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mercredi 19 janvier 2011

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Un Franz Liszt aux identités multiples
sera célébré en France en 2011

Virtuose, éclectique, audacieux : Franz Liszt, musicien hongrois aux identités multiples souvent réduit au cliché de « roi des pianistes », sera célébré en France pour le bicentenaire de sa naissance en 2011 par de nombreux concerts et récitals.

La dimension européenne marquera les temps forts de l'année Liszt, pour célébrer le pianiste, compositeur et pédagogue, né le 22 octobre 1811 d'un père hongrois et d'une mère autrichienne et dont la France fut la patrie d'adoption.

Le 9 mai 2011, à l'occasion de la journée de l'Europe, l'opération nationale « Play Liszt - des pianos dans les cafés » proposera des animations musicales libres, dans les cafés et conservatoires des villes qui le souhaiteront, comme Paris, Angers, Lille et Strasbourg, sur le modèle « maître-élève ».

Car Liszt, qui fit des tournées en France et devint rapidement populaire dans les salons parisiens, incarne bel et bien le piano, instrument qui permit de faire connaître la musique des grands compositeurs du XIXe siècle.

En point d'orgue des festivités du 9 mai, la transcription par Liszt de l'« Ode à la joie » de Beethoven, qui est aussi l'hymne européen, sera interprétée par le pianiste Giovanni Belluci dans l'hémicycle du Palais de l'Europe à Strasbourg.

Sa carrière de virtuose, qui voulait égaler au piano le fabuleux violoniste Paganini, conduisit Liszt dans toutes les capitales et grandes villes d'Europe, tel un saltimbanque cosmopolite et humaniste alors que les nationalismes s'exacerbaient. C'est à Weimar qu'il se consacra à la composition et monta d'innombrables ouvrages de ses contemporains, rassemblant autour de lui un grand nombre d'élèves.

Le 30 juin, un spectacle pyrotechnique, littéraire et musical au Parc André-Citroën à Paris célèbrera le Liszt hongrois au fil de sa musique, de ses lettres et de ses écrits, en hommage à la génération romantique.

Puis, le 22 octobre, jour anniversaire du compositeur, une co-production franco-hongroise mettra à l'honneur l'oratorio « Christus », le chef-d'œuvre religieux de Liszt, qui devint prêtre à la fin de sa vie. Il avait manifesté ce désir dès la mort de son père en 1827, à l'occasion d'une crise mystique, bien qu'il fut un grand séducteur, auteur de lettres enflammées notamment à Marie d'Agoult, dont il eut trois enfants.

« Christus » sera interprété par l'Orchestre de la Radio de Budapest, et joué à Paris, et simultanément dans plusieurs villes européennes.

Cet événement donnera le coup d'envoi de la 10e édition des Lisztomanias de Châteauroux, près de Nohant où il fut invité par l'écrivain George Sand, et où seront jouées beaucoup de ses œuvres.

Des concerts seront également donnés un peu partout en France dont « La Dante-Symphonie » accompagnée d'une projection de tableaux sur écran géant, l'intégrale des « Rhapsodies hongroises » par Giovanni Belluci, « Les Années de pèlerinage » par la pianiste Muza Rubackyté, et un choix d'œuvres du compositeur par l'Orchestre national de Lille.

De nombreux concerts sont également prévus à Paris, notamment à la Cité de la Musique, salle Pleyel et au Musée Du Louvre.

Le coup d'envoi de l'Année Liszt a été donné à l'Institut français à Paris, lieu où était installé à l'époque le facteur de piano Erard, qui accueillit Liszt dès l'âge de 12 ans après qu'on lui eut refusé l'entrée au Conservatoire.

C'est dans les salons Erard, pendant 50 ans son « foyer » parisien, que s'est produit le musicien, qui avait tissé des liens multiples avec les artistes de son époque.

« Je suis hongrois », proclamait-t-il en français, lors de son dernier concert à Budapest.

mercredi 19 janvier 2011

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Conférences musicologiques aux
Instants chavirés de Montreuil.
Top départ le 22 janvier

Matthieu Saladin,  « L'expérience de l'expérimentation ».

Docteur en Esthétique et chercheur associé à l'IDEAT (Paris 1 / CNRS), Matthieu Saladin effectue ses recherches dans le champ des musiques expérimentales. Il est également artiste et musicien. Sa pratique s'inscrit dans une démarche conceptuelle. Il a publié « Le bruit du n'importe qui », le performantiel Noise  (2011) ; « Les formulations du silence dans les écrits de John Cage », Art Présence (2011) ; « Points of resistance and criticism in free improvisation », Noise & Capitalism (2009).

En guise d'introduction générale au cycle de conférences, il s'agira de questionner l'expérience esthétique singulière qui se joue dans les musiques expérimentales, à la fois du point de vue des musiciens et du public. Quels processus de création engage le musicien dans ce type de recherche ? Quelle est la place de l'auditeur et de l'écoute ? Quels sont les statuts du concert et de la performance dans ces pratiques, mais aussi de l'objet disque et plus largement de l'enregistrement, compris comme autre médium apte à proposer le partage d'une expérience musicale ? Cette introduction prendra la forme d'une réflexion esthétique sur l'expérience musicale à l'œuvre dans ces musiques et entend apporter des premiers éléments de discussion sur leurs processus de création.

Jean-Yves Bosseur, « L'indétermination : Cage et au-delà »

Né en 1947 à Paris. Études de composition à la Rheinische Musikschule de Cologne (Allemagne) avec K. Stockhausen et H. Pousseur, Doctorat d'Etat (philosophie esthétique) à l'Université de Paris I. Directeur de Recherche au CNRS et professeur de composition au Conservatoire de Bordeaux. Il a publié entre autres : « Révolutions musicales » (avec Dominique Bosseur), Minerve ; « Le sonore et le visuel » Dis-Voir ; « John Cage », Minerve ; « Musique et arts plastiques : interactions au XXe siècle », Minerve ; « Morton Feldman », L'Harmattan ; « Musiques Contemporaines, perspectives analytiques » (avec Pierre Michel), Minerve.

S'orienter vers le principe de l'indétermination nécessite de s'écarter de la pensée bipolaire (avec les couples ordre / désordre, fixité / ouverture) qui continue à imprégner une large part de la réflexion sur l'œuvre ouverte en Europe. C'est dans la musique américaine des années 1950, au sein de ce que l'on a appelé l'École de New York (John Cage, Earle Brown, Morton Feldman, Christian Wolff) que ce concept prend toute son importance, se démarquant fortement de la manière dont les Européens envisageaient pour leur part la transgression du caractère de fixité attaché à l'œuvre musicale traditionnelle. Pour Cage, libérer la musique consiste, non seulement à la faire sortir du ghetto de la forme fixe, mais implique surtout d'accepter le son comme organisme autonome : composer ne réside, alors, pas tant dans le fait de le domestiquer que d' « imiter la nature dans sa façon d'opérer ». C'est Cage qui est plus particulièrement à l'origine du qualificatif d'« indétermination », impliquant que le compositeur ne cherche plus à se garantir un contrôle absolu sur ce que produit l'interprète à partir de la partition. De ce fait, le statut du compositeur change radicalement. Plus que le créateur d'une œuvre, il devient le catalyseur d'un processus capable d'engendrer de multiples formes de réalisation qui lui échappent en grande partie. Encore convient-il de se demander, un demi-siècle plus tard, quels retentissements auront connu de tels principes, pour les générations ultérieures de compositeurs préoccupés, plus largement, par la question de l'œuvre ouverte.

22 janvier à 16h, Instants Chavirés, 7 rue Richard Lenoir, 93100 Montreuil, Métro Robespierre. 01 42 87 25 91 - https://www.instantschavires.com/.

Le mercredi 16 février, Tom Johnsopn,  «Minimalisme en musique : Encore à la recherche d'une définition»

Le mardi 29 mars à 18h, Olivier Lussac, « Fluxus et la musique. Résonances dans la sphère contemporaine »

mercredi 19 janvier 2011

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Une nouvelle production de « Guilio
Cesare » de Haendel à l'Opéra de
Paris

De l'Egypte ancienne à nos jours, des ambiances graves aux plus légères, la nouvelle production de l'opéra de Haendel « Guilio Cesare », présentée à l'Opéra national de Paris avec pour vedette la soprano Natalie Dessay, navigue sur un étrange mélange des genres.

Emmanuelle Haïm assure la direction musicale de l'œuvre à la tête de son orchestre baroque du concert d'Astrée, accompagné des chœurs de l'Opéra de Paris, dans une mise en scène de Laurent Pelly.

L'action, complexe, de « Giulio Cesare » se situe en Egypte après la victoire de Jules César sur le général romain Pompée à Pharsale, en Grèce. Pompée est assassiné sur l'ordre de Ptolémée, le frère de Cléopâtre. Mais Ptolémée, de même que son général Achillas, s'enflamme pour la veuve de Pompée, Cornélie, qui, accompagnée de son fils, a juré de venger son époux.

Cléopâtre, quant à elle, s'emploie à conquérir le cœur de César dont elle finit par s'éprendre.

« Giulio Cesare », composé en 1724, est considéré pour sa richesse mélodique comme l'un des chefs d'œuvre de l'opéra baroque italien que Haendel a fait découvrir au public de Londres, où il s'était installé.

Pour décor, la remise d'un musée où s'entassent des bustes sur des étagères métalliques et où s'activent des travailleurs en costumes de toutes les époques de l'Antiquité à nos jours. Pendant les trois actes de l'opéra, ils ne cesseront d'aller et venir transportant des colonnes, des caisses, des tableaux de différentes époques, ou de gigantesques statues.

« Le tragique, l'émotion viennent surtout de la musique, du rythme aussi, mais la partie comique n'est pas négligeable », affirme le metteur en scène qui « évoque le traitement à l'eau de rose de la grande Histoire » dans cet opéra.

« La plupart des ouvrages que j'ai montés se maintenaient sur le fil entre le léger et le grave, la mélancolie et l'humour », assure-t-il.

D'emblée, le ton est donné quand les bustes installés sur les étagères du musée se mettent à chanter comme s'ils étaient des chœurs, alors qu'une tête monumentale, celle de Pompée, est apportée à César.

Une autre gigantesque statue couchée, tel un Toutankhamon, est traînée sur la scène et c'est sur elle que Cléopâtre, interprétée par une Natalie Dessay aux cheveux très courts, vêtue d'une robe en voile blanc transparent, va évoluer un temps, alliant prouesses vocales et acrobaties.

Puis, sur un diable destiné à transporter les marchandises, elle est amenée devant César, interprété par le contre-ténor américain Lawrence Zazzo, les rôles principaux masculins étant traditionnellement joués par des castrats dans ce type d'opéra.

Femme légère et aguicheuse, Cléopâtre danse, presque nue, devant les ouvriers du musée et prend des poses langoureuses sur une caisse où se lit l'inscription « fragile ».

La mise en scène a fait grincer des dents une partie du public. Mais Cléopâtre a ému par la profondeur de son chant et suscité de nombreux applaudissements.

« Giulio Cesare » est joué jusqu'au 17 février dans la salle de l'Opéra Garnier et sera retransmis en direct dans les cinémas UGC le 7 février, puis sur France 2 et la chaîne musicale Mezzo.

mercredi 19 janvier 2011

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La Sacem se défend de toute
opacité

Le conseil d'administration de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) s'est défendu mardi de toute « opacité » face aux « accusation graves » du ministre de la Culture, répondant à des propos tenus en décembre par Frédéric Mitterrand.

« Je suis sidéré de voir pour la première fois dans l'histoire de la Ve République un ministre de la Culture proposer une baisse des droits d'auteurs », a déclaré lors d'une conférence de presse le compositeur Laurent Petitgirard, membre du conseil d'administration de la Sacem, société privée de gestion de droits.

Le 22 décembre, lors de la séance des questions au gouvernement, Frédéric Mitterrand avait été interrogé par le député (UMP) de la Mayenne Yannick Favennec sur le « sentiment d'injustice » éprouvé selon lui par les associations face aux perceptions demandées par les sociétés de gestion de droits musicaux, et notamment la Sacem.

Le ministre avait répondu mesurer le « désarroi » de ces associations « face à des prélèvements qu'ils ressentent comme des harcèlements opaques et confiscatoires ».

Dénonçant des « frais de gestion et des coûts de structure invraisemblables », il avait annoncé avoir demandé à ces services de mener une « mission d'inspection ».

« Percevoir la rémunération des auteurs, ce n'est pas harceler ! », s'est insurgé M. Petitgirard, jugeant ces propos « choquants » et soulignant que les tarifs de la Sacem et les règles de répartition étaient explicités sur le site internet de la société.

« La Sacem répartit aux ayants droit 85% des sommes perçues, ça ne me semble pas être une gestion invraisemblable », a-t-il ajouté.

Le conseil d'administration a également défendu le niveau de salaire de ses dirigeants, et notamment du président du directoire Bernard Miyet, dénoncé comme « mirifique » par le député Yannick Favennec.

« Le président du directoire doit être un juriste, un diplomate, un négociateur et un manager. Nous ne prendrons jamais le risque pour faire plaisir à une opinion publique ou un ministre de faire venir quelqu'un qui ne serait pas suffisamment qualifié afin de faire des économies de salaires », a déclaré M. Petitgirard.

Les dix plus gros salaires de la Sacem ont représenté 2,5 millions d'euros en 2011, soit 0,32% des perceptions, a-t-il rappelé.

mercredi 19 janvier 2011

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L'expo Monet s'achemine vers une
fréquentation record de 910.000
visiteurs

La rétrospective Monet au Grand Palais à Paris, qui doit s'achever lundi prochain, s'achemine « vers une fréquentation record de 910.000 visiteurs », a annoncé mardi à l'AFP Jean-Paul Cluzel, président du Grand Palais.

Ce chiffre devrait être atteint à l'issue de quatre jours et trois nuits d'ouverture non-stop, du vendredi 21 au lundi 24 janvier, au cours desquels 40.000 personnes sont attendues dans les Galeries nationales du Grand Palais, a indiqué M. Cluzel.

« Ce sera un record absolu pour une exposition de quatre mois » en France, a assuré la Réunion des musées nationaux (Rmn), co-organisatrice avec le musée d'Orsay de cette manifestation qui a démarré le 22 septembre.

Et « du jamais vu à Paris depuis 1967, lorsque l'exposition Toutankhamon, qui avait duré six mois et demi au Petit Palais, avait accueilli 1,2 million de visiteurs », a ajouté la Rmn.

Plus récemment, l'exposition « Picasso et les maîtres » (qui avait duré douze jours de moins) avait attiré 783.000 visiteurs. Elle s'était elle aussi terminée par une opération d'ouverture non-stop de quatre jours et trois nuits.

L'ambitieuse rétrospective consacrée au peintre Claude Monet (1840-1926) présente 170 toiles du grand maître impressionniste, provenant du musée d'Orsay pour une cinquantaine d'entre elles et pour le reste de musées étrangers et de collections privées.

Cela faisait trente ans que Paris n'avait pas consacré une rétrospective à ce géant de la peinture, qui attire les foules dans le monde entier. La précédente grande exposition Monet en 1980 au Grand Palais avait accueilli 504.000 visiteurs.

Depuis 1994, une jauge a été mise en place aux Galeries nationales du Grand Palais pour réguler les flux de visiteurs.

mercredi 19 janvier 2011

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Rétrospective des œuvres de Felix
Nussbaum à Paris

« Si je disparais, ne laissez pas mes œuvres mourir, montrez-les », avait demandé le peintre allemand Felix Nussbaum, mort en camp d'extermination en 1944, dont le musée d'art et d'histoire du Judaïsme à Paris propose la première rétrospective en France.

Avec 40 peintures et 19 dessins, elle rassemble les œuvres les plus importantes et les plus spectaculaires de l'artiste. La plupart proviennent de la Felix-Nussbaum-Haus, musée que lui a consacré Osnabrück, sa ville natale en Basse-Saxe. La rétrospective (jusqu'au 23 janvier) s'accompagne d'un catalogue présentant l'œuvre forte et sombre de cet artiste méconnu en France.

Felix Nussbaum, né en 1904 dans une famille de commerçants juifs aisés et amateurs d'art, se forme au temps de la « Nouvelle objectivité » allemande (Otto Dix) et au contact des avant-gardes européennes, notamment de la peinture métaphysique italienne (De Chirico). Il fait des débuts prometteurs mais avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir, en 1933, il est mis au banc de l'Académie et prend le chemin de l'exil. C'est l'errance, qui passe notamment par Paris puis Ostende et Bruxelles.

En mai 1940, lors de l'invasion de la Belgique par l'Allemagne, il est arrêté et envoyé au camp de Saint-Cyprien, dans le sud de la France. Il parvient à s'évader et retourne à Bruxelles. Il y vit dans la clandestinité avec son épouse.

Hanté par son expérience de la captivité, il place ce sujet au centre de son œuvre. « Autoportrait dans le camp » (1940) est une toile saisissante où l'artiste en guenilles darde un regard indompté en dépit de conditions de vie avilissantes.

« Autoportrait au passeport juif » (1943) le montre en homme traqué, porteur d'une étoile jaune et brandissant sa carte d'identité tamponnée en rouge avec le mot « juif ».

La grande toile « Le Triomphe de la mort », signée du 18 avril 1944, met en scène des squelettes dans une danse macabre endiablée au milieu des débris de la civilisation occidentale.

Deux mois plus tard, l'artiste et sa femme sont arrêtés sur dénonciation. Ils sont déportés dans le dernier convoi qui quitte la Belgique pour Auschwitz et meurent dans ce camp en août 1944.

A Bruxelles, Felix Nussbaum avait pensé à cacher une partie de ses toiles chez le Dr Grosfils. Mais après la guerre, celui-ci a refusé de les restituer aux héritiers de Felix Nussbaum. Au terme d'un très long procès, les œuvres de Nussbaum ont fini par revenir à sa famille qui les a données au musée de la ville d'Osnabrück en 1969 afin qu'il les montre, conformément au souhait de l'artiste.

Quelques années plus tard, un antiquaire belge a proposé au musée de la ville les poignantes toiles peintes entre 1942 et 1944 lorsque Felix Nussbaum se cachait dans une mansarde.

La collection ayant grandi, un musée dédié à Felix Nussbaum a été créé à Osnabrück. Conçu par l'architecte Daniel Libeskind, il a été inauguré en 1998 et rassemble plus de 200 œuvres du peintre. Fermé depuis quelques mois pour travaux, il doit rouvrir en mars 2011.

(« Felix Nussbaum. Osnabrück 1904 - Auschwitz 1944 ». Jusqu'au 23 janvier au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, 71 rue du Temple dans le 3è arrondissement de Paris.)

mercredi 19 janvier 2011

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Les films de la semaine: la mort,
l'Afrique, la danse

« Au-delà » de Clint Eastwood avec Matt Damon, Cécile de France, Thierry Neuvic et Dallas Howard (Etats-Unis - 2h08): trois continents, trois destins, trois histoires. En Indonésie, Marie (Cécile de France), une journaliste française vedette en vacances survit de justesse à la lame de fond qui dévaste la station balnéaire où elle se trouve avec son amoureux.

A San Francisco, George (Matt Damon) vit son don de voyance et sa capacité à communiquer avec les morts comme un fardeau insoutenable, à l'inverse de son frère qui y voit une source formidable de revenus.

Enfin, en Grande-Bretagne, le petit Marcus (George Mc Laren), dévasté par la mort accidentelle de son jumeau, est prêt à tout pour entrer en contact avec lui à travers l'au-delà.

Plus surprenant que jamais, Clint Eastwood plonge dans le surnaturel et le fantastique en emmenant ses personnages aux frontières de la mort.

« Africa United » de Debs Gardner-Paterson avec Eriya Ndayambaje, Roger Nsengiyumva (Grande-Bretagne, Afrique du Sud, Rwanda - 1h27): trois enfants rwandais décident d'aller au bout de leur rêve et partent, sans papiers ni argent, vers l'Afrique du Sud pour assister à la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de football.

Durant leur rocambolesque équipée sur 5.000 km à travers sept pays, ils croiseront la route d'un enfant-soldat congolais fuyant son passé de tueur, puis de Céleste, ravissante adolescente burundaise « de sang royal » bannie pour avoir refusé un mariage forcé...

Un road-movie burlesque mâtiné de conte initiatique africain, bien servi par ses jeunes acteurs et qui emmène le spectateur loin des clichés mortifères sur le continent noir.

« Propriété interdite » de Hélène Angel avec Charles Berling, Valérie Bonneton (France - 1h35): un couple vient s'installer dans la maison d'un membre de la famille. Il veut partir, elle veut rester pour revisiter son passé. Un thriller étrange et éprouvant qui tourne à la maison hantée.

« Après Béjart, le cœur et le courage », documentaire d'Arantxa Aguirre (Espagne - 1h19): tourné quelques mois après la disparition du danseur et chorégraphe Maurice Béjart, le 22 novembre 2007 à l'âge de 83 ans, ce poème filmé dédié à la danse interroge aussi sur la transmission de l'héritage artistique.

Béjart a laissé en partant à son fils spirituel, Gil Roman, la tâche de lui succéder à la tête du Béjart Ballet Lausanne.

« Gigola » de Laure Charpentier avec Lou Doillon, Eduardo Noriega (France - 1h42): George (Lou Douillon), une jeune collégienne de 15 ans, tombe amoureuse de sa prof quadragénaire, Sybil, avec laquelle elle va vivre une passion secrète jusqu'au suicide de l'enseignante. George devient « Gigola », un chéri tarifé de ces dames, s'habille en homme, ne sort que la nuit, traite avec les souteneurs, se fait entretenir et fréquente la nuit et ses créatures multiples.

« Ramona et Beezus » d'Elisabeth Allen avec Ginnifer Goodwin, John Corbett (Etats-Unis - 1h43) : deux petites sœurs, Beezus est l'aînée, Ramona a 9 ans, enchaînent les catastrophes qui font rire les enfants mais pas toujours les grands. Une comédie familiale bon enfant.

« L'Enfance d'Icare » de Alexandre Iordachescu avec Guillaume Depardieu (Suisse, Roumanie, France - 1h36): un chercheur qui court après l'immortalité se fait les dents sur des cobayes humains. La dernière apparition à l'écran de Guillaume Depardieu, décédé en 2008 après le tournage.

« La Barra », d'Oscar Ruiz Navia avec Rodrigo Velez, Arnoblo Salazr Rivas (Colombie, France - 1h35): une fable politique et poétique qui oppose les rêveurs d'un rivage colombien aux appétits d'un promoteur blanc soucieux d'y implanter un hôtel de luxe.

« Le Thanato » de Frédéric Cerulli avec Gérard Meylan, Chantal Lauby (France - 1h25) (Interdit aux moins de 12 ans): la vie tranquille d'un thanatopracteur dans un petit village du sud se trouve perturbée par l'irruption d'une mystérieuse femme qui ramène à la surface de vieilles histoires du passé.

« I wish I Knew », documentaire de Jia Zhang Ke (Chine - 1h58): un cinéaste chinois (auteur de « Still Life » sur le barrage des Trois Gorges) raconte Shanghai, ville portuaire vibrante qui a vécu et surmonté tant de bouleversements depuis les années 30: des révolutions aux prises de pouvoirs (étrangers, argent, corruption), crimes, mouvements de populations...

« La Pépinière du désert » documentaire de Laurent Chevallier (France, 1h30): le pari fou de deux Marocains, dont l'un est installé en banlieue parisienne: faire pousser des déserts pour ralentir la progression du désert.

« Traduire » documentaire de Nurith Aviv (France - 1h10): la réalisatrice continue de s'interroger dans le dernier volet de cette trilogie sur le rapport à sa langue, l'hébreu.

« La Traversée du Zanskar », documentaire de Frédérick Marx (Etats-Unis - 1h29) : le pèlerinage et le rude périple de 17 enfants et des deux moines boudhistes qui les escortent à travers les montagnes pour rejoindre les écoles tibétaines. Avec la voix de Richard Gere, militant pro-Tibet.

mercredi 19 janvier 2011

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Les syndicats de l'éducation
boycottent à leur tour les vœux de
Sarkozy

Après la CGT, le PCF et le Parti de Gauche, les principales fédérations syndicales du monde éducatif ont décidé de boycotter mercredi les vœux de Nicolas Sarkozy, ceux-ci leur paraissant « hypocrites » quand des dizaines de milliers de postes sont supprimés.

La FSU, l'Unsa Education et le Sgen-CFDT, qui pèsent plus de deux tiers des voix aux élections professionnelles dans l'Education nationale, ont annoncé mardi leur intention de ne pas se rendre au Grand Palais aux « vœux au monde de la connaissance et de la culture ».

« Les mesures prises sous la responsabilité du chef de l'Etat sont par leur ampleur et leurs conséquences d'une telle gravité pour la très grande majorité des citoyennes et citoyens et pour l'avenir de notre pays que la présence de la FSU à ces vœux paraît impossible », a expliqué la principale fédération.

« L'Unsa Education ne se rendra pas à une cérémonie teintée d'hypocrisie alors que des réductions budgétaires massives portent atteinte aux établissements et aux services », a ajouté la deuxième.

Ce boycott n'est pas une première: en janvier 2009, tous les syndicats avaient déjà décliné l'invitation de se rendre à Saint-Lô (Manche), où le chef de l'Etat avait pourtant choisi de présenter pour la première fois des vœux spécifiques au monde éducatif.

Dans une période de tensions dans l'Education nationale, peu après le retrait en décembre 2008 de la première version de la réforme du lycée à la suite de mobilisations lycéennes, la venue de Nicolas Sarkozy à Saint-Lô avait d'ailleurs été émaillée de multiples incidents.

Deux ans après, et alors que le ministre Luc Chatel avait ramené pendant l'année scolaire 2009/2011 un certain calme dans l'Education nationale, ce boycott révèle à nouveau une situation très tendue, selon les syndicats.

Premier motif de colère: la poursuite en 2011 (et au-delà) des suppressions de postes, dans un contexte d'inégalités scolaires croissantes en France, soulignées par l'enquête internationale « Pisa 2009 » de l'OCDE.

Après 50.000 postes d'enseignants supprimés entre 2007 et 2011, le budget 2011 en prévoit 16.000 autres, concentrées dans les écoles et les collèges.

Le boycott « exprime le ras-le-bol et l'amertume face aux suppressions de postes et à ce qu'elles produisent dans le système éducatif. Les bonnes paroles ne suffisent pas, il faut des actes dans le budget », a commenté à l'AFP Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT, syndicat réformiste qui s'est finalement rallié à la position des autres organisations.

Alors que les établissements découvrent en ce moment au compte-gouttes les postes qui seront supprimés, ce qui provoque de la colère dans les plus grandes académies comme Versailles, Créteil ou Rennes, le monde éducatif prévoit une journée de protestations samedi 22 janvier à ce sujet.

Le SNUipp-FSU, principal syndicat des écoles, a en outre proposé aux autres organisations une journée de grève unitaire en février.

La réforme de la formation des enseignants, unanimement jugée « calamiteuse », et la « dégradation » du dialogue social depuis quelques mois sont les deux autres raisons du boycott des vœux, auxquels ne se rendra d'ailleurs pas non plus le premier syndicat des universitaires (Snesup-FSU).

Pour la première fois de son histoire, la CGT avait boycotté le 6 janvier les vœux du président aux « forces vives de la Nation », imitée quelques jours plus tard par le PCF et le Parti de Gauche pour ceux aux parlementaires.

mercredi 19 janvier 2011

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Les producteurs indépendants
appellent l'État à une « session de
rattrapage »

L'Union des Producteurs phonographiques français indépendants (UPFI) appelle le gouvernement à « ouvrir une session de rattrapage en 2011 » concernant les mesures de soutien au secteur de la musique en crise, mardi lors d'une conférence de presse.

« Le gouvernement a fait deux choses en 2011 - la mise en œuvre d'Hadopi et de la carte musique - qui n'ont pas produit un résultat à même d'influer sur l'évolution du marché », a estimé le président de l'UPFI, Stephan Bourdoiseau.

Selon les dernières tendances du marché, les ventes de gros de musique devraient avoir reculé de six à huit pour cent en 2011 pour la huitième année consécutive. Les chiffres officiels doivent être rendus publics la semaine prochaine au Marché international du Disque et de l'Edition musicale de Cannes.

« S'il y a eu un effet psychologique fort d'Hadopi, cela ne s'est pas vu sur le chiffre d'affaires du secteur », a relevé Stephan Bourdoiseau, notant que l'évolution du téléchargement légal en France en 2011 avait été comparable à celle observée dans les autres pays européens.

Le dispositif de réponse graduée n'ayant été mis en place que fin 2011, « il ne serait pas sérieux de faire le bilan de son efficacité avant la fin 2011 », a-t-il ajouté.

« Sans remettre en cause l'intérêt du principe », le président de l'UPFI a par ailleurs estimé que le lancement de la carte musique pour les jeunes n'était « pas un succès ». « L'objectif du gouvernement est d'essayer d'atteindre 50.000 cartes vendues à la fin janvier, alors que l'objectif initial était d'en vendre un million sur un an », a-t-il noté.

Qualifiant ces deux mesures de « projets de recherche et développement », M. Bourdoiseau a appelé le gouvernement à « ouvrir une session de rattrapage en 2011 », concernant des mesures « concrètes » de soutien au secteur.

Il a rappelé que ces mesures faisaient partie des engagements pris par l'Etat dans la charte pour le développement de la musique en ligne issue de la médiation Hoog, signée lundi par les acteurs de la filière et le ministère de la Culture.

Il a cité l'adaptation du crédit d'impôt à la production phonographique, qui a fait l'objet à deux reprises en 2011 d'arbitrages négatifs, ainsi que le renforcement du fonds d'avances aux industries musicales.

M. Bourdoiseau a également souhaité l'ouverture rapide du chantier de la création d'un Centre national de la musique, comparable au Centre national du Cinéma.


©Musicologie.org 2011