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27 octobre 2015, par Strapontin au Paradis ——

Deux concertos de Chopin sur pianoforte et pianino d'époque

Chopin

Frédéric Chopin, Concertos, Soo Park, Mathieu Dupouy. Concertos opus 11 et 12, version pour piano et pianino. Label-Hérisson 2014 (LH 11).

Enregistré du 1er au 3 septembre 2010 à l'auditorium du Conservatoire de Saint-Maur.

Nous sommes parfois surpris de voir un (relativement) vieux disque sortir de nulle part, enfoui dans une pile de livres, entre des documents, entre les coussins du canapé… Souvent, il s'agit d'objets que nous cherchions depuis des semaines… Ce disque fait partie de ces choses précieuses qui apparaissent un jour comme par miracle.

Il est d'autant plus précieux, pas par les œuvres que l'on entend (c'est même banal en vérité) mais parce que l'enregistrement a été effectué avec deux instruments d'époque, qui plus est originaux : un pianoforte Pleyel de 1843 et un pianino Pleyel de 1838, donc tous deux construits du vivant du compositeur. L'amateur de Chopin sait que Pleyel était son facteur de piano favori. À quoi s'ajoute le fait qu'il s'agit du premier enregistrement mondial dans cette version.

En commençant à écouter ce disque, on est frappé dès la première plage, par cette sonorité étouffée, extrêmement feutrée, du pianino qui remplace la partie orchestrale. On augmente le volume, car franchement on n'entend pas grand-chose ! Après l'entrée du piano solo, on est une nouvelle fois frappé par une autre sonorité, cette fois perlée et boisée du pianoforte. Chaque note sonne détachée des autres, même avec la fréquente utilisation de la pédale forte. C'est là que l'on s'interroge sur la nature de la partition de Chopin : chez lui, il n'y a pas d'effet sonore « cluster » puissant comme on peut l'entendre sur un piano moderne adapté à une salle de 2000 spectateurs. Le choix de l'instrument nous fait mieux comprendre l'intention de Chopin qui favorisait toutes sortes de nuances. Ce caractère est plus flagrant dans les mouvements lents.

Quant aux choix d'interprétation, on dénote quelques maladresses (notamment les deux 3es mouvements où l'on remarque une certaine lenteur traînant), mais cela peut être causé par l'instrument, forcément fragile, donc, son clavier étant très certainement difficile à manier.

La prise de son est, à notre sens, bien réussie : on distingue clairement le caractère des deux instruments.

Le disque est un bon document pour poursuivre une réflexion sur l'interprétation de Chopin dans le contexte de l'époque.

Concerto en fa mineur opus 21 (1829)

1. Maestoso
2. Larghetto
3. Allegro vivace

Concerto en mi mineur opus 11 (1830)

4. Allegro maestoso
5. Romance : Larghetto
6. Rondo : Vivace

Strapontin au Paradis
27 octobre 2015
© musicologie.org


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