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Musiques et publics jeunes à l'ère de la musimorphose

8-10 Juin 2017, Montréal
Appel à communication

Deuxième édition du colloque International Musimorphoses Faculté de Musique de l'Université de Montréal

Apparue au début des années 2000, la notion de « digital natives » (Prensky, 2001, 2009, 2011) mettait l'accent sur la rupture générationnelle induite, dès les années 80, par la généralisation des technologies numériques. Ces dernières auraient contribué à socialiser les publics les plus jeunes et à orienter leurs pratiques culturelles selon des modalités tout à fait spécifiques, marquées à la fois par la dématérialisation des contenus et par leur mise en réseau sur l'internet. Popularisée, cette notion a pourtant fait l'objet de nombreuses critiques : désignant un segment de la jeunesse – les étudiants – plutôt que la jeunesse en son ensemble, peu ou mal périodisée, ne prenant pas en compte les effets de genre ou de position sociale, unifiant les « jeunes » dans un ensemble où la compétence relative de chacun à s'approprier les technologies numériques restait indiscutée, la catégorie de « digital natives » apparaissait trop élastique pour avoir la moindre valeur opératoire et heuristique sur le terrain de l'analyse sociologique.

Limitée par son indiscutable portée métaphorique, la notion a pourtant le mérite d'attirer notre attention sur un certain nombre d'enjeux au point d'articulation entre publics jeunes et numérique : amendant le cadre théorique proposé notamment dans La Distinction, la valeur prédictive des effets d'âge et de génération en matière de goûts s'impose aujourd'hui dans de nombreux travaux (Octobre et Mercklé), tout particulièrement à propos de la musique où, comme le montre Olivier Donnat (2016), c'est moins l'opposition « populaire vs savant » que « musiques jeunes vs musiques anciennes » qui semble structurer l'espace des préférences. Sur un autre plan, on peut se demander si l'expérience de la musique _qu'il s'agisse du concert ou de l'écoute domestique _ est semblable ou différente de celle que connaissaient les générations avant le virage numérique, à la fois du point de vue des usages mais aussi des manières de se représenter la musique. En salle comme chez-soi, éprouve-t-on l'expérience de la musique de la même manière que ses aînés, lorsque les genres se sont hyper-segmentés, que le régime de la gratuité est le mode dominant d'accès aux contenus, que le support physique – celui du vinyl, de la cassette ou du Cd – est en passe de céder la place au streaming, que les algorithmes deviennent l'un des principaux vecteurs de la recommandation et que les pratiques culturelles sont principalement médiées par les écrans ?

Analysant les liens entre innovation, numérique et musique, le réseau Musimorphoses consacre son second colloque international à l'étude des publics jeunes. Organisé en partenariat avec l'OICRM (faculté de musique de Montréal) et faisant suite à une manifestation inaugurale qui s'était tenue à Paris en novembre 2015, cette seconde édition du colloque Musimorphoses souhaite examiner les points suivants :

1 « On ne change pas » : Effets de rupture, principes de continuité.

Comment analyser les effets d'âge et de génération en matière d'écoute ? Comment évaluer la transformation des goûts avec l'avancée en âge ? De quelles données d'enquête disposons-nous pour établir des comparaisons longitudinales ? La catégorie « jeunes » constitue-t-elle un ensemble homogène ou au contraire très dispersé du point de vue des pratiques liées à la musique ?Comment analyser les effets de seuil décrits par de nombreux auteurs, par exemple lors du passage du collège au lycée ? Quelles sont les ressources méthodologiques mobilisées pour étudier les publics jeunes de la musique, et ces publics appellent-ils des questionnements spécifiques ? Les variables âge et génération sont-elles prédominantes face à des variables telles que la position sociale ou le genre pour expliquer les goûts des jeunes ? Comment replacer la musique dans le cadre général des pratiques culturelles des jeunes ? Les pratiques des ces publics sont-ils identiques lorsqu'on compare des contextes intra et extra européens ?

2 « Ton accordéon me fatigue Yvette » : Goûts, dégoûts

Les études sur les goûts musicaux des jeunes semblent indiquer une polarisation marquée de leurs préférences, autour du rap, du RnB, etc. Symétriquement, la musique classique semble bien polariser leurs détestations. Ce phénomène mérite en soi d'être analysé : signifie-t-il que le renouvellement des publics de ces musiques ne se fera pas ou à la marge ? Quels sont les facteurs explicatifs des préférences et des rejets ? Par ailleurs, le numérique a t-il contribué à l'élargissement du portefeuille des goûts ou au contraire à une homogénéisation des préférences sur un nombre limité d'artistes ?

3 « On nous inflige des désirs qui nous affligent » : Médiations et recommendation

Fort du constat de la désaffection des publics jeunes pour certains répertoires, quelles actions de médiation envisager, notamment dans le cadre scolaire ou institutionnel ? Quels objectifs visent ces actions de médiation : augmenter le capital culturel des publics jeunes, leurs proposer des expériences nouvelles, susciter leur appétence ? Et comment analyser les effets d'une consommation musicale largement organisée autour de l'ordinateur personnel et qui semble bouleverser l'activité traditionnelle de lieux tels que les médiathèques ? Par ailleurs, comment analyser ce qui ressemble à première vue à une disparition du consentement à payer ? A quels éléments les jeunes tiennent-ils particulièrement en matière d'écoute musicale (Qualité de la recommandation ? Qualité du son ? Qualité de l'expérience sociale reliée à la musique ? Etc.). En quoi l'innovation technologique, permettant aujourd'hui d'assister à la représentation d'un opéra en salle de cinéma ou à la diffusion d'une captation en Live sur internet modifie-t-elle termes d'expérience du concert ?

4 « Si j'avais un marteau » : Stratégies d'équipements

Intuitivement, les publics jeunes sont envisagés comme particulièrement sensibles à l'innovation technologique en matière d'écoute. Comment décrire leurs choix d ‘équipements et les usages qui en sont faits ? Comment notamment expliquer la place importante prise par l'écoute au casque et ses effets sur l'expérience de la musique ? Quelles fonctionnalités offertes par ces équipements sont particulièrement appréciées ou recherchées ? Comment décrire une histoire de l'innovation en matière d'écoute en régime numérique ? Que nous disent ces équipements et leurs usages des manières de s'approprier, classer, archiver et échanger la musique aujourd'hui ?

5 « Mes amis, mes amours, mes emmerdes » : Socialisations musicales

L'écoute musicale traverse des espaces relationnels de proximité et de géométrie variables (parents et fratrie, amis, réseaux de sociabilité parcourus de liens forts ou faibles, relations amoureuses). On s'intéressera ici à la manière dont le numérique a pu, ou non, modifier l'expérience de la musique dans les interactions entre le jeune auditeur et son environnement amical, familial, social et affectif. Par exemple, le numérique a t-il contribué à isoler le jeune auditeur de la sphère parentale, en invisibilisant ses pratiques ? Quel est le rapport du jeune à la discothèque de ses parents et à leurs goûts ? La pratique des mix tapes, par laquelle leur concepteur mettait en scène son identité en les offrant à un destinataire, est-elle encore de mise avec les supports numériques ? Quelle place occupe la musique dans les soirées adolescentes ou sur la cour d'école, alors que chacun peut apporter avec soi son lecteur MP3 ou son enceinte Bluetooth ?

6 « J'suis snob » : Musique et modèles sociaux

Le dernier point porte sur la manière dont les jeunes envisagent les représentations que véhicule la musique, par exemple avec les vidéos sur Youtube. Ces représentations constituent-elles des modèles sociaux désirables, par exemple d'identification à des subcultures, à des formes de réussite sociale, à des communautés de types ethniques ? Comment les modèles genrés et parfois fortement sexualisés sont- ils reçus par ces publics jeunes ?

 

Les propositions de communications feront apparaître

Les nom et prénom de l'auteur et une brève notice biographique (300 mots maximum).

Une adresse mail

Le titre proposé de la communication

Un résumé, d'une longueur de 750 à 1000 mots. On trouvera dans ce résumé une problématique originale et la description du type de terrain et d'approche méthodologique sur lesquels la communication s'appuie.

Les propositions de communication (en anglais ou en français) seront déposées sur la plateforme EasyChair du colloque pour le 15 septembre 2016 (dernier délai). Cette plateforme sera active à partir du 6 juin 2016 et accessible à partir de la page du DPMQ (https://dpmq.oicrm.org/ ) et du site web du colloque Musimorphoses (https://musimorphe.hypotheses.org/category/musimorphoses-2-le-colloque).

Pour toute question vous pourrez communiquer avec les organisateurs du colloque à l'adresse suivante : musimorphoses2@gmail.com

Les auteurs des propositions seront informés des résultats du processus de sélection au plus tard le 31 octobre 2016.

Des frais d'inscriptions, de 50 $ CAD pour les étudiants et de 75 $ CAD pour les maîtres de conférences et les professeurs, seront appliqués.

Comité d'organisation : Michel Duchesneau (Université de Montréal) Irina Kirchberg (Université de Montréal) Philippe Le Guern (Université de Nantes, EHESS) Caroline Traube (Université de Montréal)

Coordination : David Delfolie (IDHES, IRASEC), Alexis Langevin-Tétrault (Université de Montréal), Caroline Marcoux-Gendron (INRS)

Comité scientifique : Guy Bellavance (INRS), Guillaume Boutard (Université de Buffalo), Robert Davies (Université de Leeds) Kyle Devine (Université d'Oslo), Nicolas Donin (IRCAM), Olivier Donnat (DEPS-Ministère de la Culture), Flavia Gervasi (Université de Montréal), Hervé Glevarec (CNRS), Sylvie Octobre (DEPS-Ministère de la Culture), Dominique Pasquier (CNRS), Cecile Prévost-Thomas (Université Paris III Sorbonne Nouvelle), Nick Prior (Université d'Edinburgh), Jonathan Roberge (INRS), Hyacinte Ravet (Université Paris- Sorbonne), Heloísa de Araújo Duarte Valente, (Université de Sao Paulo), Nancy Weiss Hanrahan (George Mason University), Jean-Samuel Beuscart (Orange Lab), Jean-Claude Yon (Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines)

 

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ISSN  2269-9910

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bouquetin

Samedi 14 Mai, 2016 0:51