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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte —— La musique instrumentale de Beethoven à Schubert.

Ludwig van Beethoven

La symphonie no 7, opus 92, de Ludwig van Beethoven

Les symphonies : no 1, en ut majeur, opus 21 ; no 2, en majeur, opus 36 ; no 3, « héroïque », en mi bémol majeur, opus 55 ; no 4, en si bémol majeur, opus 60 ; no 5, en ut mineur, opus 67 ; no 6, en fa majeur, « Pastorale », opus 68 ; no 7, en la majeur, opus 92 ; no 8, en fa majeur, opus 93 ; no 9, en mineur, opus 125.

Symphonie no 7, opus 92, 1. Poco sostenuto, Vivace, 2. Allegretto, 3. Presto, Assai meno presto, 4. Allegro con brio, composée en 1811-1812, créée le 8 décembre 1813, à l'université de Vienne, dédicacée à Moritz von Fries.

Venue plus de quatre ans après les deux précédentes, la septième symphonie fut créée avec grand succès en décembre 1813, à un moment où, il est vrai, Beethoven était au faîte de sa gloire. Wagner, on le sait, a voulu y voir une « Apothéose de la danse », et bien d’autres, dès l’époque de sa création, y étaient allés de leur couplet pour caractériser cette symphonie, avec des commentaires pittoresques et des interprétations psychologiques que le musicien s’empressa de rejeter en bloc.

Si la formule de Wagner a le mérite de souligner un des traits dominants de l’œuvre, le triomphe du rythme, tous les autres qualificatifs (« révolutionnaire », « bachique », etc.) doivent être pris avec la plus grande réserve. Des neuf symphonies, celle-ci est peut-être « celle dont l’esprit demeure le plus ambigu, le plus troublant aussi. Nulle autre symphonie n’est d’ailleurs à ce point tributaire de l’exécution, de la conception d’un chef d’orchestre. Les tempi notamment dans lesquels elle est jouée peuvent modifier du tout au tout son climat spirituel. Son sens défie toute exégèse … L’allegretto, second mouvement, est le plus secret de l’œuvre, quoiqu’en apparence le plus simple. L’admirable thème reste toujours lui-même, obsédant ; il se développe en s’amplifiant, par cercles concentriques. Les variations le laissent intact, et le fugato qui s’en empare semble lui aussi destiné à préserver constamment son visage. Mouvement de danse, ou poème de la plus indicible mélancolie ? »227

Une nouvelle fois révolutionnaire au niveau du langage, Beethoven « se révèle plus que jamais esprit dominateur. Avec la septième symphonie, sa violence est de nouveau là […]. Dans les mouvements extrêmes, c’est l’ivresse dionysiaque, à diriger d’une main de fer. Le signe distinctif de la Septième se confond avec son inépuisable vie rythmique. Les rythmes sont à tel point tout-puissants que, de fait, ils dominent la formulation thématique (les contrastes entre premier et deuxième thèmes deviennent imperceptibles) … Mais le rythme n’est pas le seul trait remarquable : sur le plan harmonique, l’œuvre est construite sur une vaste échelle et s’articule autour de deux tonalités principales, ut et fa, toutes deux stratégiquement éloignées de la tonique la, qui jouent un rôle crucial dans le déroulement du drame. »228

L’écriture orchestrale, aussi, est exceptionnelle, remarquable d’efficacité, achevant de faire de cette symphonie en quatre vastes mouvements, car le Presto (troisième mouvement), qui est en fait un double scherzo, y tient une place inhabituellement importante une des plus grandes de son auteur.

Ludwig van Beethoven, Symphonie no 7 en la majeur opus 92, par le Wiener Philharmoniker, sous la direction de Carlos Kleiber.

 

plumeMichel Rusquet
30 décembre 2019

© musicologie.org

Notes

227. Boucourechliev André, Beethoven, « Solfèges », Éditions du Seuil, Paris 1963, p. 53.

228.  Szersnovicz Patrick, dans « Le Monde de la musique » (270), novembre 2002.

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Mardi 31 Décembre, 2019 23:35