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Lewis John Aaron
1920-2001

Par Jean Toulet ——

John Lewis était le fondateur et l'animateur d'un quartet de jazz qui connut une grande notoriété : le Modern Jazz Quartet (MJQ en abrégé).

Pour un « classiqueux » qui chercherait un point d'entrée pour le jazz, le MJQ aurait pu apparaître comme une bonne clé :

La formation, un quartet dont les sonorités étaient, par nature, non agressives, avec piano, vibraphone, basse, batterie... la qualité du batteur, en la circonstance, étant de contenir les potentialités sonores de l'instrument aux exigences du répertoire.

La présentation : les quatre musiciens se sont toujours présentés au public en grande tenue, avec une évidente solennité. John Lewis expliquait que c'était pour exprimer le « respect » qu'ils avaient « pour la musique ».

Le répertoire enfin: qu'il s'agisse de thèmes empruntés à d'autres, ou de compositions propres, le groupe exposait ces thèmes avec toujours beaucoup de clarté, de délicatesse. On pense souvent à Bach, un peu comme les arrangements de Jacques Loussier.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, cette musique est vraiment du jazz (si tant est que mettre des étiquettes sur une musique ait un sens) : les attaques, le toucher, les articulations, le rebond de la rythmique sont tout ce qu'il y a de jazz et surtout, l'improvisation était dans chaque morceau, dévolue essentiellement à ce grand artiste du vibraphone qu'était Milt Jackson (décédé récemment lui aussi) et cette improvisation était sincère.

À l'intérieur du cadre fixé à chaque pièce, ce qu'improvisaient Jackson et Lewis n'était pas, en règle générale, écrit à l'avance.

De nombreux amateurs de jazz ont dénigré le MJQ : pas assez de hurlements sonores, de « pêche » percussive (ils écoutaient bien mal...), style «  coincé » et solennel, à mille lieux de la tradition décontractée du jazz, thèmes simplistes et trop « légers ».

Ils ont tort, bien entendu... ils ont le droit de n'aimer ni le « look », ni les choix esthétiques du MJQ, mais ils ne peuvent ignorer que cette formation a créé, à elle seule, un sillon original dans le jazz qu'aucun musicien digne de ce nom n'a pu ignorer.

Si vous avez un disque du MJQ, écoutez-en au moins un thème. Sinon, faites-vous prêter un de leurs disques, et écoutez... écoutez, en pensant à ces hommes qui ont eu la volonté de créer, souvent contre vents et marées :

Lewis, John, Aaron est né le 3 mai 1920, à La Grange, Illinois.

Il étudie la musique et l'anthropologie à Albuquerque (Nouveau- Mexique).

De 1942à 1945, il effectue son service militaire, où il rencontre Kenny Clarke.

Engagé par Dizzy Gillespie sur la recommandation de « Klook » (surnom de Kenny Clarke), où il succède à Thelonious Monk (1946-48).

Il compose pour Dizzy une Toccata pour trompette créée au Carnegie Hall en 1947.

Il part en touréée européenne, où il s'attarde à Paris, avec Kenny Clarke.

The Modern Jazz Quartet, True Blues (Milt Jackson), Milt Jackson (vibraphone), John Lewis (piano), Percy Heath (basse), Connie Kay (batterie), Alexandra Palace, London,1982.

De 1947 à 1951, aux États-Unis, il joue avec Charlie Parker, Illinois jacquet, Miles Davis (qui interprète deux de ses arrangements « Rouge » et « Move »), J. J .Johnson, Zoot Sims...

En 1951, il intègre le Milt Jackson Quartet (avec Kenny Clarke) et Ray Brown, puis Percy Heath).  Sous sous son impulsion, l'ensemble devient le « Modern Jazz Quartet », et Connie Kay remplace Kenny Clarke à la batterie.

C'est alors l'éclosion du MJQ, de 1951 à 1988, avec une interruption entre 1974 et 1981. Il profite des vacances d'été du MJQ pour approfondir sa trajectoire personnelle :

Johann Sebastian Bach, Clavier bien tempéré, premier cahier, fugue no 2, John Lewis (piano), Joel Lester (violon), Lois Martin (alto), Howard Collins (guitare), Marc Johnson (basse).

1974 : dissolution du MJQ.

1977 : enseignant au City College de new-York.
1981 : reformation du MJQ, avec le même personnel. Se met à enregistrer des œuvres classiques (Bach: le clavier bien tempéré).

Très demandé et très ouvert à diverses formes musicales, il joue et enregistre avec : Ben Webster, Charles Mingus, Clifford Brown, Coleman Hawkins, Stan Getz, Sonny Stitt, Barney Wilen (et Sacha Distel), Albert mangelsdorff, Helen Merrill, Christian Escoudé, Hank Jones.

En 1988 « Midnight Paris », avec Daniel Humair, Pierre Michelot, Michel Gaudry, Christian Escoudé et son fils, Sasha Lewis à l'alto.

 

John Lewis, Django, enregistrement en public, 1999.

 

Jean Toulet
2001

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