Les symphonies 18 à 21 de Mozart

Avec ces quatre symphonies (K 130 en fa majeur, K 132 en mi♭majeur, K 133 en re majeur et K 134 en la majeur), nous restons dans les oeuvres de jeunesse (Mozart les composa à Salzbourg entre mai et août 1772, avant son dernier périple en Italie), mais, tant par leurs dimensions que par leur contenu, ces symphonies semblent marquer le vrai départ de la production mozartienne dans le genre. Le musicien y parvient en effet à une synthèse déjà très personnelle entre les styles italien et allemand, synthèse particulièrement accomplie dans la très belle K 134 (n^o 21). Il ajoute à cela des idées et tournures plus originales que dans les symphonies précédentes, même si on s’est amusé à relever des proximités étranges avec certaines symphonies de Haydn (le thème de l’Andantino grazioso de la K 130 semble provenir de l’Adagio de sa 28^e symphonie, et l’Allegro final de la K 133 pourrait bien avoir été influencé par le finale de sa 41^e symphonie). Parmi les touches les plus personnelles, relevons, dans l’Andante de la K 133, l’inclusion d’une partie de flûte d’une fraîcheur incomparable, et, dans chacune de ces quatre symphonies (tout spécialement dans la K 132), la présence de menuettos et trios qui portent déjà la marque du génie mozartien. Incontestablement, ces quatre belles œuvres mériteraient un meilleur sort que le semi-oubli dans lequel elles restent confinées.

Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie n^o 21 en la majeur, K 134, par The English Concert, sous la direction de Trevor Pinnock.