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La finale du 12e Concours international de piano d'Orléans

 

28 février 2016 au Théâtre d'Orléans-Scène nationale, salle Jean-Louis Barrault

3 mars 2016; par Strapontin au Paradis ——

Les finalistes du 12e Concours d'Orléans 2016 : Philippe Hattat, Marianna Abrahamyan, Takuya Otaki. Photographie © Étienne Gaume.

 

La 12e édition du Concours d'Orléans était une édition particulière. Françoise Thinat, fondatrice du Concours en 1994 et présidente d'Orléans Concours International, y passait la main à Isabella Vasilotta. Cette année, elles ont dirigé l'événement en duo. L'émotion était fort palpable lors de la remise des prix à l'issu de la dernière épreuve.

Trois candidats sélectionnés, le Français Philippe Hattat, le Japonais Takuya Otaki et l'Arménienne Marianna Abrahamyan ont chacun interprété trois pièces : Concerto pour neuf instruments, opus 24 d'Anton Webern, avec l'Ensemble Court-Circuit dirigé par Jean Deroyer, Carillon d'Orléans, œuvre imposée en création mondiale de Philippe Hersant, et une œuvre de choix, en l'occurrence Fantasia Baetica de Manuel de Falla (Hattat et Otaki) et la sonate no 4 en ut mineur, opus 29 de Sergueï Prokofiev (Abrahamyan).

Takuya Otaki étudie depuis 2013 à la Musikhochschule de Stuttgart, dans la classe de Thomas Hell et depuis 2015, en « Master Contemporary Music ». Il s'est largement distingué en jouant Webern, pour sa précision aiguisée, tandis que les deux autres candidats manquaient justement de précision. Il a joué De Falla avec de l'énergie débordante mais bien contrôlée, bien que son jeu nous semble pour cette œuvre un peu percussif. Quant au Carillon d'Orléans, où des différents types de décalages rythmiques rappellent ceux de carillons, ainsi que des successions d'accords qui mêlent habilement les majeur et mineur, Otaki ne maîtrisait pas ou ne sentait pas ces subtilités, cela pourrait être une question de culture : quand on vient d'un pays où les carillons, sans évoquer les cloches d'église, sont quasi-absents, comment pourrait-on faire face à une œuvre spécifique (sans être descriptive) comme celle-ci ?

Olivier Carrré, maire d'Orléans et Takuya Otaki. Photograpnie Patrick Nachbaur.

À nos questions sur ses impressions générales, il a relevé tout d'abord que l'organisation du vonvours était parfaitement menée et il a toujours pu jouer dans des conditions agréables, par conséquent, comme il souhaitait s'exprimer dans toutes les pièces. Le temps imparti de chaque épreuve allant de 30 à 50 minutes (voir les programmes dans l'encadré), il considérait chaque étape comme un récital et avait réfléchi comment attirer l'attention de l'auditoire. Concernant les œuvres proposées sur la liste, excepté trois ou quatre pièces, il ne les connaissait pas auparavant et a donc dû les préparer en commençant par une première lecture des partitions. Avec le Prix Blanche Selva qui correspond au premier prix, il souhaiterait faire connaître largement les créations contemporaines, alors qu'au Japon, à part Tokyo, ce genre de répertoire est totalement inexistant.

La deuxième nommée, Marianna Abrahamyan, était la meilleure interprète de Philippe Hersant. Son lyrisme teinté de romantisme va bien avec le caractère de l'œuvre. Il est donc tout à fait naturel qu'elle ait obtenu le Prix SACEM, attribué à la meilleure exécution de l'œuvre imposée du compositeur en finale. Dans Prokofiev, si elle a fait preuve de belle musicalité dans le premier mouvement, elle a presque « raté » le troisième, comme si elle avait relâché tout d'un coup son attention.

Marianna Abrahamyan et philippe Hersant. Photographie © Patricl Nachbaur.

Philippe Hattat est non seulement pianiste mais compositeur et organiste. Il a étudié au Conservatoire de Paris avec Jean-Frédéric Neuburger et Jean-François Heisser. Ce jour-là, il semblait avoir un coup de fatigue après 10 jours de compétition et préparation intense. Son interprétation, dans toutes les œuvres, était plus ou moins molle, dans laquelle on ne sentait hélas pas de vivacité qui retint suffisamment nos oreilles. Nous n'avons malheureusement pas pu écouter les trois épreuves précédentes, mais sa prestation y avait dû être largement convaincante pour que son nom figure parmi les trois finalistes, d'autant qu'il a obtenu le prix de composition Chevillon-Bonnaud pour sa propre œuvre Causa pulchritudinis qu'il avait présentée à la première épreuve.

Le palmarès général

3 mars 2016
Straponjtin au Paradis

 

Programme et jury du 12e Concours
international de piano d'Orléans

̀1re épreuve (30 minutes maximum)

1. Au choix, un étude de virtuosité de 1900 à1960 (G. Bacewicz, O. Messiaen, S. Prokofiev, S. Rachmaninov, A. Scriabine), et une étude de virtuosité de 1960 à 2016 (W. Bolcom, U. Chin, P. Dusapin, I. Fedele, J. Lenot, M. Lindberg)

2. Une œuvre récente en création à Orléans, concourant pour le Prix de composition André Chevillion - Yvonne Bonnaud

3. Un mouvement important d'une grande sonate des 20e et 21e siècles (S. Barber, B. Bartók, P. Boulez, A. Copland, P. Dukas – liste non exhaustive ; à l'exclusion des sonates de S. Prokofiev).

2e épreuve (50 minutes maximum)

1. Une ou plusieurs œuvres de la Liste A : I. Albeniz, S. Barber, B. Bartók, A. Berg, L. Berio, A. Boucourechliev, P. Boulez, B. Britten, F. Busoni, J. Cage, J. Carter, A. Copland, G. Crumb, L. Dallapiccola, C. Debussy, E. Denisov, H. Dutilleux, G. Enesco, M. de Falla, G. Fauré, A. Ginastera, E. Granados, O. Greif, P. Hindemith, Ch. Ives, L. Janacek, A. Jolivet, F. Martin, O. Messiaen, F. Mompou, M. Ohana, F. Poulenc, S. Prokofiev, S. Rachmaninov, M. Ravel, A. Roussel, A. Schoenberg, A. Scriabine, K. Stockhausen, I. Stravinsky, K. Szymanowski, T. Takemitsu, H. Villa-Lobos, A. Webern, I. Xenakis, I. Yun.

2. Une ou plusieurs œuvres de la Liste B : T. Adès, G. Benjamin, E. Benzecry, U. Chin, H.Dufourt, P. Dusapin, I. Fedele, B. Ferneyhough, S. Giraud, S. Gubaidulina, M. Jarrell, P. Jodlowski, H. Lachenmann, J. Lenot, M. Levinas, M. Lindberg, P. Manoury, B. Mantovani, M. Matalon, T. Murail, I. Nodaïra, L. de Pablo, H. Parra, W. Rihm, K. Saariaho, G. Scelsi, A. Schnittke, P. Schoeller.

3. Compléter avec un ou deux Prix Mention Spéciale

3e épreuve dite de « Récital » (40 minutes maximum)

1. Un ou deux Prix Mention Spéciale

2. Au choix une œuvre de la Liste A et une œuvre de la Liste B de la 2e épreuve, n'ayant pas été jouées précédemment.

Finale (40 minutes)

1) Anton Webern, Concerto pour neuf instruments opus 24

2) Philippe Hersant, Carillon d'Orléans, pour piano (œuvre imposée, commande du concours).

3) Au choix : sonate no 4 de S. Prokofiev, Fantasia Beatica de M. de Falla, « Menuet » et « Toccata » du Tombeau de Couperin de M. Ravel.

Le jury

Jean-François Heisser : Pianiste, président du jury
Hie-Yon Choi : Pianiste
Winston Choi : Pianiste
Jean-Pierre Derrien: Producteur
Jacqueline Mefano: Pianiste
Hector Parra: Compositeur
Vladimir Tarnopolski: Compositeur

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