31 mars 2020 2020 —— Jean-Marc Warszawski.

Éclats d’orgue, éclats méditerranéens

Éclats méditerranéens, Frédéric Muñoz, orgue de l'église Saint-Martin de Limoux, oeuvre de Louis Couperin, Mathieu Lanes, Louis Archimbaud, Pau Casals, Hernando de Cabezon, anonymes, improvisations. Triton 2019 (TRIHORT 563).

Enregistré en octobre 2017, Collégiale Saint-Martin de Limoux.

Frédéric Muñoz, élève d’Odile Bayeux et de Michel Chapuis, il est organiste-conservateur de l’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert, titulaire de l’orgue de l’église Saint-François de Montpellier et concertiste.

Son répertoire et la trentaine de cédés qu’il a enregistrés (pas tous commercialisés) montrent son attrait pour l’Espagne, et ce dernier album, pour l’Andalousie par quelques pièces attribuées à un anonyme arabo-andalou du viii^e siècle. Une origine à laquelle nous ne croyons pas un seul instant et que nous préférons mettre au crédit indiscutable des belles qualités d’improvisateur de l’organiste. Nous apprécions la présence d’une sardane inspirée pas l’abbaye de Sant Martí del Canigó et d’un court extrait de l’oratorio El Pesebre (La crèche), pièces du grand Pau Casals, porte-parole inlassable de la paix, de la République catalane et de l’art du violoncelle.

Un programme profane et populaire, en effet plein de lumière et de ses éclats, où un récit pour l’Élévation, du Toulousain Mathieu Lanes (début xviiie siècle), seule concession à l’au-delà, côtoie des pièces de Louis Couperin, Hernando de Cabezon ou de Louis Archimbaud et des improvisions sur divers registres, dont le remarquable « fonds d’orgue » introspectif. Des pièces nombreuses et courtes, exploitant les posibilités de l'instrument.

Le bel orgue de la collégiale de Saint-Martin de Limoux se serait échappé, le temps d’un cédé, de l’ombre, de la lourdeur des quatre murs, voûtes et colonnes de sa demeure, pour gagner la place de la République et donner concert aux terrasses des cafés.