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24 février 2015, par Strapontin au Paradis ——

L'altiste Richard O'Neill et le pianiste Peter Asimov au Louvre

Richard O'Neill. Photographie © DR.

Les « Concerts du Jeudi », à midi et demi, offrent souvent aux jeunes interprètes au l'aube de leur carrière l'occasion de faire leurs débuts parisiens. Pour le récital du 19 février, ce n'était pas tout à fait le cas, car Richard O'Neill a déjà de belles expériences derrière lui. L'altiste du quatuor Ehnes (il a joué avec le quatuor à l'Auditorium du Louvre en février 2014), diplômé de la Julliard School et de l'université de Californie du Sud, il est membre de la Société de musique de chambre du Lincoln Center, et depuis trois ans, directeur artistique de l'ensemble Ditto, initiative pour la musique de chambre en Corée du Sud. Il a déjà enregistré cinq disques en exclusivité chez Universal et joue en soliste au Carnegie Hall, à l'Avery Fischer Hall, au Kennedy Center, au Wigmore Hall… Il vient à Paris avec le pianiste Peter Asimov, né à New York en 1991. Neveu de l'écrivain Isaac Asimov, il est également compositeur, ayant déjà écrit une cinquantaine d'œuvres ; en cette qualité, il a reçu en 2003 et 2004 le prestigieux prix ASCEP Morton Gould.

Voici deux jeunes interprètes pour une heure de musique, dans un programme germano-américain. Les Märchenbilder (Contes de fées) opus 113 de Schumann sont, comme son titre l'indique, remplis d'idées fabuleuses pleines de tendresse. Richard O'Neill propose une interprétation qui insiste sur la beauté mélodique (notamment dans la dernière pièce), de manière extériorisée. Composées en quatre jours en mars 1851, ces morceaux de maturité, de forme très libre, exigent une profondeur presque philosophique, que le musicien tente de transmettre sur son alto Giovanni Tononi, construit en 1699, dont la belle sonorité boisée favorise la fluidité du phrasé.

On entend en deuxième lieu l'Élégie d'Elliott Carter (1908-2012). Très mélodieuse sur des accords dissonants plus « modernes », elle hérite en toute évidence, malgré sa date de composition (1943) et la nationalité du compositeur, d'un postromantisme allemand. L'altiste y maintient des notes liées dans un long souffle, pour constituer de larges traits musicaux.

Enfin, la sonate « Arpeggione » en la mineur D 821 de Schubert. L'œuvre est souvent jouée sur le violoncelle, mais l'utilisation de l'alto n'est pas exclue, bien que plus rare. Ici aussi, Richard O'Neill fait montre d'une belle mélodicité. Il a toutefois un tic de secouer légèrement et rapidement la tête presqu'à la fin de toutes les phrases, et si ce mouvement n'a pas de conséquence sur sa musique, cela peut être parfois gênant à regarder.

Le pianiste Peter Asimov reste très discret tout au long du concert, mais accompagne son partenaire avec beaucoup de délicatesse. Son efficacité, admirable, offre un très agréable écoute.

Strapontin au Paradis
24 février 2015


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