musicologie
28 novembre 2017, par Jean-Marc Warszawski ——

Des sept étés de Chopin à Nohant aux dix doigts d'Yves Henry en quatre cédés

Frédéric Chopin, Les années Nohant (1839-1846), Yves Henry (piano), œuvres composées chez George Sand à Nohant. Soupir éditions 2017 (2004-2008), coffret de 4 cédés.

Enregistré au Studio Gimmick à Yerres en 2004 (opus 35 et 58), 2005-2008, église Saint-Marcel de Paris.

Yves Henry est élève de Pierre Sancan au Conservatoire national supérieur de Paris, puis après son premier Prix de piano à l'âge de 17 ans (et dans la foulée de musique de chambre, d'harmonie, de contrepoint, de fugue, d'accompagnement, de direction de chant) il se perfectionne auprès d'Aldo Ciccoloni. Son cheval de piano est alors Schumann, Liszt, voire côté hexagonal Lalo et Franck. Mais en 1995, il est nommé directeur artistique (et directeur en 2011) du Festival Chopin de Nohant, village de la maison familiale de George Sand dans le Berry. Depuis Yves Henry a deux amours, Nohant et Chopin qu'il partage sur les scènes musicales du monde, quand il n'est pas dans sa classe d'harmonie au Conservatoire national supérieur de Paris, ou de celles de piano et de musique de chambre à celui de Paris. Un amour qui lui a valu la reconnaissance du gouvernement polonais en 2010 (bicentenaire de la naissance de Chopin), et pour ce coffret, un beau texte d'Irena Poniatowska, grande prêtresse de l'Institut Chopin de Varsovie.

C'est en 2004 qu'il pose les premiers octets sur un cédé Chopin, les 24 préludes opus 28 en 2 versions, avec un piano Pleyel de l'époque Nohant et un piano moderne, un des derniers prototypes Pleyel du début des années 2000.

La vie de couple de Chopin et de George Sand, qui n'allait pas de soi, entre les goûts aristocratiques de l'un et républicains de l'autre. Mais ce fut assez fort pour que cela dure un moment. Comme les gens de bonne famille de l'époque, George Sand passait les hivers à Paris, les étés dans ses terres, c'est-à-dire dans la maison de Nohant, où son fils avait son atelier de peintre. De 1839 à 1846, Chopin fut de cette tradition, il passa à Nohant sept étés, où chaque année, la maison Pleyel faisait livrer un piano à son intention.

Chopin disait ne pas pouvoir composer en hiver. Par manque de temps à cause des cours de piano, de la vie mondaine (nécessaire) qu'il affectionnait, la recrudescence, à la mauvaise saison, des douleurs liées à sa maladie, lui ôtait peut-être la force de concentration. Mais la campagne était aussi pour lui selon lui une source d'ennui.

Nohant lui réussissait, sur le plan de la santé, sans pour autant arrêter sa toux, et sur le plan de la création. Au cours de ces sept séjours, il composa une trentaine d'œuvres, pratiquement l'intégralité des opus 35 à 64 (sauf les 38, 40, 42, 46), les Trois études opus posthume, la valse opus 70 no 2).

De 2004 à 2008,Yves Henry  a enregistré (piano Fazioli), ces œuvres composées à Nohant, les quatre cédés accompagnant un livre luxueux publié à l'occasion du bicentenaire. Ces quatre cédés sont aujourd'hui proposés en un coffret.

Ce n'est pas dire qu'il y a un « style Nohant » chez Chopin, mais c'est là un programme affectif convenant aussi bien aux amoureux de Chopin qu'à celles et ceux qui vont le devenir, ou simplement aux oreilles curieuses. Frédéric Chopin, Valse opus 64, no 1, cédé 4, plage 12.


Jean-Marc Warszawski
novembre 2017
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