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Les compositeurs brancardiers de la Grande Guerre

Les musiciens et la grandes guerreCatharsis, Œuvres de chambre de Gaubert, Ibert, Séverac, Pierre Pouillade (flûte), Yasmine Hammani (violon), Amaury Breyne (piano). Hortus 2018 (HORTUS 727).

28 février 2018, par Jean-Marc Warszawski ——

Pour le 27e album de sa collection « Les musiciens et la Grande Guerre », les éditions Hortus ont choisi des œuvres composées au cours de la Grande Guerre par trois compositeurs ayant servi dans les services de santé (comme pour l’album  23) : Philippe Gaubert qui abandonne la flûte en 1922 au profit de la direction d’orchestre, il fut brancardier et tambour-major. Déodat de Séverac, et Jacques Ibert qui fut anesthésiste.

L'album vaut surtout pour le Noël en Picardie de Jacques Ibert, « esquisse symphonique pour piano », qui «  n'est point un Noël ouaté de neige, au ciel pur, glacé, étincelant d'étoiles, mais un Noël brumeux dans une nuit noire », magnifique variation sur un glas obstiné (si♭en noires), bientôt rejoint par un carillon (misirela♭), où se manifeste aisance, maîtrise et homogénéité d’écriture, où se mêlent modalités et halos mélodiques fauréens, classicisme et équilibre d’un Camille Saint-Saëns, avec une forte personnalité pointant vers le modernisme.

Sous les lauriers roses de Déodat de Séverac est une pièce bien plus prolixe qui, s'ouvrant sur des rythmes de batterie militaire, est loin de la fusion organique et donc de la qualité de développement homogène livrée par Jacques Ibert. Elle a l’aspect d’une succession d'évènements, souvent peu articulés, où entre autres évocations, le Sud-Ouest et le Sud-Ouest hispanisant sont à l'honneur, avec ici et là des allures de danses de salon qui n’auraient pas déplu à Erik Satie.

Les pièces de Philippe Gaubert, plaisantes sont assez anecdotiques, avec quelque raideur dans le contrepoint ou la manière de concerter. Mais, comme dans l’œuvre de Séverac, elles ne sont pas dénuées de très bons et beaux moments, participent à l’air du temps avec moins d'enthousiasme pour le futur que Jacques Ibert.

Je ne suis pas certain qu’il s’agisse là d'une catharsis.

Le livret par Sylvie Douche est illisible.

 

Jacques Ibert (1890-1962),  Noël en Picardie, pour piano (premières mesures), plage 4.

 

1-3. Philippe Gaubert (1879-1941), Sonate pour flûte et piano no 1.

4. Jacques Ibert (1890-1962),  Noël en Picardie, pour piano.

5. Déodat de Séverac (1872-1924),  Sous les lauriers roses, pour piano.

6. Philippe Gaubert, Médailles antiques, pour flûte, violon et piano. 

 

Jean-Marc Warszawski
28 février 2018

 

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Lundi 5 Mars, 2018 15:54