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Les sonates palatines de Mozart par David Grimal et Mathieu Dupouy

W. A.Mozart, Kurfürstin Sonaten, KV 301-306, David Grimal (violon), Mathieu Dupouy (pianoforte). Hérisson 2016 (LH 13).

Enregistré du 14 au 16 avril 2014 à l'amphithéâtre du Musée de la mlusique, Paris

25 février 2016, par Eusebius ——

Commencées à Mannheim, achevées et publiées à Paris en 1778 sous un numéro d'opus trompeur1, elles furent dédiées à la princesse palatine, d'où elles tirent leur surnom.

Malgré le temps et l'énergie qu'il consacre aux Dissonances, qui fêtent leurs dix printemps, David Grimal n'a pas renoncé à se produire et à enregistrer en dehors, on le savait pour l'avoir écouté récemment avec Anne Gastinel et Philippe Cassard dans les trios de Schubert. Ici, il joue un Stradivarius 1710, Mathieu Dupouy un pianoforte Gräbner 1791, du Musée de la musique de Paris, où l'enregistrement a été réalisé.

Toutes les sonates sont en deux mouvements, à l'exception de la dernière, dont l'allegretto final est une véritable scène lyrique. Chacun des instruments y joue un rôle égal, ce qui est nouveau dans la production mozartienne1. Cependant, la variété des tempi, des formes, des caractères renouvelle en permanence notre intérêt. Jamais rien de convenu, de conventionnel dans la lecture qui nous est proposée. Malgré l'abondance des interprétations que l'on a en tête2, tout s'écoute comme si c'était la première fois. Ainsi, le rondo final — allegretto — de la première (K 301), léger à souhait, empreint d'une veine populaire, y compris la sicilienne mineure, dont la fraîcheur nous séduit. La fébrilité singulière de l'allegro de la suivante, son rondo tendre et méditatif, toutes les pages nous réservent autant de bonheur. Signalons seulement le molto allegro tourbillonnant de celle en do majeur (K 303), évidemment, le tempo di minuetto tendre et pensif, pré-romantique de la K 304, la grâce des six variations concluant celle en la majeur (K 305), et, pour terminer, la sorte de finale de concerto à deux qui conclut la dernière (K 306), primesautier, élégant. La joie de vivre, communicative, est le ressort.

Passée la surprise de certaines couleurs, parfois acidulées du violon, proches de la harpe du piano-forte, on apprécie le caractère naturel, évident, et l'esprit de cette gravure. La fraîcheur y est simple, tonique, tout comme la lumière, dépourvue de tout artifice. Leur virtuosité reconnue, David Grimal et Mathieu Dupouy, ne sollicitent jamais le texte pour faire entendre leur voix : avec humilité ils le servent de façon admirable. Leur entente est parfaite, comme il se doit, mais, de plus, leur complicité va bien au-delà : la sensibilité, la conduite des lignes, tout est d'une cohérence qui force l'admiration. La vie, la jeunesse, un sourire, assortis d'une grâce sans pareille, d'où tout maniérisme a été banni.

Eusebius
25 février 2016

1. Traditionnellement, les précédentes étaient écrites pour piano-forte avec accompagnement de violon ad libitum, ou obligé.

2. À côté  des gravures de Willy Boskowsky et Lili Kraus, d'Arthur Grumiaux et de Clara Haskil, qui n'ont pas pris une ride malgré leur grand âge, la version que signent David Grimal et Mathieu Dupouy s'impose comme la référence incontournable sur instruments anciens.

 

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Vendredi 26 Février, 2016 0:29

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