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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte : la musique instrumentale en Allemagne de Beethoven à Schubert.

Les sonates pour violon et piano opus 12 (nos 1-3), de Ludwig van Beethoven

La musique de chambre de Ludwig van Beethoven.

Sonates pour violon et piano : opus 12 (nos 1-3) ; opus 23 (no 4) ; opus 24 (no 5) ; opus 30 (nos 6-8) ; opus 47 (no 9) ; opus 96 (no 10).

beethoven

Des années 1796-1798, ces trois sonates de l’opus 12, auxquelles on fait parfois le reproche d’une écriture essentiellement pianistique, sont encore très « classiques », notamment les deux premières, nettement imprégnées du style mozartien. Toutes les trois écrites en trois mouvements selon l’ordre vif-lent-vif, elles respectent donc les canons établis, mais le jeune Beethoven y manifeste une riche inspiration qui leur évite tout soupçon de banalité et les rend extrêmement attachantes.

Une illustration parfaite en est donnée par l’opus 12 no 1 enmajeur, partition d’une merveilleuse limpidité dont l’Andante central, avec ses quatre variations sur un thème d’un beau lyrisme, comporte des accents particulièrement touchants. Tout aussi limpide, et d’une légèreté de ton remarquable, entre pure innocence et jeux humoristiques, l’opus 12 no 2 en la majeure xerce une forte séduction dans ses délicieux mouvements extrêmes, et marque tout autant les esprits par la subtile et profonde expressivité de son Andante médian.

Ludwig van Beethoven, sonate pour violon et piano opus 12 no 1 en majeur, II. Tema con variazioni/Andante con moto, par Anne-Sophie Mutter et Lambert Orkis.


Ludwig van Beethoven, sonate pour violon et piano opus 12 no 2 en la majeur, I. Allegro vivace, par Augustin Dumay et Maria-Joao Pires.


Ludwig van Beethoven, sonate pour violon et piano opus 12 no 2 en la majeur, II. Andante, piu tosto Allegretto, par Isabelle Faust & Alexander Melnikov.

Des trois, c’est cependant l’opus 12 no 3 en mi bémol majeur qui semble recueillir le plus de suffrages. C’est peut-être en effet la plus originale, la plus personnelle, proche, par son climat, de la contemporaine Sonate « Pathétique » pour piano. S’y succèdent un allegro con spirito puissamment développé où, avec ses torrents de notes et ses accès de violence entrecoupés de moments plus lyriques, le piano conduit brillamment le discours ; un adagio con molt’espressione qui, à défaut de tenir tout à fait les promesses de son titre et ce, malgré quelques accents délibérément dramatiques, offre une oasis de paix appréciable au milieu de l’œuvre ; enfin un rondo très volontaire, remarquable d’énergie et débordant de gaieté, une sorte de tourbillon dont le climat, néanmoins, « s’altérera plusieurs fois, l’insistance d’une même note répétée (procédé courant chez Beethoven) laissant entrevoir, notamment, les ombres d’une pensée moins frivole qu’il y paraîtrait ».167

Ludwig van Beethoven, sonate pour violon et piano opus 12 no 3 en mi bémol majeur, I. Allegro con spirito, par David Oistrakh et Lev Oborin.

plume Michel Rusquet
16 novembre 2019
© musicologie.org

Notes

Tranchefort François-René, Guide de la musique de chambre, Fayard, Paris 1998, p. 52.


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