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22 décembre 2018 —— Jean-Marc Warszawski.

Ludwig van Beethoven et Max Bruch par le Trio Walter

Beethoven, Bruch, Eine deutsche Reise, Trio Walter, Frédéric Lagarde (piano), Rie Koyama (basson), David Walter (hautbois, hautbois d'amour, cor anglais). Polymnie 2017 (POL 302 135).

Enregistré au Conservatoire d'Aulnay en mars 2017.

Voici un trio évident et pourtant rare : piano, hautbois, basson, tant le couple piano violoncelle semble la base naturelle de la famille. Il s’agit donc d’une famille pratiquement reconstituée.  Frédérique Lagarde, pianiste formé au Conservatoire national supérieur de Paris, professeur des conservatoires de la même ville, mène une carrière internationale, en récital, musique de chambre ou avec orchestre. Venue du Japon en compagnie de son basson, Rie Koyoma collectionne les Prix de concours allemands dont en 2013 le renommé Concours international de l’ARD (regroupement de huit chaînes de télévision et de douze stations radiophoniques), elle joue dans plusieurs orchestres du pays, notamment à Stuttgart et Pforzheim. Le hautboïste David Walter donne son nom à l’ensemble. Il a été également formé au Conservatoire national supérieur de Paris, ily enseigne ainsi qu’à la Guildhall School of Music de Londres. Il se consacre essentiellement à la musique de chambre dans des ensembles constitués ou en partenariat, mais joue aussi en plusieurs coins de la planète avec des orchestres, qu’il dirige à l’occasion. Son hobby est la transcription d’œuvres tous genres confondus, son catalogue en compte 850, auxquelles s’ajoute une trentaine de compositions personnelles.

Pour ce qui est du voyage allemand que nous annonce le titre de cet Album, Beethoven a plutôt fait celui sans retour de Vienne en Autriche, laissant en Allemagne, à Bonn, un solide souvenir touristique. Quand il compose le trio avec clarinette « Gassenhauertrio », il est installé à Vienne depuis 6 ans. Il vient d’effectuer une tournée en grande partie allemande, la critique salue sa virtuosité pianistique, sa fougue, ses inventions, mais trouve ses œuvres un peu brouillonnes, compliquées, bizarres, et peu touchantes. Peut-être veut-il avec ce trio plutôt joyeux, gagner le cœur d’un public réfractaire, avec en finale les neuf variations sur le thème extrait d’un air d’opéra-bouffe à succès, tout juste créé, de Joseph Weigl, L’amor marinaro, connu aussi connu sous le titre Der Korsar oder Die Liebe unter den Seeleuten (Le corsaire ou l’amour chez les marins). D’où « Gassenhauer », comme pseudonyme de ce trio : « chanson de rue ».

Les huit pièces opus 83 de Max Bruch (1838-1920) font partie des quelques œuvres régulièrement jouées d’un catalogue pourtant prolifique. Bruch a pas mal voyagé en Allemagne. Né à Cologne, à une quarantaine de kilomètres de la maison natale de Beethoven, à l’âge de 14 ans il étudie à Frankfurt am Main, revient à Cologne pour enseigner, travaille à Coblence, à Sondershausen, franchissant les frontières il est chef d’orchestre à Liverpool. Après une tournée aux État-Unis, il se fixe à Breslau (Wrocław) puis à Berlin. Bruch est insensible aux nouveautés musicales de son temps. Quand il compose ces pièces de trio en 1908 (il a 70 ans), à la demande de son fils Max Felix, excellent clarinettiste et chef de chœur, les recherches pour dépasser la tonalité musicale académique sont décisives. Mais Bruch reste obstinément dans l’héritage de Robert Schumann et de Felix Mendelssohn. On explique par ce fait la postérité relative du compositeur. Mais peut-être aussi, son exact contemporain Johannes Brahms lui fit-il un peu d’ombre.

Ces huit miniatures, de drame à lyrisme, où apparaît le goût pour les mélodies populaires, sont pensées pour être insérées, à la demande de  Max Felix , dans un programme comprenant Le Kegelstatt-Trio (Trio des quilles) KV 498 de Mozart et la Märchenerzählungen (les contes de fées) opus 132 de Robert Schumann.

Le violoncelle étant remplacé ici par le basson et la clarinette par le hautbois, hautbois d'amour et cor anglais, les arrangements sont de David Walter.

Max Bruch, huit pièces opus 83,

 

Jean-Marc Warszawski
22 décembre 2018

1-3, Ludwig van Beethoven, Trio en si♭majeur, opus 11, « Gassenhauer-Trio », Allegro con brio, Adagio, Thème et variations (sur Pria ch'io l'impregno).

4-11, Max Bruch, Huit pièces opus 53, 1. Andante, 2. Allegro con moto, 3. Andante con moto, 4. Allegro agitato, 5. Rumänische Melodie: Andante, 6. Nachtgesang: Andante con moto, 7. Allegro vivace, ma non troppo, 8. Moderato.

 

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