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Caen, 16 novembre 2019 —— Alain Lambert.

Tord Gustavsen Quartet : un jazz aux auras boréales

Tore Brunborg et Tord Gustavsen au théâtre de Caen. Photographie © Gérard Boisnel.

Comme tous les ans à la mi-novembre, les Boréales débarquent à Caen et dans la région. Il y a 28 ans, c'était un festival principalement littéraire autour de rencontres d'auteurs nordiques, qui en prenant de l'ampleur s'est élargi aux autres arts. Donc aussi à la musique avec cette année encore, du classique, du black métal nordique, de la chanson ou du jazz.

Déjà venu il y a dix ans en trio au théâtre, Tord Gustavsen est aujourd'hui avec Tore Brunborg au saxophone ténor et au saxello. Jarle Vespestad à la batterie et Sigurd Hole à la basse. Tous Norvégiens puisque leur pays est l'invité d'honneur principal cette année, et tous inscrits dans ce jazz nordique et européen que Jan Garbarek a promu en s'associant il y a quarante-cinq ans avec  Keith Jarrett, accompagnés de Jon Christensen et Palle Danielsson.

On en retrouve d'ailleurs l'esprit avec ce quatuor qui, tout en ayant un son bien personnel pour chacun des musiciens, tous virtuoses, alterne les morceaux folks ou les hymnes profonds avec des blues aux gammes orientales. Le tango final, premier des trois rappels, souligne aussi les couleurs latines qui viennent parfois iriser les improvisations.

On pouvait trouver jadis la musique du trio un peu monotone, mais avec le saxophone chaleureux, la batterie aux peaux intenses, les coups d'archet en harmoniques sur la contrebasse, et le jeu souvent syncopé du pianiste, replié ou déplié, les moments calmes et apaisés laissent facilement  place à d'autres ambiances qui se superposent dans la durée en parcourant des paysages de neige et de feu, d'ombre et de lumière tout au long de ce beau concert.

La maîtrise de Caen chante Grieg, Église Notre-Dame-de-la-Gloriette à Caen. Photographie © Alain Lambert.

Le midi même, la Maîtrise de Caen, dirigée par Olivier Opdebeeck, rendait hommage à Edvard Grieg, avec la complicité du choeur adulte et de Marie Pascale Talbot au piano. La chanson de Solweig, chantée par le jeune Clément Couppey, La mer et deux psaumes enflammés ont fait vibrer les murs de La Gloriette. Pendant les intermèdes, la pianiste nous a joué trois pièces lyriques qui sonnaient comme des Norvégiennes, à une époque où le pays était encore rattaché à la Suède.

En jazz deux concerts encore à venir, le 22 dans l'auditorium du musée des Beaux arts avec le quartet franco-norvégien Dans les arbres. Et le 23 dans les foyers du théâtre avec le quartet estonien Lauri Kadalipp Social Jazz.

Alain Lambert
16 novembre 2019

© musicologie.org


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alain@musicologie.org
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Mardi 19 Novembre, 2019 15:44