bandeau texte musicologie

Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte —— La musique instrumentale de Beethoven à Schubert.

L'œuvre chambriste de Franz Schubert

L'œuvre instrumentale de Franz Schubert ; la musique de piano ; L'œuvre de chambre ; la musique symphonique.

Outre le piano à quatre mains, Schubert pratiqua toute sa vie diverses formes de musique de chambre. Dès ses années d’enfance et d’adolescence, avec son père et ses frères aînés, il s’adonna régulièrement au quatuor à cordes, y tenant (comme Mozart et Beethoven avant lui…) la partie d’alto. Dans ses années au Konvikt, au violon ou à l’alto, il put multiplier les expériences chambristes, et, par la suite, prit l’habitude d’accompagner ses frères ou ses amis au piano, essentiellement dans le cadre d’une pratique relevant de la Hausmusik ou des séances en petit comité. Tout cela, son œuvre de chambre en porte la trace, à commencer par les nombreux quatuors  qu’il écrivit entre quinze et dix-huit ans en vue d’une simple pratique familiale ou amicale ; et on en a une autre illustration, des plus fameuses cette fois, à travers son quintette « La truite » qui, pour lui, n’était rien de plus que « de la musique pour amateurs en vacances ».

Sans doute a-t-il mis plus de temps ici qu’ailleurs (on pense évidemment aux Lieder) à affirmer ses ambitions et à donner sa pleine mesure, puisqu’il faudra pratiquement attendre le Quartettsatz (son 12e quatuor en un seul mouvement, composé à l’âge de vingt-trois ans) pour voir véritablement s’affirmer sa personnalité profonde. Mais, bien avant les grands chefs-d’œuvre de ses années de haute maturité, certaines  caractéristiques-clés de sa musique de chambre, comme la richesse de l’invention mélodique et une science innée de l’harmonie, étaient déjà manifestes. Très tôt, même dans des œuvres assez mineures, on remarque chez lui « une souplesse du discours que nourrit un jaillissement constant du lyrisme ; il apparaît bien, aussitôt, que l’esprit du lied imprègne chaque mesure, chaque thème : dans les structures, certes, mais plus encore dans les climats. Aura-t-on assez remarqué les « humeurs » dont sont traversés trios, quatuors et quintettes, changeantes, inattendues, contrastées, souvent influencées l’une par l’autre ? : guère de joie sans mélancolie, de tendresse et de poésie sans quelque plaisanterie ou quelque trait de malice, et, surtout, l’omniprésente pensée de la Mort sans son contraire, la Vie. Quant à l’écriture harmonique, énumérons-en rapidement les caractères principaux : extrême liberté dans l’exploration des tonalités, avec l’abondance des modulations, l’oscillation continuelle entre modes majeurs et mineurs, le recours à des enchaînements mélodiques subtils, comme improvisés sur-le-champ, l’emploi éminemment expressif du trémolo, des chromatismes soudains, de légères dissonances ou d’appogiatures, créatrices de tensions permanentes, procurant une impression indéfinissable de pensée musicale étrangère à toute préméditation, et de sensualité presque élémentaire, indissociable de l’être profond du musicien. »72

Trios à cordes D 471 et D 581

Les sept quatuors de prime jeunesse, D 18, D 32, D 36, D 46, D 68, D 74, D 87.

Les quatre derniers quatuors de jeunesse, D 94, D 112, D 173, D 353.

Mouvement de Quatuor no 12, « Quartettsatz », en ut mineur D 703.

Quatuor no 13 en la mineur, D 804, opus 29.

Quatuor no 14 en mineur « La Jeune Fille et la Mort », D 810.

Quatuor no 5 en sol majeur, D 887, opus 161.

Quintette en ut majeur, D 956, opus 63.

Rondo pour violon et quatuor, D 438.

Trois sonatines, pour violon et piano, D 384, D 385-408, opus 137.

Duo, pour violon et pinao, en la majeur, D 574, opus 162.

Rondo brillant, pour violon et piano, en si mineur, D 895, opus 70.

Fantaisie en ut majeur, D 934, opus 159.

Introduction et variations sur le Lied « Trockne Blumen », pour piano et flûte, D 802, opus 160.

Sonate, pour arpeggione et piano, D 821.

Trios pour piano et cordes, D 898 (opus 99) et D 929 (opus 100).

Diverses pièces en trio.

Quintette pour piano et cordes, « La Truite », D 667, opus 114.

Octuor en fa majeur pour cordes et vents, D 803, opus 166.

Diverses œuvres de chambre.

 

plumeMichel Rusquet
7 avril 2020

© musicologie.org

Notes

72. Tranchefort François-René, Guide de la musique de chambre, Fayard, Paris 1998, p. 793-794.

rect_acturect_biorect_texterect_encyclo


À propos - contact |  S'abonner au bulletinBiographies de musiciens Encyclopédie musicaleArticles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale | Colloques & conférences |  Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.

Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil ☎ 06 06 61 73 41.

ISNN 2269-9910

bouquetin

Mardi 16 Juin, 2020 3:00