Emploi du temps et horaire des marées ne faisant pas toujours bon ménage, Tatihou se limite cette année pour notre chronique à la scène régionale « avis aux amateurs » ce samedi après midi ensoleillé. Deux groupes seulement, Highland Safari et AmNor Koëur, mais des « amateurs » au sens fort, chacun dans leur registre. Car des groupes professionnels, on en a vus et entendus en 20 ans de Traversées (eh oui, bon anniversaire!), des excellents, mais aussi des bien moyens, qui n'arrivaient pas à la cheville des deux de samedi.
Il est dommage que la scène ouverte ne soit plus en centre-ville, quai Vauban, comme avant, où les habitants et les touristes pouvaient en profiter en passant, quand il faisait beau, et pas seulement les festivaliers avertis.
Highland Safari. Photographie © Alain Lambert.
Highland Safari, c'est du rock « celkilt » de haute tenue, vestimentaire (kilts, chaussettes, sporrans à la taille) et musicale, festif, pêchu et fort bien arrangé. Un violoniste dansant, avec une voix rappelant un peu celle d'Andy Irvine, un bassiste bouzoukiste et chanteur, un cornemuseux qui heureusement joue aussi du low whistle ou du bodhran, un batteur endiablé et un guitariste aux solos inventifs, pour des standards irlandais, écossais, et des compos. Un cocktail réussi de musiciens de Caen. Visiblement, le groupe écume la région de Granville à Dieppe en portant la bonne parole électrique de fêtes en concerts : reels, gigues et ballades. De l'énergie, mais dans le respect des timbres des instruments et des voix. De l'humour aussi, pour un concert spectaculaire et musical sans une seconde d'ennui. On en redemande !
Ils ont un cédé et un site : Highland Safari.
AmNor Koëur. Photographie © Alain Lambert.
AmNor Koëur, ce sont trois chanteuses, dont une Suédoise, qui arrangent joliment a capella des chansons traditionnelles de Basse-Normandie, de France et de Suède, ou des chants à danser en onomatopées dans la tradition du « trall » suédois (si j'ai bien compris).
Après le concert précédent, on pourrait croire que ce n'était pas gagné. Mais non, dès le premier chant, on est conquis. Les voix sont superbes, l'une improvisant souvent autour des deux autres, mélodiques ou rythmiques ; les harmonies simples et complexes à la fois, mélancoliques dans les complaintes, humoristiques parfois, autour des amours déçues, enlevées dans les chants à danser, dont une jolie Valse à George Sand.
Un répertoire varié, en construction encore, et qui ne demande qu'à s'étoffer et inventer. Un trio à suivre donc.
En espérant réentendre ces musiciennes et musiciens de talent sur l'île de Tatihou un jour, dans le festival « in » des musiques du large. Ils le méritent « largement ».
Alain Lambert
9 août 2014
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Vendredi 16 Février, 2024