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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte : La musique instrumentale de Wolfgang Amadeus Mozart

Mozart : Introduction ; musique pour clavier ; musique de chambre ; musique symphonique ; musique concertante.

Les symphonies de jeunesse de Wolfgang Amadeus Mozart

Par Michel Rusquet ——

 

Outre diverses œuvres non reprises dans la numérotation couramment admise, nous visons là une série qui va de la no 1 (K 16 en mi♭majeur) à la no 17 (K 129 en sol majeur). Des symphonies écrites pour certaines à Salzbourg (les dernières) et pour les autres au cours des déplacements de l’enfant (à Londres, La Haye et Vienne) puis de l’adolescent (voyages successifs en Italie). Et des œuvres qui traduisent l’assimilation des diverses influences subies au cours de ces années d’apprentissage, où l’on voit le musicien balancer, et peu à peu arbitrer, entre une franche italianité, présente dès le départ via l’influence de Jean-Chrétien Bach, et un « sérieux germanique » inspiré notamment par ses premières fréquentations des symphonies de Joseph Haydn.

En dépit de toutes les qualités qu’il y démontre, on ne saurait beaucoup attendre d’œuvres écrites par un Mozart qui en est encore à apprendre le métier. Même si la plupart de ces symphonies, et notamment les dernières (nos 14 à 17, K 114-124-128 et 129) témoignent d’une belle maîtrise, ces oeuvres de jeunesse ne s’élèvent guère au-dessus de la production courante de l’époque, assez loin des premières réussites de Haydn dans le genre. Et il faut d’autant moins en attendre qu’en ce temps-là, à Salzbourg comme ailleurs, le genre de la symphonie n’avait rien de l’importance qui allait être la sienne à la fin du XVIIIe siècle et surtout à partir de Beethoven. On en appréciait l’éclat et les vertus « décoratives », mais une symphonie n’avait nullement à être savante, profonde et chargée de sens. Du reste, dans les concerts de l’époque, qui accordaient une place centrale aux arias instrumentales ou vocales et à la musique de chambre, une pratique courante était de démembrer une même  symphonie pour en utiliser une partie en ouverture du programme, le finale ayant vocation à conclure dignement la soirée.

Le jeune Mozart ayant obéi à ces us et coutumes, il est assez normal que ses symphonies de jeunesse ne brillent pas par une grande originalité. Cependant, les curieux qui pousseront jusqu’à y faire un détour auront, ça et là, des occasions de dresser l’oreille, par exemple à l’écoute du finale, pétillant à souhait, de la K 124 en sol majeur (symphonie no 15) ou des alternances d’ombre et de lumière de la K 74 en sol majeur (symphonie no 10). Mieux encore, après d’autres (parmi lesquels de grands chefs comme Boehm et Harnoncourt), ils n’en croiront pas leurs oreilles en découvrant deux pages étrangement inspirées écrites par un enfant de huit et neuf ans : les Andante (respectivement en ut mineur et sol mineur) des symphonies nos 1 et 5 (K 16 et K 22).

Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie no 1 en mi♭majeur K 16, II. Andante, par The English Concert, sous la direction de Trevor Pinnock

 

Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie n° 5 en si♭majeur K 22, II. Andante, par The English Concert, sous la direction de Trevor Pinnock.

 

Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie no 10, en sol majeur, K 74, par The Academy of Ancient Music, sous la direction de Christopher Hogwood

 

Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie no 15, en sol majeur, K 124, III. Menuetto et Trio, IV. Presto, par The English Concert, sous la direction de Trevor Pinnock.

 

 

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Lundi 19 Mars, 2018 2:05