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6 juillet 2018 —— Alain Lambert.

Trois batteurs de jazz et leurs musiques

Jean Luc « Nesta » Mondelice, Exil ; Bertrand Renaudin, La tentation des nuages ; Ichiro Onoe, Miyabi.

Les batteurs de jazz ne sont pas de simples accompagnateurs, ils sont les « sorciers du rythme » comme dit le saxophoniste Tony Pagano, et aussi mélodistes, parfois compositeurs, arrangeurs et leaders de leurs propres groupes. Trois cédés récents témoignent de leur créativité plus que rythmique.

Jean Luc « Nesta » MondeliceLe Caennais Jean Luc « Nesta » Mondelice, guadeloupéen et normand, venant du reggae (Positive Radical Sound) et de la soul (Soul Vintage Orchestra) propose Exil (Petit Label 2018) le deuxième album de son « Hand Five », composé de Patrick Martin au sax alto, Pierre Millet à la trompette ou au bugle, François Chesnel au piano et Bernard Cochin à la contrebasse,  parmi les meilleurs musiciens du cru. Sept  compositions, sur douze, Curtis, ExilStop that train, Laura, LagosPlein sud (pour Nambo), Farandoles, plus Sycamore tree d'Angelo Badalamenti arrangé par lui, confirment le compositeur par rapport au précédent opus, Chapé [voir notre chronique] qui n'en comptait que trois. Affirmant haut et fort que les différences culturelles sont faites pour enrichir le monde, il n'hésite, pas avec ses complices, à marier le jazz hard bop aux longs riffs dynamiques à la langue créole qui lui va bien (Exil). Un sax joliment exacerbé, une trompette flamboyante, un piano élégant, une contrebasse mélodique, une batterie colorée, le tout très bien enregistré, font de ce cédé un bel hommage singulier au jazz intemporel et universel.

On pourra l'entendre avec Patrick Martin, duo Insight! le 22 septembre au festival PAN ! À Colombelles près de Caen. François Chesnel et Bernard Cochin seront aussi au programme avec le « Folsongs Suite » de la chanteuse Annette Banneville.

« Stop that train », extrait de l'album Exil.

À découvrir sur le site du Petit Label

Bertrand RenaudinLe Nantais Bertrand Renaudin, compose depuis le siècle dernier, avec à son actif de nombreux albums, et a quitté Paris pour s'installer dans un grand jardin il y a dix ans à la Bussière dans le Loiret, après avoir découvert ceux du Japon lors d'une tournée. La plupart des dix-huit thèmes et variations de La tentation des nuages (Opmusic 2018) tournent autour de son lieu, qui se visite, l'Atelier  Blanc où les arbres sont « taillés en nuages » et où le jardinier décide avec la nature, selon le principe du hasard objectif surréaliste, d'ailleurs  titre d'un morceau en forme de cadavre exquis. On retrouve donc dans les différents paysages musicaux les lumières, les nuages, l'eau, la terre, le chemin, l'arc en ciel et les plantes elles-mêmes, prétextes à de courtes improvisations intrigantes sur les pistes paires. Le trio actuel du batteur-compositeur, composé de Hughes Rousé au saxophone alto et Sébastien Dochy à la contrebasse, est ici augmenté de Jean Christophe Cholet au piano et de Xavier Mertian au steelpan (Le son de la terre/Le ciel de terre) et percussions, ce qui apporte des contrastes sonores et lumineux plutôt rares dans le jazz. Un bel album fleuri et luxuriant.

Le trio sera à Gien le 15 septembre.

 

Ichiro OnoeDu jardin japonais au batteur Ichiro Onoe, parisien maintenant, il n'y a qu'un pas, et un titre du cédé, le plus long, aussi celui de l'album Miyabi (Promise Land 2018) qui signifie « raffinement, élégance », avec en sous-titre : Jazz with a Twist of Japanese. Les autres, en anglais, fleurent bon le post-bop alternant ternaire et binaire, ballades et  thèmes bien charpentés, totalement appropriés au jeu souple et énergique du leader, de Geoffrey Secco au ténor, Ludovic Allainmat au piano et Matyas Szandai à la contrebasse. Passé par le Berkley College of Music de Boston, il accompagne de nombreux musiciens, mais aussi des chanteurs et chanteuses, d'où son sens de la mélodie. Dans le morceau titre, après un prélude presque classique, fortement cadencé, suivi d'un interlude bruitiste, la mélodie s'orientalise au sax et au piano, sur une pédale de contrebasse, et un battement accéléré, comme un cœur emballé, puis piano et contrebasse improvisent longuement avant qu'elle ne renaisse et s'éteigne. Un album singulier lui aussi, et captivant, à écouter sans modération ni regret, pour reprendre un des titres.

 

Alain Lambert
6 juillet 2018

 

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