Vihueliste brillant, et apparemment aussi bon courtisan que musicien, il vécut à la cour du vice-roi de Valence mais on n'en sait guère plus sur sa vie. Il demeure néanmoins, à travers son livre intitulé El Maestro (1536), un repère important dans l'histoire de son instrument qui tenait alors en Espagne une place équivalente à celle du luth dans d'autres pays.
Conçu comme manuel d'instruction à la pratique de la vihuela, ce recueil, le premier du genre à avoir été publié, apparaît particulièrement séduisant par la qualité des œuvres qu'il contient à titres d'exemples musicaux. On y trouve même des mélodies (romances, villancicos, sonetos), mais les seules pièces instrumentales qui y figurent (tientos, pavanes, gaillardes et fantaisies) suffisent à notre bonheur. Ces miniatures sont en effet de vrais joyaux de musique intimiste : d'un côté l'ouvrage « a enrichi le répertoire de la Renaissance d'un témoignage précieux sur les avancées virtuoses de l'écriture instrumentale dans le registre des cordes pincées », de l'autre il « nous fait entrer dans l'extrême raffinement des milieux artistiques de la métropole valencienne, où Milan semble bien avoir été l'une des figures majeures d'une vie culturelle copiée sur le projet humaniste des cours progressistes de l'Italie du temps. »1
Luis de Milán, Fantasia X « de consonancias y redobles », Sandro Volta (vihuela).!1. Roger Tellart, dans « Diapason » (421), décembre 1995.
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Jeudi 4 Avril, 2024