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L'analyse musicale au-delà de la partition

17 mars 2017, Strasbourg
Salle de Conférence de la MISHA
5e Journée des Jeunes Chercheurs du GREAM
Groupe de Recherches Expérimentales sur l'Acte Musical
Appel à contributions

MISHA, 5 rue du Général Rouvillois, 67083 Strasbourg Cedex, Université de Strasbourg

Bien que la délimitation de l'analyse musicale ait toujours été rendue problématique tant par ses liens interdisciplinaires au sein de la musicologie que par la multiplicité de ses formes, un substrat méthodologique singulier lui a néanmoins permis de définir son identité. Il s'agit  non  pas  d'une méthode précise, mais d'une démarche qui, sans exclure a priori aucun aspect, ordonne la primauté de la musique elle-même sur tous les facteurs qui la conditionnent et vise ainsi à l'explication de ses structures propres.

Le contexte de la naissance de la musicologie, à la fin du XIXe  siècle, conditionna favorablement l'émergence d'une telle démarche. De ses aspects intrinsèquement hybrides se dégagea l'assise d'un support concret : la partition. Chevillée au graphocentrisme qu'elle avait hérité de la  philologie, l'analyse se plaçait alors au cœur du champ de la musicologie systématique défini par Guido Adler en 1885.

Depuis cette époque, la discipline fait face à deux types de mutations continues. Premièrement, l'extension de ses objets – nourrie par l'élargissement sociogéographique et historique des champs d'étude de la musicologie, d'une part, et par les apports de la création musicale, d'autre part – et deuxièmement, la multiplication des méthodologies, stimulée tant par le renouvellement des corpus approchés que par les évolutions épistémologiques et technologiques propres à la musicologie, aux sciences humaines et aux sciences en général.

L'une et l'autre de ces évolutions ont peu à peu rogné le statut hégémonique de la partition et conduit à sa remise en cause en tant qu'unique objet d'étude, par exemple par l'absence de partition écrite préalablement à l'acte musical (répertoire de tradition orale, musique électroacoustique, improvisation libre, etc.), par la nécessité de confronter la partition à une réalisation existante (les partitions aléatoires, les « musiques intuitives », les « œuvres ouvertes »,  etc.),  ou  encore  par  un intérêt centré sur la performance et l'acte musical en eux-mêmes. Ainsi, un nombre  croissant  de méthodes analytiques tend à s'en détourner pour mettre au point  de  nouvelles  techniques d'investigation.

Que devient l'analyse quand elle dépasse la partition ? Le fait-elle par choix ou par nécessité méthodologique ? Les contours de cette journée se dessineront, en négatif, autour des approches analytiques qui n'utilisent pas le support de la partition – ou du moins, sans l'exclure entièrement, qui ne se fondent pas prioritairement sur lui –, qu'elles abordent une musique initialement écrite ou non.

Cette journée d'étude, qui s'adresse particulièrement aux doctorants et jeunes docteurs, vise à présenter un large éventail de perspectives relatives à l'émancipation de l'analyse au-delà du support qui l'a vu naître. Elle tend à interroger la définition ou la redéfinition de son statut disciplinaire, les délimitations de ses extensions récentes, son adaptation aux évolutions musicales, mais pose aussi les questions de son unité, de son caractère opérationnel et des conséquences de la multiplication et de la fragmentation de ses méthodes.

Parmi les axes de recherche possibles, nous proposons :

Champ analytique :

 analyse d'un objet musical non fixé sur partition :

analyse de l'enregistrement ou de la performance d'un objet musical fixé sur partition : analyse de l'interprétation à travers l'étude et  la  comparaison  d'enregistrements (CHARM4, Mazurka Project ; GREAM, Philippe Lalitte) ; analyse de l'acte musical dans sa dimension performative (CMPCP5, IPEM, IRCAM, projet GEMME ; GREAM, etc.).Champ épistémologique :

réflexion  sur  le  statut  et  l'évolution  de  la  discipline  de  l'analyse  musicale  face  à  la « déshégémonisation » de la partition en tant qu'objet d'étude.

Les propositions de communications, d'une durée de 20 minutes suivies de 10 minutes de discussion, pourront être adressées en français et en anglais. Les résumés d'une longueur maximale de  2000 caractères (espaces non compris) devront comprendre le nom, statut et affiliation de l'intervenant et seront envoyés conjointement à
Camille Lienhard (camille.lienhard@labexgream.com),
Abril Padilla (abril.padilla@labexgream.com),
 et  Julie  Walker  (julie.walker@labexgream.com).

La date limite de réception des propositions est fixée au lundi 16 janvier 2017.

Comité d'organisation : Camille Lienhard, Abril Padilla et Julie Walker
Comité  scientifique :  Mondher  Ayari,  Xavier  Hascher,  Nathalie  Hérold,  Camille  Lienhard,  Abril Padilla et Julie Walker.                                      

Notes

1 Geste musical : modèles et expériences.
2 Institute for Psychoacoustics and Electronic Music, Université de Ghent, Belgique.
3  Groupe de recherches musicales.
4 Centre for the History and Analysis of Recorded Music.
5 Centre for Musical Performance as Creative Practice.

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