Né à Marseille, 24 décembre 1607, mortà Auxerre vers 1668-1670.
Il est le fils de Jean Gantez et de Marie Joly, mariés à Aix-en-Provence le 19 septembre 1599.
En 1627-1628, il est à Toulon. À partir du 29 mars 1628, il est peu de temps maître de chapelle à la collégiale Saint-André de Grenoble.
Les archives révèlent que les 18 et 21 juin 1629, il chante aux grandes messes de la cathédrale Notre-Dame de Rouen.
Il se signale par la suite en Avignon, à la basilique Saint-Pierre et à la cathédrale Notre-Dame des Doms, de décembre 1631 à juin 1632.
Il est actif à l’église Saint-Jacques de Montauban d’où il est rapidement congédié. Il est alors à l’église Notre-Dame-des-Sablons d’Aigues-Mortes (présence attestée en 1633), où il donne satisfaction. En mars 1636 il est remplacé par Eruin.
Il est signalé à Marseille, où il est peut-être ordonné prêtre.
Le 15 avril 1636, il intègre la maîtrise de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence, il est congédié le 23 juin 1639 suite à des plaintes.
Le 5 juillet 1638, il est nommé à la cathédrale Saint-Trophime d’Arles, également réputée, e, succession de Baldouyn. En mars ou avril 1640, il gagne Paris.
Il obtient un poste à l’église Saint-Paul (avec des appuis ?), puis un second à l’église des Saints-Innocents sur concours. Mais il est en mésentente avec les curés.
Il est nommé le 27 juin 1643 à la cathédrale Saint-Étienne d’Auxerre, où il publie L’Entretien des musiciens, un recueil de lettres témoignant de la vie des maîtres de chapelle à son époque.
Apprécié, il obtient une semi-prébende sa présence à Auxerre est encore attestée en 1650. Mais il quitte aussi ce poste.
Gantez se qualifie de Prieur de la Magdaleine en Provance, lieu qu’on n’identifie pas avec certitude.
Il est engagé le 26 juillet 1654 à la cathédrale Saint-Nazaire de Carcassonne, toujours comme maître de chapelle en charge des enfants de chœur et devant recruter un sous-maître pour le seconder. Il quitte ce poste vers février 1656.
Il tente en vain de reprendre le canonicat de son oncle, chanoine de La Major de Marseille.
Il est à nouveau à Saint-André de Grenoble, à partir du 28 juin 1656 comme prêtre chargé de la musique. Le 9 octobre, il demande une autorisation de congé pour gérer ses affaires, une autre le 26 janvier 1657, pour aller s’établir à Nevers.
Il est de nouveau à Saint-Trophime d’Arles, à partir du 18 décembre 1657, il est remplacé en janvier 1658.
De nouveau à Saint-Étienne d’Auxerre en 1661.
Son dernier poste connu est celui se maître de la chapelle de Charles IV de Lorraine à Nancy, présence attestée en 1665 par un paiement de 200 francs pour la nourriture des enfants de chœur. Il reçoit une pension pour se retirer en Provence en 1666, à l’âge de cinquante-neuf ans.
On ne conserve pas beaucoup de sa musique : deux messes (imprimées par Ballard vers 1642), un Te Deum (1661, perdu), des recueils d’airs de cour et de chansons à boire.
Son ouvrage L’entretien des musiciens, est un témoignage vif et tranché sur le monde musical de son époque. Il fait référence à sa propre carrière, aussi à Aux-Cousteaux, Bertaut, Antoine Boësset, Bournonville, Bouzignac, Cosset, Du Caurroy, Du Cousu, Formé, Frémart, Gobert, De Gouy, Hotman, Intermet, Lambert, Étienne Moulinié, Mersenne, Métru, Péchon, Veillot, Vincent et Zarlino.
Annibal Gantez, Kyrie à 6 voix, (Messe vigilate), 1643, par l'ensemble Vox Cantoris1640, Missa quatuor vocum Laetamini, dédicacée à Monsieur Le Masle, prieur des Roches […]Grand Vicaire de Monseigneur le cardinal de Richelieu.
1640-1642, Airs à quatre parties, dédicacés au maréchal Charles de Schomberg (perdus).
1642, Messe Vigilate d’Annibal Gantez.
1642, Missa sex vocum, dédicacée Mlle de Saint-Géran.
1643, Salvum me fac Deus, motet (perdu).
1661, Te Deum, pour la naissance du Dauphin.
1661, Patapatapan, ça marchons tous à la guerre à 3 voix.
1661, Chanson à boire composée à l’occasion de la naissance du Grand Dauphin le 1er novembre 1661.
s.d., Je cherche les nuits les plus sombres, air.
s.d., Votum pro Ludovico XIII. Avec le motet Domine salvum fac Regem, à 4 voix.
L’entretien des musiciens, par le sieur Gantez
Il reste quelques exemplaires d'un petit livre dédié à Pierre de Broc, qui a été imprimé à Auxerre, chez Jacques Bouquet, in 12, l'an 1643, intitulé : l'Entretien des Musiciens, par le sieur Gantez, prieur de la Magdeleine en Provence, chanoine sémiprébendé et maître des enfants de chœur et de la musique de l'église cathédrale d'Auxerre. L'épitre dédicatoire et tout l'ouvrage prouvent combien ce prélat [Pierre de Broc, 1640-1671] étoit bon et facile. L'auteur reconnoit que c'étoit de lui qu'il tenoit sa sémiprébendé, et il lui en fait hommage dans l'année même. On trouve, en effet, dans les registres du Chapitre, au 27 juin 1643, la réception d'Annibal Gantez, prêtre du diocèse de Marseille. L'écrivain ne balance point de dire à l'évéque qu'il lui a semblé ne pouvoir rencontrer un meilleur protecteur de son livre, ci parce que, dit-il, « vous avez un un grand amour pour les musiciens, que presque toute votre maison en est composée.» Au moins, il est certain que ce prélat avoit été si charmé de l'organiste qui avoit touché au Te Deum entonné par lui dans la cathédrale d'Arras, après la prise de la ville, qu'il l'emmena avec lui, le présenta au cardinal ministre, et le fit ensuite venir à Auxerre pour demeurer chez lui.
Jean-Marc Warszawski
Dictionnaire des écrits relatifs à la musique
Novembre 1995 - 6 septembre 2009
11 avril 2023
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Lundi 25 Décembre, 2023
