musicologie
6 avril 2017, par Jean-Marc Warszawski ——

Le piano de Liszt avec ou sans orchestre par Sylvie Carbonel

Liszt, Sylvie Carbonel (piano), Nouvel orchestre philharmonique de Radio France, « Concerts publics de Radio France », INA - Skarbo, 2017 (DSK 1164).

Formée au Conservatoire supérieur national de Paris avec Pierre Sancan (avant d'y être elle-même professeur) et à la célèbre école de musique de l'université de Bloomington avec Gyorgy Sebök, diplômée de la Julliard School de New York, Sylvie Carbonel a accompli une grande carrière internationale qui l'a menée sur toutes les grandes scènes du monde, salles et festivals de premier plan. Sa discographie, qui n'est pas surabondante, comporte, en solo ou avec orchestre,  l'intégrale des œuvres pour piano de Modest Moussorgski,  des pièces de Wolfgang Amadeus Mozart, Robert Schumann, Emmanuel Chabrier et Jacques Desbrière. Elle a également mis à son répertoire des compositeurs contemporains tels que Nicolas Bacri, Philippe Hersant ou Thierry Escaich, et se produit avec plaisir en récitals lectures.

Ce cédé rassemble des enregistrements de concerts publics de radio-France donnés entre 1976 et 1980. La pianiste est accompagnée par le Nouvel orchestre philharmonique de Radio France, sous la direction de Mark Starr.

Il s'agit d'œuvres du « second » Liszt qui abandonne les effets  virtuoses supposés gratuits et les paraphrases d'airs d'opéra, pour encore plus de virtuosité, visant des contenus plus spirituels, mais aussi d'exigence musicale.

Le programme est introduit par l'imposante Totentanz (la danse macabre), pour piano et orchestre, œuvre cyclique voire obsédante, sur le thème du Dies Irae, puis trois pièces pour piano seul, dont la célèbre sonate en si mineur, exemplaire de la sortie par le haut dans le renouvellement de la grande forme, dans l'unité d'un quasi seul mouvement unissant une invraisemblable variété de traitement du choral à la fugue, tout de même encadré par deux thèmes contrastés. Enfin, deux extraits des Harmonies poétiques et religieuses, cycle de 10 pièces sur des poèmes d'Alphonse de Lamartine, « Bénédiction de Dieu dans la solitude » inspirée du poème « D'où me vient, ô mon Dieu, cette paix qui m'inonde ? D'où me vient cette foi dont mon cœur surabonde ? » C'est en effet une mystique plus surabondante qu'ascétique, et « Les Funérailles », célèbre septième pièce du cycle, composée en octobre 1849, avec  son exposition esquissant le rythme de marche funèbre, sa partie centrale évoquant Chopin (polonaise opus 53), pourrait être un tombeau musical à l'ami et pianiste disparu  (17 octobre 1749), ou une élégie à l'écrasement de la révolution hongroise de 1848 au cours duquel trois de ses amis disparurent : Félix Lichnowsky, László Teleki, Lajos Batthyány (exécuté le 6 octobre 1849).

Funérailles. Premières mesures, plage 4.

1. Totentanz, paraphrase du Dies Irae, pour piano et orchestre, composée e, 1849, révisée en 1853 et 1859. Enregistrée en 1979 ; 2. Sonate en si mineur, composée en 1853. Enregistrée en 1976 ; 3. Bénédiction de Dieu dans la solitude, composée en 1852. Enregitrée en 1980 ; 4. Funérailles, composées en 1849. Enregistrées en 1980.

Jean-Marc Warszawski
6 avril 2017
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