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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte : La musique instrumentale de Wolfgang Amadeus Mozart

Introduction ; musique pour clavier ; musique de chambre ; musique symphonique ; musique concertante.

Les concertos pour piano 23 à 25 de Mozart

Musique de chambre pour cordes seules ; musique de chambre avec piano

Avec ces trois concertos de l'année 1786, dont les deux premiers virent le jour alors que Mozart mettait une dernière main aux Noces de Figaro, nous avons affaire à une nouvelle trilogie glorieuse. « Sûrement le plus parfait de tous les concertos de piano de Mozart », selon Olivier Messiaen, le K 488 en la majeur (no 23), doté d'un adagio en fa♯ mineur qui compte parmi les plus « éternels » des mouvements lents de concertos mozartiens, émerveille aussi bien par la science de l'écriture que sur le plan de l'invention mélodique. Il « est considéré comme le plus radieux de ses grands concertos pour piano, par son instrumentation, sa structure, sa figuration pianistique et la douceur de ses enchaînements harmoniques. Il illustre la capacité qu'a son compositeur de tirer l'expression la plus poignante des moyens les plus simples. Ce 23 Concerto reprend plusieurs aspects des Noces de Figaro : tendresse amoureuse, aspiration dramatique, allègre détente. »114 À cet égard, le sommet d'émotion que constitue l'adagio traduit une sorte d' « abandon douloureux mais toujours digne qui évoque la profonde affliction de la Comtesse dans le deuxième acte des Noces. »115

Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto no 23 en la majeur K 488 (II. Adagio), par Radu Lupu et le Wiener Philharmoniker, sous la direction de Sandor Vegh, enregistrement puiblic en septembre 1991.

Autre grand parmi les grands, le concerto en ♯ut mineur K 491 (no 24) est un des plus expressifs de tous. « Tous les exégètes ont souligné le choix du mode mineur […], entraînant le défi titanesque (Abert) qui va de pair avec une résonance quasi beethovénienne. C'est le sommet du genre. Mozart ne fait appel à un effectif orchestral aussi important dans aucun autre concerto. Le premier mouvement atteint les limites de la complexité mozartienne. À propos de ce concerto, Beethoven lui-même aurait dit à Cramer : Nous ne serons jamais capables de créer une œuvre pareille. »116  À n'en pas douter, son propos (s'il est véridique) englobait l'inquiétant finale allegretto qui, au fil des huit variations qui le composent, passe à plusieurs reprises de l'emportement à l'apaisement, de l'orage le plus noir à l'accalmie. Et peut-être visait-il tout autant la troublante simplicité du larghetto central en mi♭majeur, « page dans laquelle piano et vents dialoguent avec courtoisie, [mais dont la] profonde tendresse ne suffit pas, toutefois, à masquer une tristesse toujours sous-jacente. »117

Wolfgand Amadeus Mozart, Concerto no 24 en ut mineur K 491 (III. Allegretto) par Rudolf Serkin et le London Symphony Orchestra, sous la direction de Claudio Abbado.

De décembre 1786, et strictement contemporain de la 38e symphonie « Prague », le concerto en ut majeur K 503 (no 25), qui offre la particularité de ne plus faire appel aux clarinettes, est une œuvre grandiose et superbe, pleine de sereine assurance et d'ardeur conquérante. Ce concerto « est aujourd'hui encore le moins populaire de tous les concertos de la maturité. Ni sensuel comme le 22e concerto, ni poétique et chambriste comme le 23e, il représente l'exemple le plus parfait de la synthèse mozartienne du concerto et des principes de Haydn sur le travail des thèmes. L'intellectualité, l'héroïsme (on a là L'Empereur de Mozart, avec au moins deux motifs beethovéniens), l'éclat de la forme et le refus de la pure virtuosité laissèrent froids les auditeurs du XVIIIe siècle et du XIXe. On y trouve pourtant l'essence de l'idée que Mozart se fait de la forme sonate appliquée au concerto : l'unité dans la diversité. »118

Wolfganf Amadeus Mozart, Concerto no 25 en ut majeur K 503 (I. Allegro maestoso) par Alfred Brendel et The Academy of St. Martin-in-the-Fields, sous la direction de Neville Marriner.

Notes

114.  Szersnovicz Patrick, dans « Le Monde de la musique » (264), avril 2002.
115.   Le Dantec Gaëlle, dans « Répertoire » (120), janvier 1999.
116.  Szersnovicz Patrick, dans Le Monde de la musique » (264), avril 2002.
117.  Parouty Michel, dans François-René Tranchefort (direction), « Guide de la Musique symphonique », Fayard, Paris 2002, p. 548.
118.   Szersnovicz Patrick, dans « Le Monde de la musique » (264), avril 2002.

 

 

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