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21 décembre 2017, par Jean-Marc Warszawski ——

Les Lieder de Richard Strauss et les autres par Claudia et Grégory Moulin

Claudia et Grégory Moulin, Richard Strauss, Echoes through Space and Time, Lieder de Strauss, Wolf, Zemlinsky, Brahms, Berg. Odradek 2017 (ODRCD 338).

Claudia Moulin est une soprane passée par la classe de Mariette Kemmer au Conservatoire d’Esch-sur-Alzette au Luxembourg, elle débute au Grimaldi Forum de Monaco dans Parsifal de Richard Wagner avec l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Marek Janowsky, avant d’être admise à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris.  Elle développe alors une carrière qui la mène de récital en opéra sur les scènes de l’Opéra Garnier, Bastille, Metz, Fribourg, au Festival d’Aix, sans oublier la philharmonie ou l’orchestre de chambre du Luxembourg en terre natale.

Grégory Moulin est passé par les Conservatoires de Valence, Lille, Villeurbanne, Lyon et le VoiceChoice de Nottingham sous la direction de Michelle Wegwart. Il est pianiste, accompagnateur, chef de chant, chef d’orchestre. Face au public ou aux chanteurs, il a traîné  basques et guêtres sur bien des scènes lyriques françaises, de l’Opéra Bastille à celui de Rennes, Lille, Toulon, mais aussi à Rome, la Fenice de Venise, aux États-Unis, en Autriche.

Claudia et Grégory Moulin se sont rencontrés à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris, leurs atomes crochus également, ils ont dès lors décidé de travailler en duo et n’ont gardé que leurs prénoms pour un unique nom de famille, tout en formant un trio avec Strauss qu’ils ont tous deux dans la peau.

Pour ce cédé, ils ont organisé des dialogues, deux Lieder par deux Lieder, entre Richard Strauss et de ses célèbres contemporains, aux langages musicaux assez contrastés, mais tout de même plus ou moins imprégnés d’expressionnisme  : Hugo Wolf (un des maîtres de la poésie en musique), Alban Berg, Johannes Brahms, Alexander von Zemlinsky, Erich Wolfgang Korngold. Arnold Schönberg (dont le Pierrot Lunaire en partie inspiré par Strauss) ou surtout Gustav Mahler manquent à l’appel.

Entre sa première réputation de compositeur de poèmes symphoniques et celle de grand faiseur d’opéras (avec de librettistes de taille), la composition de Lieder tient une grande place dans le catalogue des œuvres de Richard Strauss, du célébrissime opus 10 (cinq Lieder, 1885) aux quatre Lieder opus 27, pour célébrer son mariage avec Pauline de Ahna. Ils feront ensemble des tournées mondiales, jusqu’à l’opus 51, quand Pauline cesse de chanter en 1906. L’intérêt de Strauss pour le Lied semble alors s’éteindre, pour ressurgir après la Première Guerre mondiale. Il en a composé plus de deux cents.

De ses premières œuvres de 1880, à ses dernières en 1948, Richard Strauss a connu d’importantes transformations des langages musicaux, de la fin du romantisme (concept strictement germanique en musique) à la table rase de 1945, de Wagner à Schönberg (quand Strauss disparaît Stockhausen a 21 ans).

Faire dialoguer le grand serviteur de la voix féminine que fut Strauss avec des représentants conséquents de ces évolutions, de Johannes Brahms à Alban Berg, du wagnérien Hugo Wolf à Korngold,  est une bonne idée.

Le plus important est que cette bonne idée a été servie par une belle réalisation pour devenir un beau moment de lyrisme et de plaisir musical.

À pauline et richard, à Claudia et Grégory.

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Jean-Marc Warszawski
21décembre 2017
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