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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte : la musique instrumentale en Allemagne de Beethoven à Schubert.

La sonate opus 81a (no 27) « Les Adieux » de Ludwig van Beethoven

Les sonates pour piano : Opus 2, nos 1, 2, 3 - Opus 7 - Opus 10 - Opus 13 - Opus 14 - Opus 22 - Opus 26 - Opus 27 - Opus 28 - Opus 31 - Opus 49 - Opus 53 - Opus 54 - Opus 57 - Opus 79 - Opus 81a - Opus 90 - les cinq dernières sonates (opus 101, 106, 109, 110, 111).

beethoven

Écrite en 1809-1810, dictée par de très forts sentiments d’amitié, et merveilleusement inspirée, « la sonate en mi♭majeur opus 81a « Les Adieux, l’Absence et le Retour » dépasse son propos anecdotique, bien qu’elle soit en un certain sens la plus illustrative des trente-deux sonates, et née d’une circonstance fortuite. Dédiée à son élève et puissant protecteur, l’archiduc Rodolphe, qui s’était enfui de Vienne avec toute la famille impériale d’Autriche alors que Napoléon marchait sur la capitale, la sonate « Les Adieux » est une œuvre expressive de grand style, d’une exceptionnelle difficulté technique et d’une remarquable richesse d’invention. Beethoven a donné en pleine connaissance de cause le programme de sa sonate opus 81a. Le Lebewohl (c’est-à-dire l’adieu, plutôt que les adieux) du premier mouvement n’est pas seulement un concept, c’est un équivalent phonétique de ces trois syllabes, une traduction musicale du contenu affectif du mot (la mélodie qui descend, l’accent qui repose sur la dernière note, dont l’inquiétude est symbolisée, harmoniquement, par la fausse cadence sur le sixième degré). L’atmosphère impétueuse et inquiète du premier Allegro est définie par la permanence du battement d’ailes de ses secondes en croches liées, et par l’ubiquité du motif Lebewohl, dont l’appel prend l’allure d’un véritable cantus firmus. Le deuxième mouvement, l’Absence (Andante espressivo), est une étonnante traduction musicale du phénomène de l’attente. Après quelques mesures de transition d’une admirable justesse psychologique, le Retour (Vivacissimamente) est un cri d’allégresse illustrant une fois de plus les virtualités illimitées de la forme sonate aux mains de Beethoven. »73

 

Ludwig van Beethoven, Sonate opus 81a en mi♭majeur « Les Adieux », I. Adagio-Allegro), par Vladimir Ashkenazy.

 

Par Claudio Arrau...

 

plumeMichel Rusquet
24 septembre
2019

 

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Notes

73. Szersnovicz Patrick, dans « Le Monde de la musique » (238), décembre 1999.

 

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Mardi 24 Septembre, 2019 2:27