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Tomasi Henri
1901-1971

Henri Tomasi

Né le 17 août 1901 à Marseille, mort à Paris le 13 janvier 1971.

Fils de Xavier Tomasi 1876-1956) et de Joséphine Vincensini, originaires de Penta di Casinca en Corse.

Le rêve d'Henri Tomasi est de devenir marin. Mais son père, facteur de la poste à Marseille, voulant en faire un musicien, l'inscrit dans sa sixième année en classe de piano au Conservatoire de Marseille, et le retire de l'école alors qu'il est âgé de 12 ans, au profit des études musicales. Il obtient en 1916 le premier prix d'harmonie.

Il passe tous les étés chez sa grand-mère à Penta di Casinca.

Penta di Casinca  (voir le site de la commune)

Il tente à plusieurs reprises, sans succès, d'intégrer la classe de piano du Conservatoire national de Paris. De retour à Marseille, il reprend ses études au Conservatoire mocal. Pour participer aux besoins de la famille, il joue du piano dans les bars, cabarets ou les cinémas. C'est en improvisant sur les films muets qu'émerge l'idée de devenir compositeur.

En 1921, grâce à une bourse de la ville de Marseille et le mécénat d'un avocat,  Maître Lévy-Oulman, il prépare de nouveau le concours d'entrée au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, qu'il passe cette fois avec succès. Il y étudie l'harmonie avec Charles Silver, le contrepoint avec Georges Caussade, la composition avec Paul Vidal, la direction d'orchestre avec Vincent d'Indy et Philippe Gaubert. Il joue dans les cabarets de Pigale pour subvenir à ses besoins.

En 1926, il reçoit le prix Halphen, pour ses Variations sur un thème corse pour quintette à vent, et ses études sont couronnées en 1927 par un Premier second Grand Prix de Rome et un Premier Prix de direction d'orchestre à l'unanimité.

En 1928, il est recruté comme directeur musical à l'Orchestre des Concerts du Journal. La direction du Journal, un des plus importants quotidiens sur le déclin de l'époque, dont les locaux étaient situés 100 rue de Richelieu, avait eu l'idée d'organiser des concerts. Mais l'orchestre pouvait aussi accompagner des films muets, comme Finisterrae, film de Jean Epstein, projeté en 1929, au cinéma l'Œil de Paris.

Le Journal

Le 30 octobre 1929, il épouse la plasticienne Odette Camp (1909-1979). Ils s'installent, 24 rue Victor Massé, près de la place Pigale, quartier de prédilection des musiciens et des marchands de musique.

Il mène une double carrière florissante de chef d'orchestre et de compositeur. Il dirige les grands orchestres français et européens, inaugure les compositions radiophoniques, particulièrement pour Radio-Colonial dès sa création en 1931.

En 1932, il participa au groupe de musiciens modernistes, Le Triton, avec entre autres Serge Prokofiev, Darius Milhaud, Francis Poulenc, Arthur Honegger.

La même année, son père édite chez F. Detaille à Marseille, Les Chansons de Cyrnos, anthologie de la chanson populaire de l'île de Corse, recueillies, notées avec la traduction du dialecte, une introduction, des notes sur la langue, les vocératrices, les danses et les instruments de musique en Corse, ouvrage préfacé par Paul Arrighi.

En 1934, son enregistrement d'Orphée de Gluck, dont il remanie l'orchestration, est récompensé par le Grand Prix du disque.

En 1939, gagné par le mal-vivre, il abandonne tout et s'embarque sur un cargo de marchandises à destination de Dakar. Mais la déclarations de la guerre l'oblge à revenir en France, où il est mobilisé quelques mois.

En 1940, il prend la direction la direction de l'Orchestre national délocalisé à Marseille en raison de l'occupation allemande.

Il fait de longues retraites au couvent dominicain de la Sainte-Baume. Il y compose trois de ses chef-d'œuvres : Requiem pour la paix, symphonie en ut, et l'opéra Don Juan de Mañara, amplification de sa musique composée pour la pièce radiophonique Miguel de Mañara en 1935.

La crise s'achève en 1944, avec la naissance de son fils Claude, la découverte des atrocités de la guerre, et l'abandon de la foi religieuse.

En 1946, il est nommé premier chef à l'Opéra de Monte-Carlo et dans la foulée à celui de Vichy. Il rejoint le Parti communiste français.

Henri Tomasi

En 1952, il est honoré par le grand prix de la musique française de la S.A.C.E.M., année où il est victime d'un grave accident de voiture, qui l'obligera à abandonner définitivement la direction d'orchestre en 1957, à quoi s'ajoute une surdité dont les premiers symptômes apparaissent en 1953.

Henri Tomasi, Triomphe De Jeanne (1955), Rita Gorr (mezzo-soprano), Jacques Douvet (baryton), Marcel Lupovici (récitant), Maitrîse de la RTF (Jacques Jouineau), Orchestre National de France, sous la direction d'Henri Tomasi.

Ses œuvres d'après-guerre, particulièrement les œuvres lyriques, ont un grand succès, et sont la cible des critiques virulentes de l'avant-garde.

Il est gratifié du grand Prix musical de la Ville de Paris en 1960, mais n'assiste pas à la cérémonie.

Accablé, par les souffrances corporelles et la surdité — il perd l'usage de l'oreille droite — Il fait de longs séjours à l'abaye Saint-Michel de Frigolet en Provence.

Henri Tomasi

En 1969, il est atteint d'un œdème pulmonaire. De retour à Paris après une longue convalescence et un court séjour à Marseille, il projette la composition d'une œuvre lyrique sur Hamlet.

Il est enterré selon sa volonté en Avignon. En 2001, ses cendres ont été ramenées à Penta di Casinca pour le centenaire de sa naissance.

Il a refusé sa réception dans l'ordre de la Légion d'honneur, pour protester contre l'absence d'un conservatoire de musique en Corse, qui sera ouvert 10 ans après sa mort.

Documents

Conversation entre Henri Toamsi et Zino Francescatti (document INA [1966) [document filmé].

Henri Tomasi, un idéal universel, film de Paul Rognoni (France 3 Corse et Mareterraniu) documentaire de 52 minutes, 2005 [visualiser sur le site Vimeo]

Catalogue des œuvres

Bibliographie

Discographie

Tomasi concertos trompette et tromboneHenri Tomasi, Concertos pour trompette, pour trombonne, Noces de cendres. Éric Aubier (trompette), Fabrice Millischer (trombone). Indésens 2013 (INDE050). Enregistré en mai 2012 dans la Salle de la Grade républicaine. (+) lire une présentation détaillée

 

tomasi , aubierÉric Aubier plays Henri Tomasi : L'œuvre pour trompette. Indésens Records 2012 (INDE038).

Lire une présentation complète.

 

 

Jean-Marc Warszawski
29 janvier 2012


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