Ben Ali le 14 janvier dernier, sa réponse est en forme d'avertissement: « j'espère que le nouveau gouvernement va travailler pour le peuple ».

Pratiquement inconnu il y a deux semaines, Ben Amor doit chanter le mois prochain au Sénégal, puis à Athènes et ensuite Marseille (sud de la France) et son portable n'arrête plus de sonner pour des propositions de maisons de disque étrangères. En été, il a déjà programmé une grande tournée en Tunisie.

Son premier concert post-Ben Ali était couplé avec un meeting du Parti Démocratique progressiste (PDP), un parti d'opposition aujourd'hui dans le gouvernement de transition.

Toute à sa joie, la foule n'a pas oublié pour autant ce qui se passe actuellement en Egypte: « Moubarak! L'Arabie saoudite t'attend! »

 

  dimanche 30 janvier 2011

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Micros et hauts-parleurs créent
le scandale à l'opéra de Mexico

Le début de la saison 2011 de l'opéra de Mexico, rouvert depuis peu après trois ans de travaux, est marquée par la polémique sur l'installation d'un système électroacoustique avec micros et hauts-parleurs, un scandale pour les puristes.

« Presque toutes les salles d'opéra fonctionnent avec le son naturel, comme évidemment la Scala de Milan. Et au Bellas Artes, cela a toujours été ainsi », a dit Eduardo Saad, architecte acoustique.

Le spécialiste assure ne pas comprendre pourquoi on a acquis un système « très coûteux », comprenant 350 enceintes et 16 microphones - huit sur la scène, huit dans la salle - alors que le théâtre de Mexico ne compte que 1.500 fauteuils, soit 300 de moins qu'avant les travaux et que « sa sonorité naturelle est bonne en général ».

Parmi les musiciens consultés par la presse mexicaine, la plupart des opinions sont défavorables :

Le chef d'orchestre Enrique Batiz a déclaré cette semaine au quotidien « Reforma » qu'il avait été « horrifié » lors de la représentation de Fidelio de Beethoveen, lors de l'un des concerts de nouvelle inauguration début décembre.

« Je peux assurer que l'on n'a jamais pu entendre le son réel de l'orchestre. On a triché en n'avertissant pas le public qu'il entendrait quelque chose d'artificiel », a dit Batiz.

Interrogé par le même quotidien, le porte-parole de la Scala de Milan a estimé qu'un tel système « serait insupportable pour nos spectateurs ». « C'est interdit implicitement dans la majorité des théâtres italiens ».

On sait que le coût global de la rénovation du Bellas Artes a été de 57 millions de dollars. Mais ni les autorités du « Bellas Artes », ni l'entreprise qui a installé l'équipement électronique, Teletec Mexico, n'ont accepté de donner à l'AFP le coût de l'équipement sonore.

Le directeur de Teletec, David Alexander a expliqué que ce système permettait de transformer le célèbre théâtre en « salle multifonctionnelle » et il assure que d'autres salles d'opéra de renommée internationale sont dotées d'un tel système, comme le Staatsoper Unter den Linden de Berlin, dont le directeur musical est Daniel Barenboim.

« En tout cas, souligne Alexander, le système peut être utilisé ou pas, selon le souhaite du chef d'orchestre. Il s'éteint ou s'allume avec un simple bouton. »

Luis de Tavira, directeur de la Compagnie nationale de Théâtre, a décidé pour sa part d'utiliser l'équipement pour la représentation de la pièce de Tchékov « La Cerisaie », qui a inauguré jeudi la saison 2011 qui prévoit à son programme 66 spectacles: concerts, opéras, ballets et pièces de théâtre.

« Ici, le son naturel se projette pour que l'architecture de la salle se reflète. Ca me paraît un avantage » a dit De Tavira à l'AFP pendant une répétition.

Le Palacio de Bellas Artes, est un des théâtres les plus connus d'Amérique latine. Il a vu passer sur ses planches Maria Callas, Placido Domingo et Luciano Pavarotti, et a reçu les grands orchestres internationaux parmi les plus célèbres.

dimanche 30 janvier 2011

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Sundance fait revivre « A Tribe
Called Quest », les empereurs du
hip-hop

Ils furent « les Rolling Stones du hip-hop » dans les années 90, avant leur séparation en 1998. La trajectoire exceptionnelle du groupe « A Tribe Called Quest » fait l'objet d'un documentaire à Sundance, signé par un fan de la première heure, l'acteur Michael Rapaport.

« Beats, Rhymes and Life: The Travels of A Tribe Called Quest » (Rythme, rimes et existence: les voyages de A Tribe Called Quest) est en compétition au festival du cinéma indépendant qui se déroule jusqu'à dimanche à Park City, dans les montagnes de l'Utah (ouest).

Avec ses cinq albums — tous disques d'or ou de platine — le groupe, dont tous les membre sont originaires du Queens (New York), ont révolutionné le hip hop, que ce soit sur le plan musical, en y intégrant notamment des influences jazz, ou des textes, en n'hésitant pas à aborder des problèmes de société.

« J'ai toujours été fan du groupe », déclare à l'AFP Michael Rapaport, un géant blond américain qu'on a pu voir notamment dans « Escrocs mais pas trop » de Woody Allen ou dans la série télévisée « Prison Break ».

« L'idée de faire le film m'est venue en 2006, lors d'un concert », précise-t-il. Malgré sa séparation et la fin du travail en studio avec leur dernier album « The Love Movement » (1998), le groupe a en effet donné plusieurs concerts aux Etats-Unis et dans le reste du monde.

« Quand je les ai vus jouer, j'ai passé un moment tellement formidable, l'ambiance était tellement joyeuse, que je me suis juste dit : Je veux faire un film sur ces gars-là », explique-t-il.

Après une première partie très musicale, qui retrace le succès irrésistible de Q-Tip, Phife Dawg, Ali Shaheed Mohammed et Jarobi White (ce dernier prenant le large après le premier album), le documentaire explore ensuite les raisons de la séparation, avec des entretiens sans fard de tous les membres.

Parti pour être « une sorte de concert, de célébration musicale » le film a évolué lors du tournage « vers un terrain plus personnel », remarque le réalisateur. « Je n'imaginais pas que j'y aurais accès. Quand j'ai réalisé que c'était le cas (...) j'ai trouvé ça excitant et inquiétant à la fois, car ça devenait plus compliqué faire ».

Michael Rapaport se retrouve notamment à plus d'une occasion au milieu de disputes de coulisses — dont une mémorable à San Francisco — qui jettent une lumière crue sur les rancœurs et frustrations de ces amis d'enfance.

« Parfois ils m'oubliaient, parfois ils n'étaient pas contents que je sois là, ils étaient inquiets, ils ne voulaient pas avoir l'air excessifs. Mais au final, ils m'ont fait suffisamment confiance pour que je puisse obtenir le matériel nécessaire au film que je voulais faire », affirme l'acteur.

Malgré son caractère parfois introspectif, le documentaire ne néglige pas l'aspect musical et Michael Rapaport a rassemblé une impressionnante brochette des musiciens pour parler de l'apport du groupe au monde musical, de DJ Red Alert aux Jungle Brothers, en passant par Busta Rhymes, De La Soul, les Beastie Boys ou Kanye West.

« Leur musique est drôle, expressive, porteuse d'un message mais jamais donneuse de leçons. Et le rythme est incroyable. C'est la substance et la profondeur de cette musique qui la rend unique », estime le réalisateur.

« A Tribe Called Quest représente pour les fans de hip hop la même chose que les Rolling Stones ou les Doors pour les fans de rock », dit-il.

Quand à la séparation de ses membres — qui se sont récemment réunis pour la énième fois —, elle est selon lui toute relative. « Ils sont mariés à A Tribe Called Quest. Ils ne peuvent pas y échapper. Il n'y a pas de divorce possible ».

dimanche 30 janvier 2011

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La nouvelle génération de la BD
belge

Au pays de Tintin, la nouvelle BD belge francophone a pris le maquis. Fuyant depuis vingt ans les sentiers balisés par Franquin et Hergé, les bulles et les cases, elle jongle avec les disciplines artistiques, joue sur les codes, les matériaux... et reste marginale.

Plus de 300 auteurs de cette avant-garde sont exposés, parfois de façon minimaliste, au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, dans « Génération spontanée ? », manifestation qui se poursuivra au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, face au Centre Pompidou.

« La BD est un mouvement extrêmement libre, beaucoup plus original que ce que l'on trouve dans les musées d'art contemporain », tranche Dominique Goblet, star du microcosme alternatif, dont un ouvrage fait partie de la sélection officielle des Prix.

« Mais toute création non conventionnelle a du mal à s'imposer au public, y compris celui de la bande dessinée. C'était la même chose quand l'abstraction est apparue en peinture. Moi, j'ai un pied dans la BD, un pied dans les arts plastiques et cela me plaît », confie à l'AFP cette brune énergique, emblématique de la nouvelle génération.

Dominique Goblet a par exemple réalisé pendant dix ans un face à face autobiographique avec sa fille, Nikita Fossoul. « De ses 7 ans à ses 17 ans, nous avons exploré le lien mère-fille, une fois par semaine, sur des formats de carnets A4. C'était parfois difficile mais la proposition a tenu et les œuvres sont là », explique la Bruxelloise.

« Chez ces artistes, c'est la sensation qui mène le jeu, plus que la narration. Ils peuvent aussi fonctionner sur plusieurs médias artistiques, peinture, vidéo, musique, en établissant des ponts entre eux », souligne Thierry Bellefroid, commissaire de l'exposition.

C'est à la fin des années 80 que de jeunes bédéistes belges francophones en ont eu assez de ne pouvoir choisir qu'entre la ligne claire de Tintin et le gros nez de Gaston Lagaffe.

Inspirés par la Movida espagnole, des artistes comme Alain Corbel créent en 1988 le collectif puis la revue « Mokka », suivie bientôt de « Pelure Amère ».

Une génération s'installe peu à peu dans le paysage, se réclamant autant de la peinture que de la poésie ou de la littérature. Dix ans plus tard, Fréon, rebaptisé « Frémok », repousse les limites de la narration. Le Frémok déborde des cases de la bande dessinée pour investir tous les champs de l'art.

En 1993, « La Cinquième Couche » plante le décor d'une BD qui joue avec les codes pour interpeller le lecteur et utilise des techniques neuves pour dynamiter le récit. Né avec le millénaire, « L'Employé du Moi » s'emploie à ouvrir les portes de l'autofiction. En 2007, ses membres ont mis sur pied un projet communautaire virtuel, GransPapier.org.

« Pour nous, il n'y a pas de forme préétablie en art. Or le marché veut des formes prévisibles. C'est pourquoi nos situations restent précaires », souligne Xavier Löwenthal, co-éditeur avec William Henne de la Cinquième Couche et tous deux auteurs.

En tant qu'éditeurs, ils travaillent justement sur le projet « Momon » de Judith Forest, qui sortira le 1er avril, après « 1h25 » en 2009, un album formaté et narratif qui a remporté un succès médiatique, notamment en France.

« Judith Forest est une imposture littéraire derrière laquelle se cache quelqu'un d'assez connu », confie William Henne, sans rien dévoiler de plus. « C'est une expérience, ajoute-t-il, une réflexion sur notre position par rapport au format, à la narration ».


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